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[CRITIQUE] : La Vraie Famille


Réalisateur : Fabien Gorgeart
Acteurs : Mélanie Thierry, Lyes Salem, Félix Moati, Gabriel Pavie,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
Anna, 34 ans, vit avec son mari, ses deux petits garçons et Simon, un enfant placé chez eux par l’Assistance Sociale depuis l’âge de 18 mois, qui a désormais 6 ans. Un jour, le père biologique de Simon exprime le désir de récupérer la garde de son fils. C’est un déchirement pour Anna, qui ne peut se résoudre à laisser partir celui qui l’a toujours appelée « Maman ».



Critique :


Dur sujet que celui qu'à choisi Fabien Gorgeart (l'excellent Diane à les épaules, porté par la superbe performance de Clotilde Hesme) pour son second long-métrage, La Vraie Famille, pour lequel il a puisé dans son passé et son propre parcours émotionnel : celui des enfants placés en famille d'accueil, qui dans leur réapprentissage de l'épanouissement au coeur de la cellule familiale, sont parfois obligés de conjugués avec un retour frappant de leur passé et de leur " vie d'avant ".
C'est ce quotidien fragile bousculé une nouvelle fois par les affres de la vie, qui assaille le jeune Simon, six ans au compteur et désormais tiraillé/éprouvé entre le trop plein d'amour que lui donne sans réserve ses " parents d'accueil ", Anna et Reiss (qui l'élève depuis ses dix-huit mois et ne peuvent absolument pas se résoudre à le quitter), ainsi que son père biologique qui refait surface et qui, après avoir encaissé tant bien que mal un deuil insurmontable, tente de progressivement récupérer sa garde exclusive et de renouer avec lui.

Copyright Cédric Sartore

La tragédie inévitable est là, même si trompée par une ouverture volontairement solaire et tendrement réconfortante (comme un souvenir parfait qui se grave dans tous nos souvenirs - plus ou moins sélectifs - d'enfance, un interlude de légèreté avant l'orage sombre et grave), et l'on ne peut s'empêcher de la voir venir autant que la lourdeur relative parfois, du cinéaste a vouloir embrasser tous les contours sirupeux du mélodrame doux-amer et tire-larmes (non sans quelques références tutélaires assez perceptibles, Kramer contre Kramer en tête, jusque dans son final moins crève-coeur que redouté).
Mais le miracle, non sans encombre comme dit plus haut, se produit et cette déchirante chronique universelle dont on ne peut fustiger l'honnêteté du propos (la forme oui), touche dans son opposition perdue d'avance entre la loi du sang et les liens du coeur.
Jamais trop manichéen ni mièvre, totalement dominé par une Mélanie Thierry absolument renversante en mère d'intérim, dont la performance sensible et pudique capte à merveille la douleur de ces femmes préparées au détachement, mais qui ne peuvent empêcher leur amour maternel de les faire chavirer (une seconde réflexion sur la figure maternelle donc pour Gorgeart, après son premier effort); La Vraie Famille est une oeuvre attachante et furieusement humaine, qui pointe avec justesse la vérité de ses liens souvent contre-nature, qui nous unissent.
Parfois, il n'y que de vraie famille que celle qui nous aime...


Jonathan Chevrier


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