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[CRITIQUE] : Memory


Réalisateur : Martin Campbell
Acteurs :  Liam Neeson, Guy Pearce, Taj Atwal, Monica Bellucci,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Thriller, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h54min.

Synopsis :
D'après le film belge La Mémoire du tueur (2003).

Un tueur à gages découvre qu'il est devenu une cible après avoir refusé de terminer un travail pour une organisation criminelle dangereuse.



Critique :


Depuis Taken, claque violente et frontale, complètement jouissive pour tout amateur de cinéma burné, Liam Neeson est devenu le nouveau cauchemar des Albanais, mais surtout le nouveau porte étendard des quinquagénaires un chouïa usés mais qui en ont encore dans le pantalon et dans le chargeur pour défourailler un max de méchants.
Un Charles Bronson des temps modernes, en plus expressif et attachant, mais surtout en mille fois plus dangereux, et surtout quand il n'a plus de flingue en main.
Squattant désormais nos salles obscures quasiment chaque année avec la même envie de liquider tout ce qui passe sur son chemin (et assez souvent avec son cinéaste chouchou Jaume Collet-Serra à la barre), c'est finalement par deux fois qu'il nous revient par la case DTV en cette seconde moitié d'année 2022, puisque après le old school et dramatiquement dépouillé Le Vétéran (un voyage rugueux et Eastwoodien sur un Neeson en bout de course, qui essayait de protéger une jeune génération d'un monde qui perd toutes ses valeurs), c'est au tour du plus fadasse Memory d'un Martin Campbell en pilote automatique - mais toujours plus compétent que la moyenne -, de débarquer dans l'anonymat général sur Prime Vidéo.

Copyright Splendid Film GmbH

Sans trop de surprise, le film, remake US du film belge La Mémoire du Tueur d'Erik Van Looy (qui adaptait le roman L'Affaire Alzheimer de Belge Jef Geeraerts), s'inscrit dans le même tempo familier et dévitalisé que toutes les Takenneries du bonhomme, soit faire du bonhomme un héros à la vie domestique paisible dont la quiétude est brisée lorsque que quelque chose lui est brutalement enlevée : sa fille (Taken), son ex-femme (Taken 2 et 3), son fils (Cold Pursuit), son emploi (The Commuter) où encore son identité et da famille (Sans Identité).
Si Memory semble un temps capable de renverser la formule - le comédien semble un temps, faire partie des méchants de l'histoire -, il s'installe in fine lentement mais sûrement dans une mimique fatiguée où cette fois-ci, c'est littéralement son corps qui le lâche avec une maladie d'Alzheimer qui pointe tranquillement le bout de son nez.
On y suit donc Alex Lewis, un assassin de classe mondiale qui récolte ses contrats parmi les pires criminels au monde.
Lorsqu'on lui demande de faire la seule chose que vous ne demandez jamais à un héros du cinéma d'action - tuer un gosse - le lascar se retourne évidemment contre ses employeurs, gentiment déterminé a les faire payer.
Pourchasser par les criminels qu'il traque (oui) et les forces de l'ordre qui en veulent à sa peau, Lewis est aussi lancé dans une course contre la montre contre lui-même alors que santé se détériore et qu'il souffre de lourdes pertes de mémoire, annonciatrices d'un grave déclin cognitif à venir - Alzheimer qu'on vous dit.
Son ultime croisade se veut autant comme une lutte contre le crime, qu'une sorte de quête rédemptrice pour expier une vie de péchés...

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Cocktail tiède entre le thriller peu rythmé mais solide et le mélodrame faisandé boursouflé de tropes éculés, Memory désarçonne tant il ne donne jamais le frisson - où alors sporadiquement - régressif de tout film Neesonien, où le comédien se laisse aller à une brutalité totalement gratuite et badass, en héritier direct de feu Charles Bronson qu'il est.
Ici, le frisson n'est plus, l'intensité du comédien encore plus, comme si les limites de la formule Taken semblait définitivement l'avoir emporté dans un élan de lucidité dévastateur : à quoi bon se démener pour porter des films auxquels on ne croit même pas nous-même ?
Un comble quand l'intrigue " l'oblige " à camper un assassin dont le corps lui fait vivement comprendre qu'il devient trop vieux pour ses conneries...
Mais même la déliquescence désespérée du corps du protagoniste ne parvient jamais vraiment à convaincre un auditoire finalement plus intéressé par le commentaire méta involontaire exposé par Campbell, sur la carrière d'action man de Neeson, qui avait pourtant juré qu'on ne lui reprendrait plus il y a encore quelques temps.
Au fond, il vaut mieux se remémorer en mémoires les hauts faits du mandat de vengeance cinématographique maniérée du comédien, touche lentement à sa fin, que ce dit Memory.
Pas de surprise donc, comme dit plus haut...


Jonathan Chevrier


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