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[CRITIQUE] : En Nous


Réalisateur : Régis Sauder
Acteurs : -
Distributeur : Shellac
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h39min.

Synopsis :
Il y a dix ans, Emmanuelle, professeure de français d’un lycée des quartiers Nord de Marseille, participait à un film avec ses élèves. A partir de l’étude de La Princesse de Clèves, Abou, Morgane, Laura, Cadiatou et les autres énonçaient leurs rêves, leurs désirs et leurs peurs. Tous se retrouvent aujourd’hui, les souvenirs se mélangent aux récits de leur vie et des obstacles à surmonter. Que reste-t-il de leurs espoirs de liberté, d’égalité et de fraternité ? « Je sais bien qu’il n’y a rien de plus difficile que ce que j’entreprends. », cette phrase du roman trouve plus que jamais écho en eux. En nous.



Critique :


Il y a quasiment onze ans jour pour jour (le 30 mars 2011, pour être plus précis), le cinéaste Régis Sauder dégainait dans les salles obscures le documentaire Nous, La Princesse de Clèves, ou comment une poignée d'élèves du Lycée Diderot à Marseille, s'emparait des lignes du roman de Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, pour mieux parler d'eux-mêmes au travers de mots qui résonnaient intimement avec leurs propres questionnements de jeunes hommes et femmes de dix-sept ans, bientôt confrontés aux affres effrayants de la vie d'adulte et de la difficulté de se faire une place dans une société où ils sont déjà mis à l'écart.
Un effort passionnant, qui sondait l'état d'une jeunesse grandissant dans les difficiles quartiers nords de la cité phocéenne autant qu'il incarnait un instantané rafraîchissant et attachant.

Copyright Shellac Distribution

S'il n'appelait vraisemblablement pas à une suite, et ce même si le réalisateur est resté en lien avec certains des intervenants, En Nous pose pourtant un regard tout aussi bienveillant sur l'évolution d'une partie de ces protagonistes, désormais de jeunes adultes aux quotidiens diamétralement opposés, mais aussi et surtout sur la professeure de français, Emmanuelle, toujours à l'oeuvre au sein du lycée Diderot et dont l'évolution professionnelle est encore plus catastrophique (une éducation nationale allouant encore moins de moyens qu'auparavant, et un contexte pandémique qui n'arrange pas les choses non plus).
Pétri de tendresse et de chaleur, ces bouleversants portraits montrent comment les parcours ne sont pas joués d'avance, et que même dans la difficulté d'une vie loin d'être douce et facile, l'espoir n'est jamais loin.
Un beau, léger et attachant documentaire sur des retrouvailles touchantes, qui remettent en perspective l'importance de l'école à une heure où l'éducation est de plus en plus délaissé par la République, n'en déplaise aux discours contradictoires du gouvernement en place...


Jonathan Chevrier


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