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[CRITIQUE] : Coeurs Vaillants


Réalisatrice : Mona Achache
Acteurs :  Camille Cottin, Maé Roudet-Rubens, Léo Riehl, Swann Arlaud,...
Distributeur : BAC Films
Budget : -
Genre : Drame, Historique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h26min

Synopsis :
Coeurs Vaillants retrace l’odyssée de 6 enfants juifs cachés pendant la guerre, partis trouver refuge là où personne ne pense à aller les chercher... dans le château et le parc du domaine de Chambord, au milieu des œuvres d’art cachées du Louvre. A cœur vaillant rien d’impossible...



Critique :


Sacré parcours cinématographique tout de même que celui qu'à connu Camille Cottin en l'espace de sept ans, passant d'une extension des aventures comiques de sa " Connasse " sur grand écran à des partitions remarquées Robert Zemeckis, Cédric Klapisch, Thomas McCarthy, Ridley Scott et même bientôt Bruno Dumont.
Et que dire de celui qu'elle a connu sur le petit écran, où elle a mené d'une main de fer Dix pour Cent, jusqu'à squatter la dernière saison de Killing Eve.
Mais c'est dans une salle obscure qu'on la retrouve cette fois, devant la caméra d'une Mona Achache qu'on avait laissé avec l'excellente comédie Les Gazelles en 2014, déjà avec la comédienne.
Point d'humour avec Coeurs Vaillants - où tout du moins pas volontaire -, drame à cinq plumes (et ce n'est pas un détail anodin) et dont le titre fait directement référence à la revue jeunesse éponyme, visant à narrer comment six enfants juifs - de six à seize ans - ont été cachés dans le château de Chambord, au milieu des œuvres d’art cachées du Louvre, peu de temps après la rafle du vélodrome d'hiver en juillet 1942.

Copyright Bac Films

Un sujet sensible et délicat pour un film qui cherche tout du long à l'être, tant l'émotion sincère que cherche à susciter la cinéaste (dont le projet est infiniment personnel, puisqu'il s'inspire en partie de l'enfance de sa grand-mère) ne vient jamais pointer le bout de son nez, au coeur d'une aventure au demeurant divertissante sur une jeunesse dont l'innocence est littéralement broyé par la bêtise et la brutalité du chaos de la guerre.
Constamment à hauteur d'enfants, le film prend (et ce jusqu'à sa photographie joliment texturée d'Ísarr Eiríksson) le parti pris de la fable onirique jouissant d'un cadre fantastique - Chambord, son château et sa forêt luxuriante -, trompant la dureté, jamais édulcoré ici, pour laisser parler l'imaginaire foisonnant de l'enfance, à l'instar du récent Ogre de d'Arnaud Malherbe - qui lui aussi se prenait un brin les pieds dans le tapis de ses ambitions.
Dommage donc dès lors que la péloche n'arrive jamais totalement à distiller le sentiment de danger et d'urgence qui frappe ses protagonistes (malgré un score sentencieux de Benoît Rault), ni même une émotion vitale et une empathie qui l'est encore plus.
Reste alors des partitions plutôt solides (Cottin en tête), une mise en scène soignée et enlevée d'Achache et un prisme pour le moins original, qui tranche avec la tragédie d'un conflit dont les plaies sont loin d'être refermées.
C'est maigre donc, mais on a connu moins divertissante comme proposition sur la Seconde Guerre mondiale, et il y a encore de ça une poignée de semaines...


Jonathan Chevrier