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[CRITIQUE] : Et j'aime à la fureur


Réalisateur : André Bonzel
Avec : -
Distributeur : L'Atelier Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h37min

Synopsis :
Depuis son enfance, le co-réalisateur de C'est arrivé de près de chez vous collectionne des bobines de films. Grâce à ces instants de vie de cinéastes anonymes et ces traces d’émotions préservées, il reconstitue l’aventure de sa famille. Avec Et j'aime à la fureur, André Bonzel déclare son amour pour le cinéma. Sur une musique originale de Benjamin Biolay, il raconte une histoire qui pourrait être la nôtre…



Critique :


Toutes les critiques (dont la notre, nous ne cachons pas) répèteront sans doute collégialement à l'écriture de leur billet sur le film, que le cultissime C'est arrivé de près de chez vous fête ses trente ans cette année.
Pas un petit détail finalement quant ont fait face au nouvel effort d'André Bonzel, un des trois réalisateurs derrière le long-métrage, mais qui n'aura résolument pas eu le même rayonnement ni la même carrière que le seul gagnant de ce véritable hold-up sur pellicule, Benoît Poelvoorde.
Trente ans plus tard donc, et non sans une pluie de rendez-vous manqués, Bonzel nous revient avec une véritable introspection sur sa propre existence, dans une oeuvre où il semble se découvrir tout autant que le spectateur lui-même le découvre, Et j'aime à la fureur, documentaire aussi autobiographique qu'il est fantaisiste et atypiquement romancé.

Copyright Les Films du Poisson

Si le septième art est propice à tous ceux qui en use pour se raconter, que ce soit frontalement où d'une manière plus où moins détournée, Bonzel prend lui le parti de trouver un chemin sinueux mais in fine solaire entre les deux voies, se racontant tout autant qu'il s'invente un passé au gré d'images amateurs qu'il collectionne religieusement depuis qu'il est enfant, comme des reliques de vies fantômes qui pourraient être la sienne où celles de ses proches.
Comme s'il ouvrait avec le cinéaste un album souvenir avec tendresse et appréhension, le spectateur est accroché au kaléidoscope de mots et d'images égrainées par un conteur joliment drôle et poétique scrutant la beauté autant que la dureté des couloirs du temps, tout en embrassant sa douloureuse mélancolie sous les sonorités emballantes de Benjamin Biolay.
Captivant dans sa manière de montrer l'intime pour mieux convoquer l'universel, Et j'aime à la fureur capture l'essence de la vie dans ce qu'elle a de plus banale et foutraque, au coeur d'un documentaire touchant et rafraîchissant qui ne laisse pas indifférent, une curiosité originale qui comme l'annonce son titre furieusement évocateur, déborde bel et bien d'amour et de fureur...


Jonathan Chevrier