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[CRITIQUE] : Beast


Réalisateur : Baltasar Kormákur
Acteurs : Idris Elba, Daniel Hadebe, Sharlto Copley,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Thriller, Action, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h33min.

Synopsis :
Le Dr. Nate Daniels, revient en Afrique du Sud, où il a autrefois rencontré sa femme aujourd’hui décédée, pour y passer des vacances prévues de longue date avec ses deux filles dans une réserve naturelle, tenue par Martin Battles, un vieil ami de la famille, biologiste spécialiste de la vie sauvage. Mais ce repos salvateur va se transformer en épreuve de survie quand un lion assoiffé de vengeance, unique rescapé de la traque sanguinaire d’ignobles braconniers, se met à dévorer tout humain sur sa route et prend en chasse le docteur et sa famille.



Critique :

Que ce soit dans la peau de l'intriguant Stringer Bell, du Marshall Stacker Pentecost face aux Kaiju où même en tant que super-(anti)héros dans la Suicide Squad, Idris Elba habite ses interprétations autant avec un charisme animal qu'avec une préoccupation intérieure qui fait que ses personnages semblent toujours préoccupés par quelque chose d'indicible, de plus important parfois que ce qu'une caméra semble vouloir capter (ce qui en dit long aussi sur le nombre de choix hasardeux qu'il a pu faire au fil du temps).
Un comédien rare et bestial qui, tout naturellement, est infiniment crédible lorsqu'on le catapulte dans les situations les plus dangereuses et désespérées d'une aventure cinématographique, même un survival aussi convenu que peut l'être le Beast de l'excellent cinéaste islandais Baltasar Kormákur, coutumier du genre.
Pas si éloigné du magnifique Orca - toute propension gardée évidemment -, où la loi du Talion - ici de la jungle - est catapulté dans les bouillantes terres sud-africaines, le film suit la lente descente aux enfers d'un médecin veuf qui voyage avec ses deux filles, Norah et Meredith, dans le village natal de sa femme récemment décédée en Afrique du Sud, alors qu'ils sont confrontés et poursuivis par un lion dont la vie a été anéantie par les braconniers.
Et il en veut à tous les humains, sans exception...

Copyright 2022 Universal Studios. All Rights Reserved.

Sans péter dans la soie de l'originalité, Beast va constamment à l'essentiel en évitant consciencieusement toute notion de logique (les motivations et actions des personnages, souvent irritantes) et de cohérence, pour mieux embrasser tout l'aspect jubilatoire de son intrigue prétexte, de laquelle se détache trois axes majeurs facilement perceptibles : la survie, primaire et délicate, d'un père et de sa progéniture (qui vont ressouder leurs liens par la même occasion), la quête de rédemption de celui-ci, pour surmonter sa culpabilité et apprendre à vivre dans le présent (accepter la mort de sa femme, attaquée par un autre prédateur plus ancrée dans notre quotidien - le cancer), et enfin le plaidoyer pour la cause animal où une victime - le lion - se fait le bourreau d'une violence qu'il ne perpétue que par la bêtise et la cupidité de l'homme (que Kormákur a bon ton de ne jamais diaboliser, en justifiant dès l'ouverture ses actions au présent).
Alors évidemment, tout est aussi fin que du papier toilette Lotus et la prévisibilité de l'issue, final expéditif en prime, se lit avec une bonne demie heure d'avance mais le plaisir du film réside ailleurs, notamment dans la mise en scène immersive du réalisateur islandais, qui perçoit son effort comme une série bien huilée de longs plans tendus au plus près des personnages, expurgé de tout montage maladroit de l'action so Hollywoodien (plans de coupe, dissimulations criardes,...) pour privilégier un montage fluide où l'image est en constante évolution, agrémenté de nombreux changements de perspective qui rendent l'action aussi prenante qu'imprévisible.

Copyright 2022 Universal Studios. All Rights Reserved.

Un langage visuel fournit qui contrebalance joliment avec une narration convenue et des CGI parfois douteux, soit tout le grand écart pas si évident opéré par Beast, à la fois gros plaisir coupable absurde et solide survival à l'ancienne.
Une bonne bisserie dépouillée qui, à la différence de nombreux divertissements cyniques du moment, a parfaitement sa place dans un été des blockbusters fait pour la légèreté.


Jonathan Chevrier


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