[TERRIBLE SEQUELS] : #18. Ghost Rider : Spirit of Vengeance
Qu'on se le dise, même si elles arrivent à incarner des morceaux de cinéma légitimes - voire même franchement excellentes pour certaines -, les suites ont toujours eu mauvaise presse.
Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !
#18. Ghost Rider : L'esprit de vengeance de Mark Neveldine et Brian Taylor (2012)
On dit toujours que c'est mal de tirer sur une ambulance et ce même si celle-ci nous appelle de tous ses phares et hurle (presque) à la mort, pour qu'on l'achève.
Mais ce n'est pas parce qu'on le dit, qu'il faut s'ôter le plaisir - souvent - jubilatoire de le faire, et ils sont rares les films tel que Ghost Rider de Mark Steven Johnson, à titiller notre désir pour le savatage textuel facile et volubile.
Symphonie en prout majeur vulgaire, mal jouée et torchée même si incroyablement généreuse, beaucoup moins fun que Daredevil - déjà de Johnson - puisqu'à prendre au premier degré, le film souillait mignon le charismatique héros Marvel campé par un Nicolas Cage excité comme un môme de camper son superhéros favori.
Et pourtant, ce n'était rien comparé à la déception incarnée par sa suite, catastrophe intersidérale chapeauté par un tandem pourtant né pour relever la mission : Mark Neveldine et Brian Taylor, deux lascars de la bisserie fucked up et burnée, vrais rejetons de la culture geek et du cinéma qui tâche.
Réussissant la prouesse totalement improbable de réhabiliter le premier opus avant même sa première demie heure, la faute autant à un script risible à six mains (dont David S. Goyer, pas exempt de grosses pantalonades), dont la trame se résume en deux secondes montre en main (Johnny Blaze doit sauver le fils du Diable en échange de son salut... voilà), qu'à un manque cruel de moyen (là où le film de Johnson pétait gentiment dans le luxe) dynamitant la moindre de ses ambitions; Ghost Rider : L'esprit de vengeance est un pur cas d'école, l'exemple parfait de la suite à ne jamais faire à une époque où le genre superheroïque assumait pleinement sa dominance sur Hollywood.
Budgété comme un DTV cheap tourné entre deux usines à yaourt désaffectées bulgares (et le désert désolé de Tunisie) mais sans les kickeries de Steven Seagal et JCVD (mais avec un Totoff Lambert en moine chauve et creapy as hell), boursouflé autant par des CGI foireux annihilant l'impact de ses scènes d'action, que par la nécessité de devoir meubler le récit avec une pluie de scènes inutiles et répétitives (sorte de spot publicitaire absolument pas aguichant de la campagne roumaine), la péloche se fait la lente et douloureuse agonie partagée d'un Nicolas Cage en plein cauchemar, alors qu'il est censé réaliser un rêve de gosse.
Symbole de la dégringolade présente et future, qui allait le cantonner à être - stupidement - la risée d'une frange des spectateurs jugeant les films dans lesquels il allait jouer sans même chercher à s'attarder sur ses performances (majoritairement impeccable, même dans les films les moins défendable), Cage cabotine joyeusement, laissant exploser sa folie si singulière comme s'il était déjà beaucoup trop conscient des limbes artistiques qui l'entourait.
Un comble, quant on sait que la mise en scène nerveuse et frontale de Neveldine et Taylor qui surplombe - évidemment - sans trembler celle de Johnson, avait tout pour canaliser son talent voire même le sublimer (Statham s'est offert sa plus brlle et déglinguée performance dans le diptyque surréaliste Hyper Tension).
Mais à défaut de faire renaître de ces cendres le plus populaire des motards de l'enfer, Ghost Rider : L'esprit de vengeance n'aura réussi qu'à enfoncé un peu plus profondément les clous de son cercueil en colza, tout en pissant gentiment dessus par la même occasion.
