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[CRITIQUE] : Firestarter


Réalisateur : Keith Thomas
Acteurs : Zac Efron, Ryan Kiera Armstrong, Sydney Lemmon, Michael Greyeyes, Kurtwood Smith,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Thriller, Fantastique, Epouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min

Synopsis :
Depuis plus de dix ans, Andy et Vicky sont constamment entre deux déménagements pour échapper à une agence fédérale obscure qui cherche à capturer leur fille Charlie. En effet, celle-ci dispose d’une faculté extraordinaire de pyrokinésie dont l’agence aimerait se servir pour créer une arme de destruction massive… Andy a appris à sa fille à maîtriser sa colère ou sa douleur qui déclenchent son pouvoir. Mais Charlie a désormais 11 ans et elle a de plus en plus de mal à maîtriser ses émotions – et donc le déclenchement du feu. Lorsque l’agence découvre le lieu où elle et ses parents séjournent, un mystérieux agent est envoyé en mission pour traquer la famille et s’emparer de Charlie. Mais la jeune fille ne compte pas se laisser faire…



Critique :


Il y a quelque chose de profondément ironique (comprendre salement malhonnête) dans le fait de voir la critique US - mais pas que - s'offusquer quant à la qualité supposément médiocre du Firestarter de Keith Thomas (le génial The Vigil), en partant du principe assez risible que le roman original de Stephen King dont il est l'adaptation - Charlie -, tout autant que sa première adaptation sur grand écran (signée par Mark L. Lester en 1984, avec une Drew Barrymore post-E.T. en vedette), seraient meilleurs.
C'est se laisser un brin berner par la nostalgie bénie - mais brumeuse - des 80s que l'on invoque nous-mêmes assez souvent, étant donné qu'au-delà de ses élans pyrotechniques sous-cocaïne il est vrai méchamment jouissifs, le film était de loin l'une des pires adaptations d'une oeuvre du King sur grand écran, tirée elle-même d'un bouquin loin d'être folichon non plus - sad but true.

Copyright 2022 UNIVERSAL STUDIOS. All Rights Reserved.

Sans transformer le plomb en or, cette cuvée 2022 qui fait fît de la formule maison Blumhouse (un budget riquiqui couplé à un scénariste maison rompu à l'exercice sans vague - ici Scott " Halloween Kills " Teems, pour in fine accoucher d'une bisserie oubliable du samedi soir), incarne un modeste et divertissant B movie, sorte de sweet spot de l'apogée prospère des adaptations du King - les années 80/90, dont il reprend l'atmosphère si typique - jouant sensiblement plus la carte du mélodrame familial teinté de surnaturel, qu'une bande horrifique pure et dure.
Totalement vissé sur ses personnages, Thomas vise l'épure en diminuant subtilement ses effets - pas toujours maîtrisés - spectaculaires, pour mieux se concentrer sur les maux d'une famille dont le don commun - la télékinésie - est une malédiction que l'on se doit de dompter sous peine qu'elle nous consume.
Une approche pas fondamentalement originale ni même subtile mais cohérente puisque accolée au récit initiatique/d'émancipation d'une jeune pré-ado dont la découverte de ses pouvoirs coïncide avec le bouleversement inéluctable de son corps.
Du cousu main - insipide diront certains - pour un parti pris allant à rebours (jusque dans sa mise en scène tranquille et assurée) d'une horreur populaire actuelle cherchant constamment à dégainer la carte du frisson facile, en privilégiant la psychologie et les émotions au pétaradant qui tâche, quitte à laisser un brin sur sa faim son auditoire - notamment dans un final un peu chiche en fun.

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En ce sens, Thomas semble finalement s'inscrire dans la droite lignée - toute propension gardée - du merveilleux Midnight Special de Jeff Nichols, en arpentant le terrain sinueux du thriller paranoïaque avec la fuite en avant d'un père (convaincant Zac Efron, qui a atteint une maturité telle sur ses derniers efforts, qu'il est désormais totalement crédible en patriarche) et de sa fille (Ryan Kiera Armstrong, impressionnante), mais aussi et surtout du cinéma de John Carpenter, dont la partition synthwave accrocheuse - concoctée avec son fiston Cody -, ne fait que renforcer son aura tutélaire.
Pas forcément aidé par un rythme un poil décousu et une exposition maladroite (renforcée par quelques trous d'air narratifs sur quelques détails cruciaux de l'intrigue, sans compter un manque cruel de substances pour les personnages et leurs motivations, hors du tandem Andy/Charlie), Firestarter, loin de la purge redoutée, fait joliment son office et incarne une bisserie modeste et épurée, une nouvelle adaptation aux qualités certes marginales mais bien réelles.
Du sympathique produit oubliable made in Blumhouse en somme.


Jonathan Chevrier


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