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[CRITIQUE] : Rose

Réalisatrice : Aurélie Saada
Avec : Françoise Fabian, Aure Atika, Grégory Montel, Damien Chapelle,...
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Drame, Comédie.
Nationalité : Français
Durée : 1h43min

Synopsis :
Rose, 78 ans, vient de perdre son mari qu’elle adorait. Lorsque sa peine laisse place à une puissante pulsion de vie lui faisant réaliser qu’elle peut encore se redéfinir en tant que femme, c’est tout l’équilibre de la famille qui est bouleversé...



Critique :


Sans forcément jouer la carte du chauvinisme/patriotisme absolu (quoiqu'elle n'est pas forcément usée avec ferveur dans la critique hexagonale, ce qui ne facilite pas l'idée populaire rétrograde et stupide, que notre cinéma n'a rien d'autre à offrir que des comédies bas du front), force est d'admettre tout de même que l'on a rarement eu une vague de premiers films aussi importantes que qualitatives, preuve si besoin il en était, que le septième art français a une jolie capacité à se renouveler autant qu'à aider ses nouveaux talents à mettre le pied à l'étrier - même si tout n'est pas aussi rose et facile que cela en à l'air aussi.
Clairement de ce bois, le premier long-métrage de la musicienne Aurélie Saada, Rose, est une tendre comédie dramatique sur la résiliation et l'acceptation du deuil d'une Françoise Fabian formidablement magnétique, en veuve apprenant à nouveau à vivre à soixante-dix-huit ans.

Copyright Pierre Terdjman/Germaine Films

Odyssée existentielle légère et enlevée à la lisière du feel good movie, prônant avec enthousiasme et un positivisme à toute épreuve la valeur saine que tout est possible dans une existence et encore plus à tout âge, dans une réflexion appliquée sur le sens de la vie à l'aube de son crépuscule, le film est avant tout et surtout le portrait intime et entier d'une femme qui décide de (re)prendre son destin en main.
Soit Rose, une femme juive-tunisienne de 78 ans construite autour des deux plus grands rôles de sa vie, celui de mère (elle a trois enfants qui n'ont eu de cesse de l'entourer) mais aussi celui d'épouse, avant que celui-ci ne lui soit tragiquement retiré par la vie.
En proie à un bouleversement émotionnel profondément cathartique (elle a vécue une vie effacée, et voit désormais la possibilité de tout changer), elle va se lancer dans une lutte nécessaire face à sa solitude mais surtout au conformisme écrasant de la société moderne, pour mieux ré-affirmer avec gourmandise ses désirs/envies (notamment question amour) et son droit d'exister.
Poétique et d'une tendre exubérance, Rose est un premier long-métrage solaire, pudique et délicat, aussi drôle que son émotion sincère n'est jamais forcée, sur une âme libre a la redécouverte d'elle-même et voulant enfin vivre pour elle et écrire sa vie à la première personne.
Et c'est une vraie joie de l'accompagner dans cette belle leçon de vie.


Jonathan Chevrier


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