[CRITIQUE] : L'année du requin
Avec : Marina Foïs, Kad Merad, Jean-Pascal Zadi, Christine Gautier, …
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
Budget : -
Genre : Comédie, Action
Nationalité : Français
Durée : 1h27min
Synopsis :
Maja, gendarme maritime dans les Landes, voit se réaliser son pire cauchemar : prendre sa retraite anticipée ! Thierry, son mari, a déjà prévu la place de camping et le mobil home. Mais la disparition d’un vacancier met toute la côte en alerte : un requin rôde dans la baie ! Aidée de ses jeunes collègues Eugénie et Blaise, elle saute sur l’occasion pour s’offrir une dernière mission…
Critique :
À la croisée du film d’action et de la bonne vieille comédie sociale bien de chez nous,#LAnneeduRequin a le mérite de proposer une oeuvre ambitieuse et réfléchie, nouvelle preuve (si besoin) que le cinéma français est bien plus riche et nuancé qu’on ne le décrit. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/J8TwLMXE9B
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 29, 2022
Le requin peuple l’imaginaire des films américains, de la créature sanguinaire de Steven Spielberg au mégalodon de Jason Statham. Après avoir dépoussiéré la figure du loup-garou avec Teddy (prix du jury à Gérardmer en 2021), les frères Boukherma s'attaquent à un angle mort du cinéma français, le film de requin. Une comédie horrifique à leur image, L’année du requin s’empare du genre pour le rendre terriblement français. Ça gueule, ça râle, ça enfreint les règles mais ça rend également un respectueux hommage aux Dents de la Mer.
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Revisite artisanale d’un genre devenu too much avec les années (Sharknado entre autres), L’année du requin nous emmène à La Pointe, petite ville du Sud-Ouest de la France. Maja (Marina Foïs), gendarme maritime, se voit contrainte de prendre sa retraite anticipée à seulement quarante-neuf ans. Il y a un peu de Marge Gunderson dans le personnage de Maja, gendarme sérieuse, intelligente et qui prend son travail très (trop) à cœur. Ce n’est peut-être pas un hasard si on pense au cultissime personnage des frères Coen quand on regarde Maja se dépêtrer avec son requin. Le film de Ludovic et Zoran Boukherma partage avec Fargo le sens du décalage. L’année du requin se faufile entre un ton bon enfant (à la bonne sauce de culture française où les ennemis sont le wokisme, le coronavirus et les parisiens) et une vraie chasse au requin, où suspense et action sont de mise.
Mais à force de vouloir ménager la chèvre et le chou, L’année du requin s’autorise quelques facilités dans ses blagues ( “on ne peut plus rien dire” et autres spécialités françaises) pour peindre le portrait parodique de cette France à bout de souffle après deux ans de pandémie. À la croisée du film d’action et de la bonne vieille comédie sociale bien de chez nous, le film de Ludovic et Zoran Boukherma a au moins le mérite de nous proposer une oeuvre ambitieuse et réfléchie, nouvelle preuve (s’il en faut encore …) que le cinéma français est bien plus riche et nuancé qu’on ne le décrit.
Laura Enjolvy