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[CRITIQUE] : Années 20


Réalisatrice : Elisabeth Vogler
Acteurs : Noémie Schmidt, Alice de Lencquesaing, Manuel Severi,...
Distributeur : Wayna Pitch Film
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
Quelques heures à Paris, un soir d’été en 2020. La caméra suit un passant puis l’autre, voyageant à travers les rues de la ville et multipliant de curieuses rencontres : jeunes excentriques, personnages originaux et anticonformistes. Au cours d’un seul plan ininterrompu, la caméra lie les personnages à travers un même territoire, et une même époque en crise que chacun traverse et questionne à sa manière.



Critique :


Il y a quelque chose d'étonnant voire même de passablement ridicule pour un film qui se veut comme un instantané de la vie parisienne au coeur de la pandémie du Covid-19 et post-premier confinement, de ne montrer les contraintes mêmes de cette crise sanitaire et sociale qu'après une bonne demi-heure de bobine - des personnes masquées -, à une date charnière où les restrictions préventives (masques, distanciations,...) étaient assimilées par tous, et même financièrement réprimées en cas de contrôle policier (plus que fréquent au coeur de la capitale).
Ce n'est pourtant pas la première contradiction ni même le défaut majeur qui gangrène le nouveau long-métrage d'Elisabeth Vogler (le déjà très irritant Paris est à nous), Années 20, hommage avoué au Slacker du roi Richard Linklater, qui tente de reproduire la prouesse technique incroyable du superbe Victoria de Sebastian Schipper, avec une bonne bobine en moins : un unique plan séquence d’1h30 filmé en temps réel, cette fois dans les rues de Paris et non de Berlin.

Copyright Wayna Pitch

Pas forcément résolu à donner une image positive de la France au travers d'une galerie de personnages captée de la pyramide du Louvre aux Buttes-Chaumont, mais à laquelle aucune profondeur n'est jamais vraiment allouée (faute de temps mais aussi et surtout d'ambition), la péloche a tout d'une émission de télé-réalité sans script solide ni le moindre investissement, où la caméra constamment mobile semble sauter au hasard d'un visage à un autre, sans que l'on ne distingue la moindre ambition thématique (à part vouloir pointer du bout de caméra la difficulté d'établir des liens humains en temps de pandémie).
Instantané d'une période presque candide où l'envie de (re)vivre normalement.et l'espoir d'un avenir meilleur étaient plus fort que tout, qui se rêve comme une prise sur le vif du pouls des interrogations des millénials, Années 20 n'est qu'une déambulation cinématographique socialement indifférente qui tourne à vide, des vignettes sans intérêts et sans âmes aux dynamiques calquées entre elles (culminant à un final risible), dont on ne retient finalement que la prouesse technique derrière - il est vrai imposante - et une jolie capacité d'improvisation face aux événements.
Mais sans réel fond, la forme ne vaut souvent pas grand chose...


Jonathan Chevrier


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