[CRITIQUE] : Petite Leçon d'Amour

Réalisatrice : Eve Deboise
Avec : Laetitia Dosch, Pierre Deladonchamps, Paul Kircher, Lorette Nyssen,...
Distributeur : KMBO
Genre : Comédie, Romance
Nationalité : Français.
Durée : 1h27min

Synopsis :
Un café parisien, des copies égarées, la lettre d’amour d’une lycéenne à son professeur de maths : il n’en faut pas plus à Julie, promeneuse de chiens à ses heures perdues, pour se lancer dans une folle enquête. Elle a peu de temps pour éviter le pire, l’adolescente semble prête à tout. Par où commencer ? Retrouver le prof, et l’entraîner jusqu’à l’aube dans une course effrénée…

Critique :

Se rêvant comme une bulle de légèreté vaudevillesque et intemporelle entre Rohmer et Mouret, #PetiteLeçondAmour incarne finalement une odyssée dramatico-romantique aussi sporadiquement touchante et solaire qu'elle est superficielle, malgré un joli tandem Dosch/Deladonchamps. pic.twitter.com/apIxRixlJP
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 29, 2022

À sa vision, il n'y a rien de plus évident que de dire que la comédie romantique Petite Leçon d'Amour de Eve Deboise, est aussi furieusement rétro et convenue que volontairement peu originale, dans le sens où elle ne cherche même pas à se démarquer de ce potentiel jugement, puisqu'elle épouse sans la moindre réserve et avec gourmandise tous les tropes du genre.
Tellement qu'avec deux ou trois décennies de moins, elle aurait très bien incarner un véhicule de choix pour des habitués du genre tels que Sophie Marceau, Audrey Tautou, Romain Duris où même Gad Elmaleh.
D'autant qu'elle assume pleinement ce qu'elle est tant elle est incroyablement sérieuse dans son approche de la romcom, expurgée de tout cynisme méta à la mode voire même d'une volonté putassière de se moquer/jouer de ses personnages pour mieux nous faire rire/chavirer.
Mais il lui manque bien trop de coeur et même de conviction pour être cette petite sucrerie romantico-légère et volubile qu'elle aspire être, au point de provoquer plus l'ennui qu'autre chose.

Flanquée dans un Paris au coeur du printemps et porté par une trame de départ sévèrement alambiquée (une promeneuse de chiens, Julie, trouve des copies égarées d'un prof de maths dans un bar parisien, dans laquelle se cache la lettre d’amour d’une lycéenne pour celui-ci, et elle se lance alors en quête de retrouver le dit professeur - mais aussi un chien à 5000€ qu'elle a paumé - pour empêcher la gamine de faire une bêtise et de se suicider si ses sentiments ne sont pas réciproques), la narration enchaîne les rencontres et les péripéties plus où moins rocambolesques et burlesques avec une loufoquerie pas totalement assumée, articulée autour d'un comique de situation poussif qui ne prend jamais, tout comme l'empathie envers des personnages en complète remise en question, volontairement maladroits et abîmés - malgré un tandem Laetitia Dosch/Pierre Deladonchamps impliqué.
Se rêvant comme une bulle de légèreté vaudevillesque et intemporelle entre Rohmer et Mouret, Petite Leçon d'Amour incarne finalement une odyssée dramatico-existentielle et romantique aussi sporadiquement touchante et solaire dans cette quête d'amour et de chaleur, qu'elle peut s'avérer superficielle et ennuyeuse dans son déroulement sequencé.
Vraiment dommage...

Jonathan Chevrier