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[CRITIQUE] : Gold


Réalisateur : Anthony Hayes
Acteurs : Zac Efron, Anthony Hayes, Susie Porter,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Thriller, Survival.
Nationalité : Australien.
Durée : 1h39min.

Synopsis :
Deux hommes traversent le désert. Ils découvrent un gisement d'or, ils élaborent alors un plan pour protéger et extraire leur butin. Un des hommes part à la recherche de l'équipement nécessaire. L'autre doit rester sur place. Le temps passe et ce dernier doit affronter les rudes conditions climatiques et les animaux sauvages...



Critique :


À défaut d'avoir réellement eu, pour le moment, une carrière à la hauteur de son talent (facilement perceptible, sans mauvaise foi, sur plusieurs performances), gageons que Zac Efron a déjà, au moins, l'aura d'une superstar difficilement discutable, dite aura qu'il a de plus en plus le bon goût d'utiliser à bon escient depuis quelques années, quitte à ce que ses projets soient souvent hors des radars.
Nouvel exemple de ses efforts continus pour se débarrasser de son image d'idole adolescente qui lui colle salement au cuir, la petite séance de torture qu'incarne Gold d'Anthony Hayes, qui le plonge tête la première - littéralement - dans l'enfer d'un désert australien qui le met à l'épreuve et l'abîme comme jamais il l'a été auparavant - au point qu'il est limite méconnaissable.

Copyright Leonine

Implacablement sombre et flanqué dans un décor apocalyptique où il y a plus de désespoir que de sable, miroir d'une société qui pourrait s'effondrer à tout moment, la narration, totalement consciente qu'elle ne renouvelle pas le genre, scrute la lente pourriture de l'homme face à sa propre noirceur et sa propre cupidité.
Soit celle à laquelle se confronte Efron, déshumanisé au point de ne même pas avoir de nom - " Man One " -, dont la découverte d'un gisement d'or avec un partenaire de route, va le faire lentement mais sûrement sombrer dans la folie amors qu'il attend inlassablement que son " associé ", revienne avec l'équipement nécessaire pour l'extraire.
Tout le film se déroule dans une friche ensoleillée et inhospitalière, avec autant de ressources que de personnes prêtes à se trahir pour vivre un peu plus longtemps, mais Hayes (" Man Two ") a le bon goût de ne pas tant s'attarder sur le traumatisme physique et émotionnel de son anti-héros, mais bien sur la lente déliquescence psychologique de son approche de la survie; où quand la - fausse - domination de " l'esprit sur la matière " se transforme peu à peu en une combinaison loin d'être saine de de paranoïa (renforcée par des chiens sauvages qui veulent le déchiqueter dès que les flammes de son feu menacent de s'éteindre), de déshydratation (une tempête de sable a foutu en l'air la plupart de ses maigres ressources) et de cerveau frit par de nombreuses hallucinations.

Copyright Leonine

Tout du long, Efron brûle littéralement sous nos yeux et la performance qui en résulte est sans l'ombre d'un doute le jeu d'acteur le plus pur qu'il ait offert de toute sa carrière, totalement investi qu'il est dans la carcasse acculée et abîmée d'une âme battue qui se sait aussi foutu que le monde qui l'entoure.
Terrifiant et d'une crudité salutaire tant il n'y aucun vrai sentiment de triomphe qui s'en dégage, seulement un rappel sourd que la nature gagne toujours face à la tentative vaine de l'homme à vouloir la dominer; Gold incarne un survival punitif et furieusement cynique dans un désert qui n'a rien à donner et qui le montre avec un féroce sens de l'ironie.
Une fable dystopique qui, sans péter dans la soie de l'originalité, reste joliment en mémoire encore longtemps après le générique de fin.


Jonathan Chevrier


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