[FUCKING SERIES] : Les Chroniques de Bridgerton saison 2 : Le fléau de notre existence ?

(Critique - avec spoilers - de la saison 2)

Dans ces pages il y a un an, cette autrice (oui, je parle comme Lady Whistledown) se demandait si la saison 2 de Bridgerton saurait “amener d’autres enjeux à cette adaptation en demi-teinte.” Après une saison 1 convenue sur sa fin et qui ne parvenait pas à maintenir l’intérêt, ce nouvel opus des aventures familiales des aristocrates les plus en vues de Londres a-t-il su éveiller l’engouement ?
La réponse globale est plutôt oui. Le choix de se focaliser sur deux aînés, Kate Sharma et Anthony Bridgerton, écrasés par le poids des attentes familiales et sociétales et s’efforçant de faire bonne figure est efficace et donne de bons enjeux dramatiques. Les nouveaux personnages de la famille Sharma se marient (sic) très bien à l’ensemble du casting récurrent. On notera également l’intégration de la culture indienne dans la série, au travers des costumes et des coutumes, vraiment intéressante et plus sincère que l’explication de la société “colorblind” de la première saison.

Le jeu de Jonathan Bailey se distingue des autres par son côté grandiloquent et donne évidemment les meilleures scènes de cette saison. L’alchimie avec Simone Ashley est évidente et savoureuse, source de biens des répliques cultes qui tournent sur Twitter (on se rappellera de la tirade sur le “fléau de son existence” longtemps!). Les péripéties des deux personnages sont extrêmement divertissantes dans leur jusqu'au boutisme et raviront les lecteur·ices de fanfic et romances en vous. Charithra Chandran, qui joue le “diamant de la saison” Edwina Sharma, se démarque aussi par son jeu tout en sensibilité et en délicatesse.
Mais comme souvent avec les séries Netflix, le problème principal est la longueur de la saison. Le rythme inégal se fait sentir dès le 4e épisode, pour une saison pourtant courte de 8. Les enjeux sont maintes fois répétés dans plusieurs longs dialogues, pour être finalement résolus en un coup de baguette magique. Certains personnages pardonnent aux autres avec un altruisme flambant et très peu réaliste alors que d’autres restent campés dans leurs bottes bien trop longtemps. De même, les intrigues secondaires avec les autres frères et sœurs Bridgerton sont d’un intérêt variable (Eloise reste piquante et drôle, tandis que Benedict et Colin nous endorment), ce qui n’aide pas le rythme. Que diriez-vous d’un ou deux épisodes en moins la prochaine fois ?

Moins sulfureuse que la première saison mais d’autant mieux écrite, cette seconde saison des Chroniques de Bridgerton est une agréable friandise qui se déguste au premier degré, pour le plaisir des yeux comme pour celui des dialogues romanesques !

Léa (Cilly Karma)