[CRITIQUE] : Le Monde d'Hier
Réalisateur : Diastème
Acteurs : Léa Drucker, Denis Podalydès, Alban Lenoir, Benjamin Biolay,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : 2,3M€
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h29min.
Synopsis :
Elisabeth de Raincy, Présidente de la République, a choisi de se retirer de la vie politique. À trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, elle apprend par son Secrétaire Général, Franck L’Herbier, qu’un scandale venant de l’étranger va éclabousser son successeur désigné et donner la victoire au candidat d’extrême-droite. Ils ont trois jours pour changer le cours de l’Histoire.
Critique :
On avait laissé Diastème (l'homme aux multiples talents Patrick Asté) avec une troisième réalisation étonnamment légère à la vue de ces précédents efforts, la comédie dramatique Juillet Août, entre le récit initiatique léger tourné à l'épaule et la comédie familiale charmante et nostalgique sous le soleil breton.
Ce n'est pas vraiment sur le même tempo que danse son quatrième passage derrière la caméra, Le Monde d'Hier, plongée au coeur de la vie politique et plus directement dans les coulisses de l'Elysée et de la présidence française à une heure où les presidentielles justement - tout comme dans notre propre actualité -, sont pleinement au coeur du débat.
Totalement dans la veine du formidable L'Exercice de l'État de Pierre Schoeller tout autant qu'il reprend sa verve engagée mais surtout l'inquiétude réelle de la montée du nationalisme et de la radicalisation en France, qui irriguait la narration de son bouillant Un Français (qui avait déjà Alban Lenoir en son casting, ici excellent en garde du corps discret de la présidente); le film suit les dernières heures au pouvoir d'Elisabeth de Raincy (une superbe et charismatique Léa Drucker), un temps en passe de céder son fauteuil de présidente à un successeur tout trouvé, avant qu'un scandale ne vienne exploser son ascension à quelques heures du premier tour, et ne vienne replacer dans la course son candidat d'extrême droite...
Cornaquant sa péloche comme un thriller politique qui exacerbe et cristallise une réalité bien actuelle, à savoir la peur que le facisme ne vienne s'emparer de la plus haute marche du pouvoir en France, (la popularité galopante d'Eric Zemmour et celle toujours aussi solide de Marine Le Pen, peut importe l'issue des votes, devrait laisser des traces); Diastème ne cache jamais son parti pris idéologique et politique et incarne une charge frontale contre l'extrémisme et ceux qui le véhicule, sondant le fossé de plus en plus béant entre les gouvernants et les gouvernés aussi bien que toutes les petites fêlures/erreurs/magouilles plus où moins grossières qui ont amenés les extrêmes à s'engouffrer jusqu'aux portes de l'Elysée.
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Pertinent, jamais totalement déconnecté de la réalité (et si le 10 avril, nous étions face à ce cas de figure ?) même si sa tension de l'instant est assez souvent plombé par ses élans mélodramatiques dispensable (voire une mise en scène manquant un brin d'ampleur), Le Monde d'Hier captive même s'il à une certaine tendance à ne pas embrasser totalement toutes les strates de son pessimisme, ni même toutes les problématiques d'une société actuelle où faire entendre sa voix ne signifie pas pour autant de voter pour un camp où un autre.
Diastème place ici le spectateur face au choix crucial (mais visiblement tronqué d'avance aux vues des sondages bazardés toutes les cinq minutes) qu'il aura à faire dans une poignée de jours; une décision cela dit nettement plus nuancée que ne le laisse prétendre son film, tant il est légitime - essentiel - de questionner un pouvoir en place donné gagnant face aux extrêmes, mais dont les prises de décisions discutables - pour être poli - ont mis la France et les français à genoux comme jamais auparavant.
À vos (nos) votes...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Léa Drucker, Denis Podalydès, Alban Lenoir, Benjamin Biolay,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : 2,3M€
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h29min.
