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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #70. Needful Things

(Image credit: Castle Rock Entertainment)

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's (et même les plus récents); mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !



#70. Le Bazaar de l'épouvante de Fraser Clarke Heston (1993)

Une nouvelle boutique mystérieuse appelée Needful Things ouvre ses portes dans la petite bourgade de Castle Rock, elle est la propriété du mystérieux Leland Gaunt.
Les résidents découvrent que le magasin d'antiquités leur fournit exactement tout ce qu'ils recherchent, mais le prix à payer pour l'obtenir est loin d'être ordinaire, au point que les conflits qu'ils convoquent provoque rien de moins que l'apocalypse dans la petite ville que seul le shérif Alan Pangborn, peut contrer...
Satire sur le consumériste et les affres de la cupidité chère au pays de l'Oncle Sam, flanqué au coeur d'une petite ville du fin fond de l'Amérique profonde à la mentalité aussi singulière que sa politique, Le Bazaar de l'Épouvante est résolument l'une des oeuvres les plus cyniques de Stephen King, frappée autant d'une répétitivité volontaire parfois irritante, que d'un humour noir tellement cinglant qu'il bouffe tous les pores de la pellicule.

(Image credit: Castle Rock Entertainment)

Comme dans bon nombres des efforts de King, la moralité confrontée à la tentation et la promesse d'un désir assouvi est au coeur de la narration, un artifice que l'écrivain use pour mieux capter l'âme (dont il est ici question de don, dans un pacte avec le diable) de ses personnages, pour démêler leurs faiblesses ou démontrer leur force de résistance.
Le souci est qu'ici, comme dans le roman, ce sont les personnages qui sont le plus gros point faible de l'histoire (un fait assez inhabituel chez le papa de Christine d'ailleurs), tant seuls les figures centrales d'Alan Pangborn et de sa compagne Polly Chambers (qui souffre d'arthrite invalidante aux mains), sont réellement sympathiques face au monstrueux Leland Gaunt, tous incarnés dignement, respectivement par Ed Harris, Bonnie Bedelia et Max Von Sydow (absolument génial, qui agrémente son jeu de commentaires/apartés ironiques et sournois, qu'il mâche avec un délectation sinistre).
Sorte de fable sombre et étonnamment optimiste dans son final (notamment via la manière dont Pangborn ramène tout le monde à la raison), Le Bazaar de l'épouvante trouve une résonnance toute particulière aujourd'hui, que ce soit dans notre culture étrange - mais réconfortante - de la nostalgie mais aussi notre attachement consumériste aux possessions matérielles.
Pas une bande majeure donc, mais une très sympathique redécouverte.


Jonathan Chevrier