[TERRIBLE SEQUELS] : #20. The New Karate Kid
Qu'on se le dise, même si elles arrivent à incarner des morceaux de cinéma légitimes - voire même franchement excellentes pour certaines -, les suites ont toujours eu mauvaise presse.
Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !
#20. Miss Karaté Kid de Christopher Cain (1994)
Dès le troisième opus qui sentait déjà férocement le faisandé et la suite de trop, la franchise Karaté Kid montrait de dangereux signe d'essouflement, au moins autant qu'un Ralph Maccio n'ayant plus vraiment l'âge - ni le gabarit - pour être crédible en adolescent doué pour le karaté, mais devenu passablement irritant au virage de la majorité.
Un opus qui ne savait jamais vraiment sur lequel pied combattre et qui ne tutoyait même pas du bout de la pellicule la profondeur de ses deux illustres aînés, ne s'aventurant pas plus loin que la répétition aveugle d'une recette déjà un brin obsolète dès le générique du premier opus enclenché.
Toutes les leçons sont assimilés, les surprises n'en sont plus vraiment et si le meilleur personnage (Mr Miyagi, toujours incarné avec force par Pat Morita) est réduit à n'être qu'un élément standard d'une intrigue standard, toutes ses qualités (sic) ne sont évidemment rien en comparaison de celles qui émanent de la VRAIE suite de trop de la saga : Miss Karaté Kid (dès le titre, ça n'annonce rien de bon), dont la VHS hante encore le cimetière des vidéoclubs.
Exit John G. Avildsen et Ralph Maccio et bonjour Christopher Cain (Young Guns forever) et Hilary Swank (physiquement impliquée), dans une resucée encore plus éhonté de la trame originale, où ce bon vieux Miyagi s'attache à remettre sur le droit chemin une orpheline capricieuse ayant un vrai souci de contrôle de la colère, Julie, harcelée par des voyous de son lycée et endoctriné par un John Kreese du pauvre (put*** Michael Ironside...).
La gamine va donc lustrer et frotter tout ce que Daniel a laissé en plan, canaliser sa colère et s'offrir une belle revanche dans un affrontement final anti-spectaculaire as hell, pompé à Rocky V.
Si l'idée qu'une jeune fille rejoigne un dojo de karaté était une idée parfaite pour donner un vrai coup de fouet à la saga (tellement que Cobra Kaï la reprendra presque instinctivement), ne serait-ce que pour bousculer la sensibilité de la dynamique entre sensei/élève, jamais le film n'arrive à rendre palpable et empathique cette relation Miyagi/Julie, d'autant qu'il ne semble jamais vraiment trop quoi faire d'un personnage féminin en vedette, puisqu'il lui fait traverser - hors le traumatisme de la perte de ses parents -, les mêmes problèmes à surmonter (même pour ce qui est des ressorts romantiques) autant que les mêmes types d'ennemis à affronter que pouvait avoir Daniel, sans que jamais la féminité de Julie ne soit mise en avant.
Filmé avec paresse (même le sempiternel entraînement est aussi énergique que l'encéphalogramme d'une grenouille), chiche en fights et à peine sauvé par la bonhommie d'un Pat Morita déjà trop vieux pour ses conneries (et qui enchaînait bien trop les DTV de luxe pour son bien); Miss Karaté Kid et son émotion au ras des pâquerettes (ses leçons de vie risibles digne de blagues Carambar), se fait un voyage initiatique qui part de nul part pour arriver nul part, où alors tête la première dans le caniveau de l'opportunisme cher à Hollywood.
Et pourtant, dans ce marasme indigne qu'est cette suite, on mentirait si on ne se disait pas un minimum hypé par l'idée que Swank apparaisse dans Cobra Kaï.
Après tout, le show a bien racheté le génial Terry Silver, alors pourquoi pas Julie Pierce d'ici les prochaines saisons ?
Jonathan Chevrier
Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !
#20. Miss Karaté Kid de Christopher Cain (1994)
Dès le troisième opus qui sentait déjà férocement le faisandé et la suite de trop, la franchise Karaté Kid montrait de dangereux signe d'essouflement, au moins autant qu'un Ralph Maccio n'ayant plus vraiment l'âge - ni le gabarit - pour être crédible en adolescent doué pour le karaté, mais devenu passablement irritant au virage de la majorité.
Un opus qui ne savait jamais vraiment sur lequel pied combattre et qui ne tutoyait même pas du bout de la pellicule la profondeur de ses deux illustres aînés, ne s'aventurant pas plus loin que la répétition aveugle d'une recette déjà un brin obsolète dès le générique du premier opus enclenché.
Toutes les leçons sont assimilés, les surprises n'en sont plus vraiment et si le meilleur personnage (Mr Miyagi, toujours incarné avec force par Pat Morita) est réduit à n'être qu'un élément standard d'une intrigue standard, toutes ses qualités (sic) ne sont évidemment rien en comparaison de celles qui émanent de la VRAIE suite de trop de la saga : Miss Karaté Kid (dès le titre, ça n'annonce rien de bon), dont la VHS hante encore le cimetière des vidéoclubs.
Exit John G. Avildsen et Ralph Maccio et bonjour Christopher Cain (Young Guns forever) et Hilary Swank (physiquement impliquée), dans une resucée encore plus éhonté de la trame originale, où ce bon vieux Miyagi s'attache à remettre sur le droit chemin une orpheline capricieuse ayant un vrai souci de contrôle de la colère, Julie, harcelée par des voyous de son lycée et endoctriné par un John Kreese du pauvre (put*** Michael Ironside...).
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La gamine va donc lustrer et frotter tout ce que Daniel a laissé en plan, canaliser sa colère et s'offrir une belle revanche dans un affrontement final anti-spectaculaire as hell, pompé à Rocky V.
Si l'idée qu'une jeune fille rejoigne un dojo de karaté était une idée parfaite pour donner un vrai coup de fouet à la saga (tellement que Cobra Kaï la reprendra presque instinctivement), ne serait-ce que pour bousculer la sensibilité de la dynamique entre sensei/élève, jamais le film n'arrive à rendre palpable et empathique cette relation Miyagi/Julie, d'autant qu'il ne semble jamais vraiment trop quoi faire d'un personnage féminin en vedette, puisqu'il lui fait traverser - hors le traumatisme de la perte de ses parents -, les mêmes problèmes à surmonter (même pour ce qui est des ressorts romantiques) autant que les mêmes types d'ennemis à affronter que pouvait avoir Daniel, sans que jamais la féminité de Julie ne soit mise en avant.
Filmé avec paresse (même le sempiternel entraînement est aussi énergique que l'encéphalogramme d'une grenouille), chiche en fights et à peine sauvé par la bonhommie d'un Pat Morita déjà trop vieux pour ses conneries (et qui enchaînait bien trop les DTV de luxe pour son bien); Miss Karaté Kid et son émotion au ras des pâquerettes (ses leçons de vie risibles digne de blagues Carambar), se fait un voyage initiatique qui part de nul part pour arriver nul part, où alors tête la première dans le caniveau de l'opportunisme cher à Hollywood.
Et pourtant, dans ce marasme indigne qu'est cette suite, on mentirait si on ne se disait pas un minimum hypé par l'idée que Swank apparaisse dans Cobra Kaï.
Après tout, le show a bien racheté le génial Terry Silver, alors pourquoi pas Julie Pierce d'ici les prochaines saisons ?
Jonathan Chevrier