Et la firme aux grandes oreilles, qui a récupéré ses droits d'adaptation depuis un bon moment, ne semble pas décider plus que cela à corriger le tir...
Jonathan Chevrier
Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !
#18. Ghost Rider : L'esprit de vengeance de Mark Neveldine et Brian Taylor (2012)
On dit toujours que c'est mal de tirer sur une ambulance et ce même si celle-ci nous appelle de tous ses phares et hurle (presque) à la mort, pour qu'on l'achève.
Mais ce n'est pas parce qu'on le dit, qu'il faut s'ôter le plaisir - souvent - jubilatoire de le faire, et ils sont rares les films tel que Ghost Rider de Mark Steven Johnson, à titiller notre désir pour le savatage textuel facile et volubile.
Symphonie en prout majeur vulgaire, mal jouée et torchée même si incroyablement généreuse, beaucoup moins fun que Daredevil - déjà de Johnson - puisqu'à prendre au premier degré, le film souillait mignon le charismatique héros Marvel campé par un Nicolas Cage excité comme un môme de camper son superhéros favori.
Et pourtant, ce n'était rien comparé à la déception incarnée par sa suite, catastrophe intersidérale chapeauté par un tandem pourtant né pour relever la mission : Mark Neveldine et Brian Taylor, deux lascars de la bisserie fucked up et burnée, vrais rejetons de la culture geek et du cinéma qui tâche.
Copyright SND |
Réussissant la prouesse totalement improbable de réhabiliter le premier opus avant même sa première demie heure, la faute autant à un script risible à six mains (dont David S. Goyer, pas exempt de grosses pantalonades), dont la trame se résume en deux secondes montre en main (Johnny Blaze doit sauver le fils du Diable en échange de son salut... voilà), qu'à un manque cruel de moyen (là où le film de Johnson pétait gentiment dans le luxe) dynamitant la moindre de ses ambitions; Ghost Rider : L'esprit de vengeance est un pur cas d'école, l'exemple parfait de la suite à ne jamais faire à une époque où le genre superheroïque assumait pleinement sa dominance sur Hollywood.
Budgété comme un DTV cheap tourné entre deux usines à yaourt désaffectées bulgares (et le désert désolé de Tunisie) mais sans les kickeries de Steven Seagal et JCVD (mais avec un Totoff Lambert en moine chauve et creapy as hell), boursouflé autant par des CGI foireux annihilant l'impact de ses scènes d'action, que par la nécessité de devoir meubler le récit avec une pluie de scènes inutiles et répétitives (sorte de spot publicitaire absolument pas aguichant de la campagne roumaine), la péloche se fait la lente et douloureuse agonie partagée d'un Nicolas Cage en plein cauchemar, alors qu'il est censé réaliser un rêve de gosse.
Symbole de la dégringolade présente et future, qui allait le cantonner à être - stupidement - la risée d'une frange des spectateurs jugeant les films dans lesquels il allait jouer sans même chercher à s'attarder sur ses performances (majoritairement impeccable, même dans les films les moins défendable), Cage cabotine joyeusement, laissant exploser sa folie si singulière comme s'il était déjà beaucoup trop conscient des limbes artistiques qui l'entourait.
Copyright SND |
Un comble, quant on sait que la mise en scène nerveuse et frontale de Neveldine et Taylor qui surplombe - évidemment - sans trembler celle de Johnson, avait tout pour canaliser son talent voire même le sublimer (Statham s'est offert sa plus brlle et déglinguée performance dans le diptyque surréaliste Hyper Tension).
Mais à défaut de faire renaître de ces cendres le plus populaire des motards de l'enfer, Ghost Rider : L'esprit de vengeance n'aura réussi qu'à enfoncé un peu plus profondément les clous de son cercueil en colza, tout en pissant gentiment dessus par la même occasion.
Et la firme aux grandes oreilles, qui a récupéré ses droits d'adaptation depuis un bon moment, ne semble pas décider plus que cela à corriger le tir...
Jonathan Chevrier