Synopsis :
Elisabeth de Raincy, Présidente de la République, a choisi de se retirer de la vie politique. À trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, elle apprend par son Secrétaire Général, Franck L’Herbier, qu’un scandale venant de l’étranger va éclabousser son successeur désigné et donner la victoire au candidat d’extrême-droite. Ils ont trois jours pour changer le cours de l’Histoire.
Critique :
Jamais totalement déconnecté de la réalité même si sa tension est souvent plombé par ses élans mélodramatiques dispensable, #LeMondedHier est pertinent dans sa manière de cristalliser l'inquiétude réelle autour de la - potentielle - accession au pouvoir de l'extrême droite. pic.twitter.com/Bc7mFmz6XD
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 28, 2022
On avait laissé Diastème (l'homme aux multiples talents Patrick Asté) avec une troisième réalisation étonnamment légère à la vue de ces précédents efforts, la comédie dramatique Juillet Août, entre le récit initiatique léger tourné à l'épaule et la comédie familiale charmante et nostalgique sous le soleil breton.
Ce n'est pas vraiment sur le même tempo que danse son quatrième passage derrière la caméra, Le Monde d'Hier, plongée au coeur de la vie politique et plus directement dans les coulisses de l'Elysée et de la présidence française à une heure où les presidentielles justement - tout comme dans notre propre actualité -, sont pleinement au coeur du débat.
Copyright Pyramide Films |
Totalement dans la veine du formidable L'Exercice de l'État de Pierre Schoeller tout autant qu'il reprend sa verve engagée mais surtout l'inquiétude réelle de la montée du nationalisme et de la radicalisation en France, qui irriguait la narration de son bouillant Un Français (qui avait déjà Alban Lenoir en son casting, ici excellent en garde du corps discret de la présidente); le film suit les dernières heures au pouvoir d'Elisabeth de Raincy (une superbe et charismatique Léa Drucker), un temps en passe de céder son fauteuil de présidente à un successeur tout trouvé, avant qu'un scandale ne vienne exploser son ascension à quelques heures du premier tour, et ne vienne replacer dans la course son candidat d'extrême droite...
Cornaquant sa péloche comme un thriller politique qui exacerbe et cristallise une réalité bien actuelle, à savoir la peur que le facisme ne vienne s'emparer de la plus haute marche du pouvoir en France, (la popularité galopante d'Eric Zemmour et celle toujours aussi solide de Marine Le Pen, peut importe l'issue des votes, devrait laisser des traces); Diastème ne cache jamais son parti pris idéologique et politique et incarne une charge frontale contre l'extrémisme et ceux qui le véhicule, sondant le fossé de plus en plus béant entre les gouvernants et les gouvernés aussi bien que toutes les petites fêlures/erreurs/magouilles plus où moins grossières qui ont amenés les extrêmes à s'engouffrer jusqu'aux portes de l'Elysée.
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Pertinent, jamais totalement déconnecté de la réalité (et si le 10 avril, nous étions face à ce cas de figure ?) même si sa tension de l'instant est assez souvent plombé par ses élans mélodramatiques dispensable (voire une mise en scène manquant un brin d'ampleur), Le Monde d'Hier captive même s'il à une certaine tendance à ne pas embrasser totalement toutes les strates de son pessimisme, ni même toutes les problématiques d'une société actuelle où faire entendre sa voix ne signifie pas pour autant de voter pour un camp où un autre.
Diastème place ici le spectateur face au choix crucial (mais visiblement tronqué d'avance aux vues des sondages bazardés toutes les cinq minutes) qu'il aura à faire dans une poignée de jours; une décision cela dit nettement plus nuancée que ne le laisse prétendre son film, tant il est légitime - essentiel - de questionner un pouvoir en place donné gagnant face aux extrêmes, mais dont les prises de décisions discutables - pour être poli - ont mis la France et les français à genoux comme jamais auparavant.
À vos (nos) votes...
Jonathan Chevrier