[CRITIQUE] : Bull
Réalisateur : Paul Andrew Williams
Avec : Neil Maskell, Tamzin Outhwaite, David Hayman,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h28min
Synopsis :
Bull revient mystérieusement chez lui après dix ans d'absence pour se venger de ceux qui l'ont trahi il y a des années.
Critique :
Tous les mômes biberonés aux cinémas burnés et rentre-dedans des 70s/80s, ont un attachement tout particulier au revenge movie, ce sous-genre savoureusement régressif du thriller, ou la violence y est souvent plus décomplexée et sauvage qu'à l'accoutumée (en bon bourinos que nous sommes, nous avons tous été un peu élevé par les aventures purgatoires de ce bon vieux Paul Kersey).
Sensiblement dans la même lignée que les furieux Blue Ruin de Jérémie Saulnier et Kill List de Ben Wheatley, le bien nommé Bull de Paul Andrew Williams (mis en boîte en moins de trois semaines en pleine pandémie) est un pur plaisir jamais coupable aussi percutant qu'il est nihiliste, un revenge movie dans la plus stricte tradition du genre ou le sang ne peut cesser de couler.
Une odyssée barbare ou la violence intérieure d'un homme, qu'il n'a aucune peine à froidement extérioriser (les doigts sont coupés et les rotules sont brisées sans tambour ni trompette, dans une brutalité et une crudité qui détonnent) et son cataclysmique désir de vengeance - souvent à la lisière de la folie pure -, sont les moteurs indéboulonnables de l'histoire.
Porté par un pitch qui pourrait sensiblement tenir dans un biscuit chinois (dix ans après avoir été laissé pour mort, Bull revient dans son bled natal pour se venger et liquider tous ceux ayant un rapport de près ou de loin, à sa chute), tout en faisant gentiment fit de ne pas toujours péter dans la soie de l'originalité (une qualité ici, qui ne fait que renforcer les quelques torsions de son récit non linéaire, aux flashbacks essentiels), le film déroule avec un rythme effréné un programme fleurant bon le sang et la poudre, une petite balade au coeur des enfers qui se fait autant un portrait quasi-Lynchien de l'univers criminel britannique (avec des personnages marginaux autant antipathiques qu'ils sont finement croqués, avec une narration mettant subtilement en lumière les liens intenses et complexes qui les unissent), qu'une quête de vengeance sauvage et mélancolique, ou l'ultraviolence se fait souvent savaté les roupettes par un humanisme terrassant.
Dominé par de vrais gueules (que ce soit la sobriété et la froideur désarmante d'un Neil Maskell furieusement bestial, ou le charisme intense du génial David Hayman, tout le casting est au diapason), et une mise en scène gentiment énervée, Bull va strictement à l'essentiel (chaque scène a un but bien précis), n'a nullement peur de provoquer l'inconfort avec sa brutalité délirante mais jamais gratuite, et incarne un put*** d'uppercut puissant et viscéral, une vengeance glaciale servie nue et sans la moindre gloire... miam !
Jonathan Chevrier
Avec : Neil Maskell, Tamzin Outhwaite, David Hayman,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h28min
Synopsis :
Bull revient mystérieusement chez lui après dix ans d'absence pour se venger de ceux qui l'ont trahi il y a des années.
Critique :
Fleurant bon le sang et la poudre, #Bull est un revenge movie percutant dans la plus stricte tradition du genre: un pitch qui pourrait sensiblement tenir dans un biscuit chinois, une violence aussi sauvage et brutale que douloureusement mélancolique, et un cast de vraies gueules pic.twitter.com/KaFKSb3enA
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 27, 2021
Tous les mômes biberonés aux cinémas burnés et rentre-dedans des 70s/80s, ont un attachement tout particulier au revenge movie, ce sous-genre savoureusement régressif du thriller, ou la violence y est souvent plus décomplexée et sauvage qu'à l'accoutumée (en bon bourinos que nous sommes, nous avons tous été un peu élevé par les aventures purgatoires de ce bon vieux Paul Kersey).
Sensiblement dans la même lignée que les furieux Blue Ruin de Jérémie Saulnier et Kill List de Ben Wheatley, le bien nommé Bull de Paul Andrew Williams (mis en boîte en moins de trois semaines en pleine pandémie) est un pur plaisir jamais coupable aussi percutant qu'il est nihiliste, un revenge movie dans la plus stricte tradition du genre ou le sang ne peut cesser de couler.
Une odyssée barbare ou la violence intérieure d'un homme, qu'il n'a aucune peine à froidement extérioriser (les doigts sont coupés et les rotules sont brisées sans tambour ni trompette, dans une brutalité et une crudité qui détonnent) et son cataclysmique désir de vengeance - souvent à la lisière de la folie pure -, sont les moteurs indéboulonnables de l'histoire.
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Porté par un pitch qui pourrait sensiblement tenir dans un biscuit chinois (dix ans après avoir été laissé pour mort, Bull revient dans son bled natal pour se venger et liquider tous ceux ayant un rapport de près ou de loin, à sa chute), tout en faisant gentiment fit de ne pas toujours péter dans la soie de l'originalité (une qualité ici, qui ne fait que renforcer les quelques torsions de son récit non linéaire, aux flashbacks essentiels), le film déroule avec un rythme effréné un programme fleurant bon le sang et la poudre, une petite balade au coeur des enfers qui se fait autant un portrait quasi-Lynchien de l'univers criminel britannique (avec des personnages marginaux autant antipathiques qu'ils sont finement croqués, avec une narration mettant subtilement en lumière les liens intenses et complexes qui les unissent), qu'une quête de vengeance sauvage et mélancolique, ou l'ultraviolence se fait souvent savaté les roupettes par un humanisme terrassant.
Dominé par de vrais gueules (que ce soit la sobriété et la froideur désarmante d'un Neil Maskell furieusement bestial, ou le charisme intense du génial David Hayman, tout le casting est au diapason), et une mise en scène gentiment énervée, Bull va strictement à l'essentiel (chaque scène a un but bien précis), n'a nullement peur de provoquer l'inconfort avec sa brutalité délirante mais jamais gratuite, et incarne un put*** d'uppercut puissant et viscéral, une vengeance glaciale servie nue et sans la moindre gloire... miam !
Jonathan Chevrier