[CRITIQUE] : La Ruche
Réalisatrice : Blerta Basholli
Acteurs : Yllka Gashi, Cun Lajci, Aurita Agushi,...
Distributeur : ASC Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Kossovar, Suisse, Albanais, Macédonien.
Durée : 1h23min.
Synopsis :
Le mari de Fahrije est porté disparu depuis la guerre du Kosovo. Outre ce deuil, sa famille est également confrontée à d’importantes difficultés financières. Pour pouvoir subvenir à leurs besoins, Fahrije a lancé une petite entreprise agricole. Mais, dans le village traditionnel patriarcal où elle habite, son ambition et ses initiatives pour évoluer avec d’autres femmes ne sont pas vues d’un bon œil. Fahrije lutte non seulement pour faire vivre sa famille mais également contre une communauté hostile, qui cherche à la faire échouer.
Critique :
Théâtre de la stupidité de l'homme et des guerres ethniques à la fin des années 90, le Kossovo a dénombré la perte de milliers d'hommes et de jeunes hommes, beaucoup étant toujours portés disparus, la plupart étant probablement enterrés dans des tombes anonymes alors que les autorités serbes refusent toujours de reconnaître la violence abjecte de leurs actes.
Femme d'un époux disparu, Fahrije (formidable Yllka Gashi, elle-même ancienne réfugiée) nourrit encore un mince espoir de retrouver le corps de celui, vraisemblablement tué dans les massacres.
Il lui incombe de persuader sa famille de fournir de l'ADN afin que sa dépouille, une fois retrouvée, puisse être identifiée.
Plongée au coeur de l'année 2011, La Ruche, premier long-métrage de la wannabe réalisatrice/scénariste kossovare Blerta Basholli, est basée sur l'histoire vraie de Fahrije Hoti, une veuve et mère de deux enfants, dont les efforts pour construire une nouvelle vie pour sa famille ont été réprimés par la rigidité d'une société profondément patriarcale, ce qui ne l'a pas empêchée de monter par la seule force de sa volonté, une entreprise prospère employant une cinquantaine femmes et qui vend ses légumes marinés dans tout le pays et même à l'étranger.
Formidable mise en images du pouvoir incroyable de la résilience féminine, la caméra de Basholli et son style immersif et profondément naturaliste, prend tout du long fait et cause pour son héroïne, étroitement liée à sa lutte quotidienne tout en expérimentant le monde de son propre point de vue intime.
Bien que veuve de guerre, censée se soumettre par la suite à sa belle-famille et se cantonner aux tâches ménagères, Hoti est déterminée à subvenir aux besoins de sa famille dont elle est le seul pilier, bravant frondes et flèches de toutes parts, même au sein de sa propre famille.
Intentionnellement dur et rugueux pour mieux appuyer son triomphe sur l'adversité et les normes répressives, merveilleux hommage à celles qui osent aller à contre-courant et prôner leur autonomisation quel qu'en soit le coût personnel, mis en images avec une force et une retenue aussi tranquille que celle de Fahrij, muée par une détermination et une résilience incroyable; La Ruche est un puissant et captivant drame qui se fait le miroir de la souffrance et la persécution bien réelles auxquelles sont confrontées de nombreuses femmes à travers le monde.
Un formidable portrait de femme doublé d'une belle ode à la liberté féminine obtenue au forceps, au coeur d'une société qui ne la permet pas, sacré programme pour un excellent premier long-métrage...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Yllka Gashi, Cun Lajci, Aurita Agushi,...
Distributeur : ASC Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Kossovar, Suisse, Albanais, Macédonien.
Durée : 1h23min.
Synopsis :
Le mari de Fahrije est porté disparu depuis la guerre du Kosovo. Outre ce deuil, sa famille est également confrontée à d’importantes difficultés financières. Pour pouvoir subvenir à leurs besoins, Fahrije a lancé une petite entreprise agricole. Mais, dans le village traditionnel patriarcal où elle habite, son ambition et ses initiatives pour évoluer avec d’autres femmes ne sont pas vues d’un bon œil. Fahrije lutte non seulement pour faire vivre sa famille mais également contre une communauté hostile, qui cherche à la faire échouer.
Critique :
Intentionnellement dur pour mieux appuyer son triomphe sur l'adversité et les normes répressives, #LaRuche est le formidable portrait d'une femme muée par une détermination et une résilience incroyable, doublé d'une belle ode à l'autonomisation au coeur de la société patriarcale. pic.twitter.com/6isbdtfjTV
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 1, 2022
Théâtre de la stupidité de l'homme et des guerres ethniques à la fin des années 90, le Kossovo a dénombré la perte de milliers d'hommes et de jeunes hommes, beaucoup étant toujours portés disparus, la plupart étant probablement enterrés dans des tombes anonymes alors que les autorités serbes refusent toujours de reconnaître la violence abjecte de leurs actes.
Femme d'un époux disparu, Fahrije (formidable Yllka Gashi, elle-même ancienne réfugiée) nourrit encore un mince espoir de retrouver le corps de celui, vraisemblablement tué dans les massacres.
Il lui incombe de persuader sa famille de fournir de l'ADN afin que sa dépouille, une fois retrouvée, puisse être identifiée.
Plongée au coeur de l'année 2011, La Ruche, premier long-métrage de la wannabe réalisatrice/scénariste kossovare Blerta Basholli, est basée sur l'histoire vraie de Fahrije Hoti, une veuve et mère de deux enfants, dont les efforts pour construire une nouvelle vie pour sa famille ont été réprimés par la rigidité d'une société profondément patriarcale, ce qui ne l'a pas empêchée de monter par la seule force de sa volonté, une entreprise prospère employant une cinquantaine femmes et qui vend ses légumes marinés dans tout le pays et même à l'étranger.
COURTESY OF SUNDANCE FILM FESTIVAL |
Formidable mise en images du pouvoir incroyable de la résilience féminine, la caméra de Basholli et son style immersif et profondément naturaliste, prend tout du long fait et cause pour son héroïne, étroitement liée à sa lutte quotidienne tout en expérimentant le monde de son propre point de vue intime.
Bien que veuve de guerre, censée se soumettre par la suite à sa belle-famille et se cantonner aux tâches ménagères, Hoti est déterminée à subvenir aux besoins de sa famille dont elle est le seul pilier, bravant frondes et flèches de toutes parts, même au sein de sa propre famille.
Intentionnellement dur et rugueux pour mieux appuyer son triomphe sur l'adversité et les normes répressives, merveilleux hommage à celles qui osent aller à contre-courant et prôner leur autonomisation quel qu'en soit le coût personnel, mis en images avec une force et une retenue aussi tranquille que celle de Fahrij, muée par une détermination et une résilience incroyable; La Ruche est un puissant et captivant drame qui se fait le miroir de la souffrance et la persécution bien réelles auxquelles sont confrontées de nombreuses femmes à travers le monde.
Un formidable portrait de femme doublé d'une belle ode à la liberté féminine obtenue au forceps, au coeur d'une société qui ne la permet pas, sacré programme pour un excellent premier long-métrage...
Jonathan Chevrier