[CRITIQUE/RESSORTIE] : Hurlements
Réalisateur : Joe Dante
Acteurs : Dee Wallace, Patrick Macnee, John Carradine,...
Distributeur : Splendor Films
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min.
Date de sortie : 21 janvier 1981
Date de ressortie : 13 juillet 2022
Synopsis :
Une série de meurtres effroyables terrorise la population de Los Angeles. Une jeune journaliste de télévision mène sa propre enquête.
Critique :
Il y a quelque chose de férocement enthousiasmant à l'idée de pouvoir redécouvrir dans une salle obscure, une oeuvre dont on a poncé avec gourmandise la VHS durant toute notre enfance/adolescence, comme si la répétitivité n'avait aucune usure sur notre attachement pour celle-ci (les cassettes, tout comme les magnétoscopes, ne pouvaient évidemment pas en dire autant).
Une certaine appréhension aussi, car ce qui faisait rêver et/où nous charmait hier, n'a peut-être plus la même résonance en nous aujourd'hui, avec un oeil de cinéphile - heureusement - plus aiguisé, même si toujours enrobé de ce petit grain de nostalgie qui nous fait souvent adorer des films qui, pour beaucoup, paraissent tout simplement mauvais.
En ce sens, même si ces effets ont pris un sacré revers du gauche face au temps qui passe, Hurlements de Joe Dante résiste mieux que bien au souvenir que l'on peut s'en faire et encore mieux grâce à sa restauration toute pimpante, qui rend pleinement justice aux maquillages titanesques de Rob Bottin (qui avait eu le job parce que Rick Baker son mentor, bossait en même temps sur... Le Loup-garou de Londres de John Landis).
Merveille de cauchemar lycanthropique et ironique où le cinéaste dégaine autant un hommage sincère à la Hammer qu'aux bisseries horrifiques que son élan à entraîné (Dante vennait tout droit de la forge du film d'horreur pingre mais génial de Roger Corman), se jouant avec malice de tous les clichés psychologiques du thriller des 70s tout en suivant au pied de la lettre la formule d'Hitchcock (la terreur et le suspense ne fonctionnent jamais aussi bien que lorsqu'ils sont contrebalancés par un temps mort humoristique); Hurlements divertit autant qu'il déboussole, et ne laisse surtout jamais indifférent.
Dépoussiérant brillamment le mythe autant que le folklore du loup-garou tout en adaptant le roman Howling de Gary Brandner, Dante, qui met tout de suite dans l'ambiance avec son introduction à la fois lubrique et sordide tout droit sortie du Maniac de William Lustig, joue tout du long avec la notion de vulnérabilité comme un jeu de rôle pseudo-sexuel, dans une opposition entre humanité/civilisation et animalité/nature au coeur d'une Amérique des 80s aux moeurs triviales, où hommes et femmes sont destinés à révéler leur instinct bestial.
Ici la lycanthropie n'est plus une malédiction mais une jouissance libératrice, une affirmation de soi et un épanouissement par le désir de la chair, consommée où dévorée, que la société entrave et même interdit.
Entre satire et hommage, Dante ne choisit jamais et répond à l'appel de la meute sous une pleine lune sanglante.
L'homme est un loup pour l'homme après tout, non ?
Jonathan Chevrier
Acteurs : Dee Wallace, Patrick Macnee, John Carradine,...
Distributeur : Splendor Films
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min.
Date de sortie : 21 janvier 1981
Date de ressortie : 13 juillet 2022
Synopsis :
Une série de meurtres effroyables terrorise la population de Los Angeles. Une jeune journaliste de télévision mène sa propre enquête.
Critique :
Avec #Hurlements, Joe Dante répond à l'appel de la meute sous une pleine lune sanglante, montrant la lycanthropie non plus comme une malédiction mais une jouissance libératrice, un épanouissement par le désir de la chair, consommée où dévorée, que la société entrave et interdit. pic.twitter.com/S6gMKk2dNp
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 13, 2022
Il y a quelque chose de férocement enthousiasmant à l'idée de pouvoir redécouvrir dans une salle obscure, une oeuvre dont on a poncé avec gourmandise la VHS durant toute notre enfance/adolescence, comme si la répétitivité n'avait aucune usure sur notre attachement pour celle-ci (les cassettes, tout comme les magnétoscopes, ne pouvaient évidemment pas en dire autant).
Une certaine appréhension aussi, car ce qui faisait rêver et/où nous charmait hier, n'a peut-être plus la même résonance en nous aujourd'hui, avec un oeil de cinéphile - heureusement - plus aiguisé, même si toujours enrobé de ce petit grain de nostalgie qui nous fait souvent adorer des films qui, pour beaucoup, paraissent tout simplement mauvais.
En ce sens, même si ces effets ont pris un sacré revers du gauche face au temps qui passe, Hurlements de Joe Dante résiste mieux que bien au souvenir que l'on peut s'en faire et encore mieux grâce à sa restauration toute pimpante, qui rend pleinement justice aux maquillages titanesques de Rob Bottin (qui avait eu le job parce que Rick Baker son mentor, bossait en même temps sur... Le Loup-garou de Londres de John Landis).
Copyright Splendor Films |
Merveille de cauchemar lycanthropique et ironique où le cinéaste dégaine autant un hommage sincère à la Hammer qu'aux bisseries horrifiques que son élan à entraîné (Dante vennait tout droit de la forge du film d'horreur pingre mais génial de Roger Corman), se jouant avec malice de tous les clichés psychologiques du thriller des 70s tout en suivant au pied de la lettre la formule d'Hitchcock (la terreur et le suspense ne fonctionnent jamais aussi bien que lorsqu'ils sont contrebalancés par un temps mort humoristique); Hurlements divertit autant qu'il déboussole, et ne laisse surtout jamais indifférent.
Dépoussiérant brillamment le mythe autant que le folklore du loup-garou tout en adaptant le roman Howling de Gary Brandner, Dante, qui met tout de suite dans l'ambiance avec son introduction à la fois lubrique et sordide tout droit sortie du Maniac de William Lustig, joue tout du long avec la notion de vulnérabilité comme un jeu de rôle pseudo-sexuel, dans une opposition entre humanité/civilisation et animalité/nature au coeur d'une Amérique des 80s aux moeurs triviales, où hommes et femmes sont destinés à révéler leur instinct bestial.
Copyright Splendor Films |
Ici la lycanthropie n'est plus une malédiction mais une jouissance libératrice, une affirmation de soi et un épanouissement par le désir de la chair, consommée où dévorée, que la société entrave et même interdit.
Entre satire et hommage, Dante ne choisit jamais et répond à l'appel de la meute sous une pleine lune sanglante.
L'homme est un loup pour l'homme après tout, non ?
Jonathan Chevrier