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[CRITIQUE] : Down in Paris


Réalisateur : Antony Hickling
Avec : Antony Hickling, Jean-Christophe Bouvet, Dominique Frot,...
Distributeur : Optimale Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min.

Synopsis :
Richard, cinéaste d’une quarantaine d’années gagné par une crise d’angoisse inexpliquée, lâche son tournage en cours et se livre à une déambulation dans un Paris nocturne, à la recherche de réponses, de réconfort et d’inspiration. Au cours de cette nuit blanche, au hasard des rencontres, parfois chaleureuses, parfois inquiétantes, croisant figures étrangères, corps inconnus ou visages familiers, Richard va affronter ses peurs et questionner ses désirs profonds... jusqu’au petit matin.



Critique :


Héritier assumé du cinéma gay underground et du cinéaste Derek Jarman, cantonné à cornaquer des oeuvres aussi confidentiels qu'elles sont parfois marquées par de petits soubresauts provocateurs/subversifs (les excellents Frig et One Deep Breath), le cinéaste britannique Antony Hickling nous revient en ces premières heures de mars avec son nouveau long-métrage, Down in Paris.
Une vraie bête de festival (notamment primée à la dernière édition du festival LGBTQ+ Reeling de Chicago), tournée lors du second confinement dans les rues de la capitale et volontairement voulu comme plus consensuelle que ses précédentes réalisations (où tout du moins plus réaliste et un poil moins accès aux élans suggestifs et oniriques), comme si elle imposait une rupture, un - potentiel - effort de maturité allant de pair avec un passage charnière vers la quarantaine.

Copyright Optimale Distribution

Vissé sur les déambulations nocturnes et parisiennes d'un cinéaste gay dans la quarantaine (alter-ego évident d'Hickling, qui se met lui-même en scène), soudainement pris d'une grosse crise d'anxiété en plein tournage, et qui décide de vagabonder au gré des rencontres - plurielles et vraiment diverses - pour (re)trouver l'inspiration et le desir de créer, mais aussi mettre des mots et des réponses sur des questionnements et un mal être profond.
Quête existentielle sincère à défaut d'être fondamentalement originale, Down in Paris se fait une oeuvre profondément cathartique et personnelle, un véritable autoportrait mélancolique et touchant d'un cinéaste qui n'hésite pas à se mettre à nu et exposer ses doutes avec authenticité face caméra.
Si l'on pourra décemment lui reprocher sa mise en scène assez conventionnelle ou le fait de ne pas toujours susciter l'intérêt dans toutes ses interactions volubiles (où brille - évidemment - une exceptionnelle Dominique Frot dans la peau d'une diseuse de bonne aventure, où les habitués du bonhomme Manuel Blanc et Jean-Christophe Bouvet), il est indéniable que cette invitation réaliste et poétique vaut décemment son pesant de pop-corn.


Jonathan Chevrier