[CRITIQUE] : Dédales
Réalisateur : Bogdan George Apetri
Acteurs : Ioana Bugarin, Emanuel Parvu, Cezar Antal,...
Distributeur : Arizona Distribution
Budget : -
Genre : Policier.
Nationalité : Roumain, Tchèque, Letton.
Durée : 1h58min.
Synopsis :
Une novice de 19 ans quitte en cachette son monastère pour régler une affaire urgente en ville. Le soir même, sur le chemin du retour, son destin bascule. Marius, l’inspecteur de police en charge de l’enquête, est déterminé à résoudre l’énigme par tous les moyens, mais l’affaire tourne vite à l’obsession.
Critique :
Impossible de ne pas saluer l'ambition éclatante du puissant thriller psychologique qu'incarne Dédales de Bodgan George Apetri, voix aussi importante que peuvent l'être Cristian Mungiu et Cristi Puiu au sein d'un cinéma roumain en pleine reconstruction, lui qui suit à la fois la logique de ce que l'on peut considérer comme la Nouvelle Vague roumaine, avec des considérations socio-politiques caractéristiques de cette mouvance aussi fascinante que particulière (porté par un humour amer, de longs monologues,...), tout en y apposant sa patte personnelle qui le démarque intimement de ses compatriotes.
S'il on peut déceler une redondance évidente dans le procédé mis en place par le cinéaste - de longs, très longs tunnels de dialogues -, volontairement un brin anti-spectaculaire, ce n'est que pour mieux méthodiquement installer autant son suspense, culminant dans un acte particulièrement odieux dont il masque absolument pas la violence (même s'il n'en montre jamais frontalement, la brutalité), que le cadre de ses intentions : une auscultation réaliste et cru de la Roumanie actuelle, autant qu'un regard presque divin sur la notion de libre arbitre.
Scindé en deux parties bien distinctes, l'intrigue suit tout d'abord une novice de 19 ans, qui quitte en cachette son monastère où elle vit depuis quelques semaines pour régler une affaire urgente en ville (une opération médicale dont on aura vite la teneur), avant de disparaître le soir même sur le chemin du retour; puis Marius Preda, l’inspecteur de police en charge de l’enquête, tellement déterminé à résoudre l’énigme de sa disparition par tous les moyens, que sa recherche vire désespérément vers l'obsession et les mauvais jugements qui en sont le tribu.
Deux visages, l'innocence d'une jeune femme et la noirceur d'un officier déterminé, qui ne sont au fond que les deux faces que d'une seule et même pièce, celle d'une allégorie rédemptrice pieusement souhaité par Apetri pour sa nation, gangrenée par la corruption et la proprension exceptionnelle de l'homme a constamment faire le mal - surtout envers les femmes.
Basée sur la dichotomie entre la spiritualité et la rationalité (quitte à laisser sur le carreau tout amateur d'un rationalisme pur), qui se reflète instinctivement sur l'écriture et la personnalité de ses deux protagonistes titres (excellents Ioana Bugarin et Emanuel Parvu), la narration ne suit jamais le carcan structuré du polar moderne pour mieux arpenter celui d'un thriller tranquillement dévastateur et psychologiquement instable, totalement pensé et fait pour bousculer son auditoire.
Une expérience lancinante et intense à la fois, parfois perturbante et dure, mais qui vaut pleinement la moindre seconde d'investissement total qu'elle demande qu'on lui consacre.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Ioana Bugarin, Emanuel Parvu, Cezar Antal,...
Distributeur : Arizona Distribution
Budget : -
Genre : Policier.
Nationalité : Roumain, Tchèque, Letton.
Durée : 1h58min.
Synopsis :
Une novice de 19 ans quitte en cachette son monastère pour régler une affaire urgente en ville. Le soir même, sur le chemin du retour, son destin bascule. Marius, l’inspecteur de police en charge de l’enquête, est déterminé à résoudre l’énigme par tous les moyens, mais l’affaire tourne vite à l’obsession.
Critique :
Vissée sur la dichotomie entre la spiritualité et la rationalité, #Dédales ne suit jamais le carcan structuré du polar moderne pour mieux arpenter celui d'un thriller tranquillement dévastateur et psychologiquement instable, totalement pensé et fait pour bousculer son auditoire. pic.twitter.com/bhwPadkbaz
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 15, 2022
Impossible de ne pas saluer l'ambition éclatante du puissant thriller psychologique qu'incarne Dédales de Bodgan George Apetri, voix aussi importante que peuvent l'être Cristian Mungiu et Cristi Puiu au sein d'un cinéma roumain en pleine reconstruction, lui qui suit à la fois la logique de ce que l'on peut considérer comme la Nouvelle Vague roumaine, avec des considérations socio-politiques caractéristiques de cette mouvance aussi fascinante que particulière (porté par un humour amer, de longs monologues,...), tout en y apposant sa patte personnelle qui le démarque intimement de ses compatriotes.
S'il on peut déceler une redondance évidente dans le procédé mis en place par le cinéaste - de longs, très longs tunnels de dialogues -, volontairement un brin anti-spectaculaire, ce n'est que pour mieux méthodiquement installer autant son suspense, culminant dans un acte particulièrement odieux dont il masque absolument pas la violence (même s'il n'en montre jamais frontalement, la brutalité), que le cadre de ses intentions : une auscultation réaliste et cru de la Roumanie actuelle, autant qu'un regard presque divin sur la notion de libre arbitre.
Copyright The East Company Productions |
Scindé en deux parties bien distinctes, l'intrigue suit tout d'abord une novice de 19 ans, qui quitte en cachette son monastère où elle vit depuis quelques semaines pour régler une affaire urgente en ville (une opération médicale dont on aura vite la teneur), avant de disparaître le soir même sur le chemin du retour; puis Marius Preda, l’inspecteur de police en charge de l’enquête, tellement déterminé à résoudre l’énigme de sa disparition par tous les moyens, que sa recherche vire désespérément vers l'obsession et les mauvais jugements qui en sont le tribu.
Deux visages, l'innocence d'une jeune femme et la noirceur d'un officier déterminé, qui ne sont au fond que les deux faces que d'une seule et même pièce, celle d'une allégorie rédemptrice pieusement souhaité par Apetri pour sa nation, gangrenée par la corruption et la proprension exceptionnelle de l'homme a constamment faire le mal - surtout envers les femmes.
Basée sur la dichotomie entre la spiritualité et la rationalité (quitte à laisser sur le carreau tout amateur d'un rationalisme pur), qui se reflète instinctivement sur l'écriture et la personnalité de ses deux protagonistes titres (excellents Ioana Bugarin et Emanuel Parvu), la narration ne suit jamais le carcan structuré du polar moderne pour mieux arpenter celui d'un thriller tranquillement dévastateur et psychologiquement instable, totalement pensé et fait pour bousculer son auditoire.
Une expérience lancinante et intense à la fois, parfois perturbante et dure, mais qui vaut pleinement la moindre seconde d'investissement total qu'elle demande qu'on lui consacre.
Jonathan Chevrier