[CRITIQUE] : Vaillante

Réalisateurs : Laurent Zeitoun et Theodore Ty
Acteurs : avec les voix de Alice Pol, Vincent Cassel, Valérie Lemercier,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Animation, Famille, Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h33min.

Synopsis :
Depuis qu'elle est enfant, Georgia Nolan n’a qu’une seule ambition : devenir pompier comme son père ! Hélas, à New York en 1932, les femmes n’ont pas le droit d'exercer cette profession. Quand les pompiers de la ville disparaissent un-à-un dans de mystérieux incendies dans des théâtres de Broadway, Georgia y voit une occasion en or : elle se déguise en homme et intègre l’équipe de pompiers débutants chargés d’arrêter le pyromane ! C’est le début d’une aventure aussi désopilante qu’à couper le souffle !

Critique :

Bel hommage au difficile métier de pompier, porté par de jolies valeurs, une animation châtoyante et un doublage au poil, #Vaillante incarne une séance animée nostalgique et chaleureuse, un petit bout de cinéma touchant et burlesque façon ode réjouissante au déterminisme. pic.twitter.com/poVmaESA7E
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 3, 2022

Ce qu'il y a de cruel dans la représentation cinématographique d'un corps de métier aussi beau (dans sa dévotion sans réserve à l'autre et son humanisme à toute épreuve) qu'essentiel dans notre société que peut l'être la profession de pompier, c'est qu'elle est assez souvent synonyme de drame (Piège de Feu, Sauver ou Périr, Backdraft, World Trade Center,...), quand elle ne se laisse pas aller à quelques élans régressifs (Playing with Fire et Quand Chuck rencontre Larry).
Sans fondamentalement inverser la tendance, car un seul film ne peut pas forcément arriver à le faire, le très sympathique divertissement animé Vaillante du tandem Laurent Zeitoun et Theodore Ty incarne donc lui un joli hommage aux pompiers (avec des petits faux airs de Backdraft, et ce dès le pitch) autant qu'une aventure dynamique et colorée au coeur d'un New York des années 30 un brin fantasmé.
Soit les aléas de la jeune Georgia Nolan, bien décidé depuis qu'elle est toute petite à faire comme son papounet et être un pompier de la Grosse Pomme.
Le hic, c'est que le règlement interdit aux femmes de faire partie de ceux qui risquent leurs vies en combattant les flammes.

Une fois adulte, elle décidera de braver les interdits et de faire preuve de débrouillardise en se déguisant en homme, pour enfin faire le métier qu'elle aime mais surtout aider son père qui doit reprendre du service pour découvrir l'identité du Pyromane, qui met - littéralement - le feu à New York et s'en prend directement aux pompiers, dans de mystérieux incendies frappant les théâtres de la ville...
Fable pop et féministe vissée sur la quête d'émancipation empathique d'une jeune femme confrontée aux affres d'un monde misogyne et stéréotypé (avec une petite réflexion sur l'exclusion et un doux appel à la solidarité), Vaillante marque résolument plus par son énergie visuelle (qui ne se retrouve malheureusement pas toujours dans le graphisme des personnages) et ses coutures de roller coaster vivant et vibrant - avec même une pointe de surnaturelle -, que par la mécanique plus conventionnelle (même si solide pour la cible qu'il vise) de son écriture, qui ne ménage pas les rebondissements et les personnages haut en couleurs pour distraire son auditoire et masquer ses petits écueils familiers (le sempiternel deuil familial à surmonter en tête).
Porté par de jolies valeurs (mais aussi une relation père/fille émouvante), une animation châtoyante et colorée ainsi qu'un doublage aux petits oignons (Alice Pol donne une épaisseur supplémentaire à Georgia), Vaillante se fait une séance nostalgique et chaleureuse, un petit bout de cinéma touchant façon ode réjouissante au déterminisme, sincère dans sa déclaration d'amour aux soldats du feu.

Jonathan Chevrier