[CRITIQUE] : Jesús López
Réalisateur : Maximiliano Schonfeld
Acteurs : Lucas Schell, Joaquin Spahn, Sofia Palomino,...
Distributeur : Tamasa Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Argentin, Français.
Durée : 1h27min.
Synopsis :
Jesús López, jeune pilote de course automobile, meurt brutalement dans un accident de moto, laissant les habitants de son village sous le choc. Son cousin Abel, un adolescent mal dans sa peau, est alors tenté de prendre sa place. Il emménage chez les parents de Jesús, porte ses vêtements et se rapproche de ses amis ainsi que d’Azul, son ex-petite amie. Son entourage le laisse faire mais la ressemblance avec son cousin va commencer à devenir troublante.
Critique :
Il y a une expression populaire cubaine qui dit " Petit village, grand enfer ", une manière certes un poil exagéré mais parfois totalement en adéquation avec la vision folklorique que peut en donner le septième art, de décrire ces microcosmes ruraux volontairement en marge où non du tissu urbain (économiquement, technologiquement où encore humainement parlant), qui peuvent autant être merveilleusement dépaysant que profondément anxiogène pour ceux qui y vivent, et encore plus pour une jeunesse facilement attirée par les affres et vices de la grande ville.
De là à dire que celui qui sert de cadre au troisième long-métrage de Maximiliano Schonfeld est un symbole de l'enfer, il y a un sacré pas qu'il est difficile de franchir mais en revanche, il est indéniable de ne pas déceler un réel désir d'émancipation et de volonté de liberté qui se dégagent au coeur de cette communauté argentine issue de l'immigration allemande, un village vivant de l'industrie agro-industrielle et dont le quotidien est des plus intense voire étouffant pour certains.
Un cadre naturel (justement renforcé par l'approche naturaliste du cinéaste et sa solide mise en scène, qui épouse merveilleusement la beauté de ses paysages) et presque mystique qui acclimate totalement la quête identitaire troublée et troublante de son jeune protagoniste, Abel, tiraillé entre les deux versants de sa même famille.
À la suite de la mort tragique et brutale de son cousin Jesús López - dont le spectre hante douloureusement le récit -, un pilote de course, plongeant les siens dans un processus de deuil lent et douloureux qui réouvre de vieilles blessures, Abel, qui travaille dans les champs avec ses parents, se sent de plus en plus attiré par la vie de son défunt parent et de ses oncles, unis par la passion de la vitesse et l'adrénaline.
Si sa mère et sa soeur tentent de l'éloigner de cette vie dangereuse, ses oncles eux, voient en lui la possibilité de combler le vide laissé par Jésus, d'autant qu'Abel se fond tellement bien dans son univers...
Portrait psychologique prenant d'une jeune rurale argentine qui se cherche, vissé sur un ado dont les pressions et attentes de tout son microcosme - lui-même en pleine mutation - se heurtent à son désir de forger sa propre identité, Jesús López flirte continuellement entre le récit initiatique et le drame bucolique mâtiné de fantastique, où un climat de malaise constant voit s'affronter une idée romantique de la mort (qui frappe autant qu'on la trompe pour mieux exister) à un imaginaire poétique (où quand prendre la place d'un autre permet de mieux se trouver).
Il y a presque un petit air de Pasolini dans cette simili-résurrection/immersion dans le sacré de la catharsis d'Abel, qui fait symboliquement renaître de ses cendres Jesús autant qu'il naît lui-même au travers de son attrait/attirance pour la vitesse.
Un drame humble, certes pas dénué de quelques poncifs et redondances inhérentes au genre, mais qui mérite totalement toute l'attention qu'on pourra lui porter.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Lucas Schell, Joaquin Spahn, Sofia Palomino,...
Distributeur : Tamasa Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Argentin, Français.
Durée : 1h27min.
Synopsis :
Jesús López, jeune pilote de course automobile, meurt brutalement dans un accident de moto, laissant les habitants de son village sous le choc. Son cousin Abel, un adolescent mal dans sa peau, est alors tenté de prendre sa place. Il emménage chez les parents de Jesús, porte ses vêtements et se rapproche de ses amis ainsi que d’Azul, son ex-petite amie. Son entourage le laisse faire mais la ressemblance avec son cousin va commencer à devenir troublante.
Critique :
Portrait psychologique prenant d'une jeune argentine qui se cherche, vissé sur un ado dont les pressions et attentes des siens se heurtent à son désir de forger sa propre identité, #JesúsLópez flirte joliment entre le récit initiatique et le drame bucolique mâtiné de fantastique. pic.twitter.com/rU0poFrmi8
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 13, 2022
Il y a une expression populaire cubaine qui dit " Petit village, grand enfer ", une manière certes un poil exagéré mais parfois totalement en adéquation avec la vision folklorique que peut en donner le septième art, de décrire ces microcosmes ruraux volontairement en marge où non du tissu urbain (économiquement, technologiquement où encore humainement parlant), qui peuvent autant être merveilleusement dépaysant que profondément anxiogène pour ceux qui y vivent, et encore plus pour une jeunesse facilement attirée par les affres et vices de la grande ville.
De là à dire que celui qui sert de cadre au troisième long-métrage de Maximiliano Schonfeld est un symbole de l'enfer, il y a un sacré pas qu'il est difficile de franchir mais en revanche, il est indéniable de ne pas déceler un réel désir d'émancipation et de volonté de liberté qui se dégagent au coeur de cette communauté argentine issue de l'immigration allemande, un village vivant de l'industrie agro-industrielle et dont le quotidien est des plus intense voire étouffant pour certains.
Un cadre naturel (justement renforcé par l'approche naturaliste du cinéaste et sa solide mise en scène, qui épouse merveilleusement la beauté de ses paysages) et presque mystique qui acclimate totalement la quête identitaire troublée et troublante de son jeune protagoniste, Abel, tiraillé entre les deux versants de sa même famille.
Copyright Tamasa Distribution |
À la suite de la mort tragique et brutale de son cousin Jesús López - dont le spectre hante douloureusement le récit -, un pilote de course, plongeant les siens dans un processus de deuil lent et douloureux qui réouvre de vieilles blessures, Abel, qui travaille dans les champs avec ses parents, se sent de plus en plus attiré par la vie de son défunt parent et de ses oncles, unis par la passion de la vitesse et l'adrénaline.
Si sa mère et sa soeur tentent de l'éloigner de cette vie dangereuse, ses oncles eux, voient en lui la possibilité de combler le vide laissé par Jésus, d'autant qu'Abel se fond tellement bien dans son univers...
Portrait psychologique prenant d'une jeune rurale argentine qui se cherche, vissé sur un ado dont les pressions et attentes de tout son microcosme - lui-même en pleine mutation - se heurtent à son désir de forger sa propre identité, Jesús López flirte continuellement entre le récit initiatique et le drame bucolique mâtiné de fantastique, où un climat de malaise constant voit s'affronter une idée romantique de la mort (qui frappe autant qu'on la trompe pour mieux exister) à un imaginaire poétique (où quand prendre la place d'un autre permet de mieux se trouver).
Il y a presque un petit air de Pasolini dans cette simili-résurrection/immersion dans le sacré de la catharsis d'Abel, qui fait symboliquement renaître de ses cendres Jesús autant qu'il naît lui-même au travers de son attrait/attirance pour la vitesse.
Un drame humble, certes pas dénué de quelques poncifs et redondances inhérentes au genre, mais qui mérite totalement toute l'attention qu'on pourra lui porter.
Jonathan Chevrier