[CRITIQUE] : Pour Toujours
Réalisateur : Ferzan Özpetek
Acteurs : Stefano Accorsi , Edoardo Leo, Jasmine Trinca,...
Distributeur : Destiny Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Italien.
Durée : 1h54min.
Synopsis :
Arturo et Alessandro traversent une période de crise. Quinze ans de vie commune ont érodé la passion et l’amour qui les animaient. Un jour, Annamaria, la meilleure amie d’Alessandro, leur confie ses deux enfants car elle doit être hospitalisée pour des examens. S’installe alors un nouveau quotidien : celui d’une vie de famille inattendue. Entre maladresses et moments d'émotions, disputes et tensions, Arturo et Alessandro prennent des risques pour protéger ce nouvel amour qui grandit d'un côté, et refleurit de l'autre.
Critique :
Curieuse - mais fascinante - filmographie que celle du plus italien des cinéastes turques Ferzan Özpetek, dont la magie simple des premiers longs-métrages (Hammam, le bain turc, Tableau de famille,...) n'a jamais vraiment su se retrouver sur ses oeuvres dîtes de " confirmation ", sans doute - peut-être - parce que le cinéaste s'est vite retrouvé écrasé par les attentes/promesses placés en lui.
Passé un wannabe thriller/giallo Napoli Velata, encore inédit par chez nous (son film précédent, Istanbul Kirmizi, avait lui connu une sortie en catimini sur Netflix en 2017) mais fraîchement accueilli par la critique, il nous revient avec ce qui peut se voir comme une oeuvre somme, réunissant la sainte trinité de ses thématiques chères (l'amour, la maladie et la mort, toutes intimement liées) : Pour Toujours, contant les vicissitudes d'Arturo et Alessandro, un couple homosexuel fraîchement dans la quarantaine et en crise après quinze ans de vie commune, et qui voit son destin bouleversé lorsqu'une amie proche, Annamaria, leur confit la garde de ses deux enfants - Martina et Alessandro - alors qu'elle doit se faire hospitaliser.
Pas si éloigné du cinéma béni de Pedro Almodóvar, qui aurait traversé un chouïa la méditerranée pour poser sa caméra dans une Rome vivante et vibrante, la péloche se veut comme un tendre et burlesque mélodrame choral sondant avec justesse la crise existentielle d'un mariage fissuré (autant la faute au passage du temps qu'aux innombrables non-dits et autres sentiments trop peu exprimés), dont l'amour se fane à défaut d'être cultivé avec passion et qui, par la force des choses, est poussé à quitter une routine inconfortable et à se remettre drastiquement en question face à une parentalité improvisée/imposée.
Sublimant la banalité de la vie pour mieux en exprimer sa moelle universelle, porté par une écriture fine, des personnages haut en couleurs (le magnifique couple d'amis Ginevra/Pia Lanciotti et Filippo/Filippo Nigro, le second souffrant d'une forme sévère d'Alzheimer qui, d'un côté, donne quelques relents d'ironie au film, mais de l'autre montre avec une poésie rare comment un couple peut retomber/rester amoureux chaque jour) et un casting totalement voué à sa cause (du vétéran Stefano Accorsi à l'exceptionnel Edoardo Leo, en passant par la pétillante et enchanteresse Jasmine Trinca), Pour Toujours incarne une ode authentique et dénuée de tout sentimentalisme putassier, aux familles recomposées, au (bon) vivre ensemble et à la différence.
Une (très) belle surprise.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Stefano Accorsi , Edoardo Leo, Jasmine Trinca,...
Distributeur : Destiny Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Italien.
Durée : 1h54min.
Synopsis :
Arturo et Alessandro traversent une période de crise. Quinze ans de vie commune ont érodé la passion et l’amour qui les animaient. Un jour, Annamaria, la meilleure amie d’Alessandro, leur confie ses deux enfants car elle doit être hospitalisée pour des examens. S’installe alors un nouveau quotidien : celui d’une vie de famille inattendue. Entre maladresses et moments d'émotions, disputes et tensions, Arturo et Alessandro prennent des risques pour protéger ce nouvel amour qui grandit d'un côté, et refleurit de l'autre.
Critique :
Sublimant la banalité de la vie pour mieux en exprimer sa moelle universelle, porté par une écriture fine et un cast voué à sa cause,#PourToujours où une ode authentique et dénuée de tout sentimentalisme facile, aux familles recomposées, au (bon) vivre ensemble et à la différence pic.twitter.com/l5Dl7MuRxQ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 15, 2022
Curieuse - mais fascinante - filmographie que celle du plus italien des cinéastes turques Ferzan Özpetek, dont la magie simple des premiers longs-métrages (Hammam, le bain turc, Tableau de famille,...) n'a jamais vraiment su se retrouver sur ses oeuvres dîtes de " confirmation ", sans doute - peut-être - parce que le cinéaste s'est vite retrouvé écrasé par les attentes/promesses placés en lui.
Passé un wannabe thriller/giallo Napoli Velata, encore inédit par chez nous (son film précédent, Istanbul Kirmizi, avait lui connu une sortie en catimini sur Netflix en 2017) mais fraîchement accueilli par la critique, il nous revient avec ce qui peut se voir comme une oeuvre somme, réunissant la sainte trinité de ses thématiques chères (l'amour, la maladie et la mort, toutes intimement liées) : Pour Toujours, contant les vicissitudes d'Arturo et Alessandro, un couple homosexuel fraîchement dans la quarantaine et en crise après quinze ans de vie commune, et qui voit son destin bouleversé lorsqu'une amie proche, Annamaria, leur confit la garde de ses deux enfants - Martina et Alessandro - alors qu'elle doit se faire hospitaliser.
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Pas si éloigné du cinéma béni de Pedro Almodóvar, qui aurait traversé un chouïa la méditerranée pour poser sa caméra dans une Rome vivante et vibrante, la péloche se veut comme un tendre et burlesque mélodrame choral sondant avec justesse la crise existentielle d'un mariage fissuré (autant la faute au passage du temps qu'aux innombrables non-dits et autres sentiments trop peu exprimés), dont l'amour se fane à défaut d'être cultivé avec passion et qui, par la force des choses, est poussé à quitter une routine inconfortable et à se remettre drastiquement en question face à une parentalité improvisée/imposée.
Sublimant la banalité de la vie pour mieux en exprimer sa moelle universelle, porté par une écriture fine, des personnages haut en couleurs (le magnifique couple d'amis Ginevra/Pia Lanciotti et Filippo/Filippo Nigro, le second souffrant d'une forme sévère d'Alzheimer qui, d'un côté, donne quelques relents d'ironie au film, mais de l'autre montre avec une poésie rare comment un couple peut retomber/rester amoureux chaque jour) et un casting totalement voué à sa cause (du vétéran Stefano Accorsi à l'exceptionnel Edoardo Leo, en passant par la pétillante et enchanteresse Jasmine Trinca), Pour Toujours incarne une ode authentique et dénuée de tout sentimentalisme putassier, aux familles recomposées, au (bon) vivre ensemble et à la différence.
Une (très) belle surprise.
Jonathan Chevrier