[CRITIQUE] : Petite Solange
Réalisatrice : Axelle Ropert
Avec : Jade Springer, Léa Drucker, Philippe Katerine,...
Budget : -
Distributeur : Haut et Court
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français
Durée : 1h25min
Synopsis :
Solange a 13 ans, elle est pleine de vie et de curiosité avec quelque chose de spécial : elle est sentimentale à l’excès, et adore ses parents. Mais un jour, elle réalise qu’ils se disputent et commencent à s’éloigner.... l’ombre du divorce se précise. Alors Solange va s’inquiéter, réagir et souffrir. C’est l’histoire d’une jeune ado trop tendre qui voudrait une chose impossible : que l’amour jamais ne s’arrête.
Critique :
Tout n'est qu'une question d'apparence dans Petite Solange, le formidable quatrième long-métrage de la scénariste-réalisatrice Axelle Ropert (son plus beau avec La Famille Wolberg), de celles que l'on tente de faussement maintenir en vie, à celles qui se dérobent littéralement sous nos pieds, sans que l'on ne puisse rien y faire.
Même le synopsis lui-même (tout comme son premier tiers finalement) du film joue cette fascinante carte, tant il est presque impossible à sa lecture, de ne pas avoir la (fausse) impression de potentiellement assister à une énième douce et mélancolique comédie dramatique sur le dur passage à la vie d'adulte d'une adolescente comme les autres, aux prises avec le divorce imminent de ses parents.
Sauf que Ropert prend instinctivement toutes les attentes du spectateur à rebours, pour visser son récit sur une pluie d'épiphanies douloureusement douces-amères, engoncées dans la réalité - souvent - décevante du monde et de qui/comment sont véritablement nos proches.
Contenue dans les tumultueuse émotions intériorisées par sa jeune Solange, Ropert suit la lente rupture existentielle - autant que la dissolution inéluctable d'un mariage - d'une ado brisée, tiraillée par des désirs et des ressentiments qu'elle tente vainement de tenir à distance, après la suppression du confort imposée toute sa vie par la douceur du quotidien.
Totalement ancré chez Solange, la narration dévoile avec une tranquillité déchirante sa lente constation des choses mais aussi sa perplexité et son incroyable solitude face à la déliquescence d'une famille ou chaque membre à déjà enclenché sa propre fuite (son frère la quitte complètement, sa mère est trop occupée par son propre chagrin et son est déjà engagé dans une nouvelle relation), son désamarrage étant sensiblement exacerbé par le fait que personne n'a de temps pour elle (pas même son collège, qui ignore froidement son changement de comportement) ou ne lui dit simplement les choses (un sentiment de désarroi qui se ressent jusque dans l'esthétique très 70s du métrage).
Dominé par la performance solaire et entière de Jade Springer dans la peau troublée de Solange, qui passe habilement d'une participation passive de sa propre vie à l'acceptation chimérique d'un semblant d'emprise sur une réalité qu'elle ne peut pas contrôler; Petite Solange incarne un portrait lucide, mature et pétri de grâce sur l'accession d'une jeune adolescente dans le monde mélancolique de la vie d'adulte.
Car oui, Solange ne sera au final plus si " petite " que le titre du film le laisse entendre, mais à quel prix ?
Jonathan Chevrier
Avec : Jade Springer, Léa Drucker, Philippe Katerine,...
Budget : -
Distributeur : Haut et Court
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français
Durée : 1h25min
Synopsis :
Solange a 13 ans, elle est pleine de vie et de curiosité avec quelque chose de spécial : elle est sentimentale à l’excès, et adore ses parents. Mais un jour, elle réalise qu’ils se disputent et commencent à s’éloigner.... l’ombre du divorce se précise. Alors Solange va s’inquiéter, réagir et souffrir. C’est l’histoire d’une jeune ado trop tendre qui voudrait une chose impossible : que l’amour jamais ne s’arrête.
Critique :
Dominé par la performance solaire et entière de Jade Springer, #PetiteSolange incarne un coming of age movie à la tranquillité déchirante, un portrait lucide, mature et pétri de grâce sur l'accession d'une jeune adolescente dans le monde mélancolique de la vie d'adulte. pic.twitter.com/ObsbV4Yk1Z
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 2, 2022
Tout n'est qu'une question d'apparence dans Petite Solange, le formidable quatrième long-métrage de la scénariste-réalisatrice Axelle Ropert (son plus beau avec La Famille Wolberg), de celles que l'on tente de faussement maintenir en vie, à celles qui se dérobent littéralement sous nos pieds, sans que l'on ne puisse rien y faire.
Même le synopsis lui-même (tout comme son premier tiers finalement) du film joue cette fascinante carte, tant il est presque impossible à sa lecture, de ne pas avoir la (fausse) impression de potentiellement assister à une énième douce et mélancolique comédie dramatique sur le dur passage à la vie d'adulte d'une adolescente comme les autres, aux prises avec le divorce imminent de ses parents.
Sauf que Ropert prend instinctivement toutes les attentes du spectateur à rebours, pour visser son récit sur une pluie d'épiphanies douloureusement douces-amères, engoncées dans la réalité - souvent - décevante du monde et de qui/comment sont véritablement nos proches.
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Contenue dans les tumultueuse émotions intériorisées par sa jeune Solange, Ropert suit la lente rupture existentielle - autant que la dissolution inéluctable d'un mariage - d'une ado brisée, tiraillée par des désirs et des ressentiments qu'elle tente vainement de tenir à distance, après la suppression du confort imposée toute sa vie par la douceur du quotidien.
Totalement ancré chez Solange, la narration dévoile avec une tranquillité déchirante sa lente constation des choses mais aussi sa perplexité et son incroyable solitude face à la déliquescence d'une famille ou chaque membre à déjà enclenché sa propre fuite (son frère la quitte complètement, sa mère est trop occupée par son propre chagrin et son est déjà engagé dans une nouvelle relation), son désamarrage étant sensiblement exacerbé par le fait que personne n'a de temps pour elle (pas même son collège, qui ignore froidement son changement de comportement) ou ne lui dit simplement les choses (un sentiment de désarroi qui se ressent jusque dans l'esthétique très 70s du métrage).
Dominé par la performance solaire et entière de Jade Springer dans la peau troublée de Solange, qui passe habilement d'une participation passive de sa propre vie à l'acceptation chimérique d'un semblant d'emprise sur une réalité qu'elle ne peut pas contrôler; Petite Solange incarne un portrait lucide, mature et pétri de grâce sur l'accession d'une jeune adolescente dans le monde mélancolique de la vie d'adulte.
Car oui, Solange ne sera au final plus si " petite " que le titre du film le laisse entendre, mais à quel prix ?
Jonathan Chevrier