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[CRITIQUE] : Kombinat


Réalisateur : Gabriel Tejedor
Avec : -
Distributeur : Urban Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Suisse.
Durée : 1h15min.

Synopsis :
Ville industrielle au coeur de la Russie, Magnitogorsk vit à l’ombre des cheminées rouillées de son immense Kombinat. Lena, jeune mère, fille de métallurgistes, enseigne la salsa, une des nombreuses activités organisées par le Kombinat. Sasha y trouve un moyen d’oublier la pression quotidienne de l’usine. Son frère Guenia, et sa femme, ont, eux, décidé de quitter la ville et sa pollution permanente, cause du retard mental de leur fille.



Critique :


Troisième effort du cinéaste Gabriel Tejedor, Kombinat nous catapulte au coeur de la ville minière de Magnitogorsk, flanqué au sud-est des montagnes de l'Oural doté de rien de moins que l'un des plus importants sites sidérurgiques de Russie.
Pourquoi pas sur le papier même si, bien évidemment, ce n'est pas l'usine en elle-même qui attire l'attention du bonhomme, mais bien son impact sur les diverses générations d'habitants qui gravitent autour d'elle.
Tout et finalement rien ne change dans ce désert industrielle ayant grandement contribué à l'effort de guerre soviétique, coincé entre un état d'esprit purement soviétique (et d'une URSS révolue) et une volonté d'épouser les affres de la société contemporaine, entre les traditions férocement ancrées dans la moindre parcelle de bitume de la ville (défendus par les anciennes générations), et les quelques touches de modernité qui habitent le paysage (défendus par les nouvelles générations).

Copyright Urban Distribution

L'approche strictement observationnelle pour laquelle Tejedor (rompu dans ses efforts, à la vision de l'ex-Union soviétique dans un contexte contemporain) opte annule totalement l'argument - légitime d'un point de vue extérieur - du regard occidental arrogant envers la vie quotidienne en Russie.
Il laisse ses sujets interagir librement entre eux sans immiscer de force un quelconque questionnement politique ou économique, préférant davantage se concentrer - avec une caméra jamais intrusive - sur l'humain et le stoïcisme de ses hommes et de ses femmes tentant de trouver un semblant de joie (d'humanité ?) dans la morosité, et de garder un tant soit peu d'espoir dans un brouillard polluant - physique et métaphorique.
Sans tambour ni trompette mais avec sincérité et vitalité, Kombinat capte le pouls d'une population reculée engoncée entre passé et présent, avec qui l'on partage les préoccupations sans jouer la carte de la dramatisation à outrance.


Jonathan Chevrier


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