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[CRITIQUE] : Perdus dans l'Arctique


Réalisateur : Peter Flinth
Acteurs : Nikolaj Coster-Waldau, Joe Cole, Charles Dance,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Aventure, Drame.
Nationalité : Islandais, Danois, Américain.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
En 1909, une expédition danoise en Alabama, menée par le Capitaine Ejnar Mikkelsen, a pour but de réfuter l'appartenance du nord-est du Groenland aux Etats-Unis, une appartenance ancrée dans l'idée que le Groenland est divisé en deux territoires différents. Laissant son équipage à bord du bateau, Mikkelsen part en traîneau sur la glace en compagnie de son novice Iver Iversen.
De retour avec la preuve que le Groenland forme une seule et même île, ils peinent à rejoindre le bateau. Après s'être battus contre la faim, la fatigue et une attaque d'ours polaire, ils trouvent le navire abandonné et échoué dans la glace.



Critique :

Alors que notre hiver se montre résolument plus clément qu'à l'accoutumée (et il n'y a rien de réjouissant dans ce réchauffement climatique), Netflix dégaine pourtant une de ses péloches parfaitement faîte pour se blottir sous la couette, en se félicitant de ne pas être le popotin cloué dans la neige.
Contant l'histoire vraie d'une survie incroyable au coeur d'un Arctique désolé et impitoyable (et basé sur les mémoires du capitaine Ejnar Mikkelsen, Two Against The Ice, qui avait bravé une vaste région sauvage pour revendiquer le Groenland pour le Danemark, au début du siècle dernier), Perdus dans l'Arctique de Peter Flinth coche scrupuleusement toutes les cases du survival désespéré et sauvage mais peine sensiblement à retranscrire la nature déchirante (au-delà de la lente et difficile perte des chiens de traîneau, littéralement usés jusqu'à la mort) autant que l'isolement féroce vécu par ses deux protagonistes principaux.

Copyright Netflix/Lilja Jonsdottir

Vissé sur l'alchimie tiède entre les pourtant excellents Nikolaj Coster-Waldau (qui a co-écrit le scénario avec Joe Derrick) et Joe Cole, la narration progresse avec une approche pragmatique aussi froide et qu'inconséquente, tant et si bien qu'elle n'enserre jamais suffisamment son auditoire pour le captiver.
Passé une première moitié sous-The Revenant (attaque d'ours compris) où la franche camaraderie (couplée à une souffrance animale qui fait franchement tiquer - pour être poli) est le meilleur des soutiens pour la survie, le récit s'enlise lentement mais sûrement par la suite en lente descente aux enfers façon thriller psychologique et hallucinatoire dans la désolation d'un désert gelé, où les saillies émotionnelles (ses visions instables de familles et autres proches) ne font jamais mouche.
Pas fondamentalement passionnant tant il traîne un peu trop en longueur, le film a néanmoins pour lui la partition de ses comédiens comme dit plus haut, mais aussi un panorama naturel absolument grandiose, capté avec fougue par la photographie inspirée de Torben Forsberg (plusieurs plans ont tout de véritables peintures, que ce soit dans sa manière de capture la beauté lumineuse des chaînes de montagnes glacées ou le regard fatigué de Coster-Waldau).
On lui préférera bien plus le plus viscéral Arctic de Joe Penna, qui lui aussi s'échinait à retranscrire à l'écran, de la ténacité de l'esprit humain quand il fait face à la dureté implacable de dame nature.


Jonathan Chevrier