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[CRITIQUE] : Mica

Réalisateur : Ismael Ferroukhi
Avec : Zacharia Inan, Sabrina Ouazani, Azelarab Kaghat,...
Distributeur : JHR Films
Budget : -
Genre : Drame, Sport Event.
Nationalité : Marocain, Français.
Durée : 1h43min

Synopsis :
Mica, un enfant issu d'un bidonville, se retrouve propulsé comme homme à tout faire dans un club de tennis de Casablanca fréquenté par la nomenklatura marocaine. Prêt à tout pour changer son destin, il va se faire remarquer par Sophia, une ex-championne qui va le prendre sous son aile.



Critique :

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On avait laissé le cinéaste franco-marocain Ismael Ferroukhi il y a dix ans de cela avec Les Hommes Libres, un drame humaniste contant avec plus ou moins d'ambitions et de justesse, l'histoire d'un résistant musulman chargé de d’espionner la grande mosquée de Paris au coeur de la Seconde Guerre mondiale; une péloche qui pêchait autant par la faute d'une mise en scène profondément maladroite que d'une narration on ne peut plus classique et manquant cruellement de profondeur (et ce, malgré un casting hors pair et totalement voué à sa cause, Tahar Rahim et Michael Lonsdale en tête).
De retour aux affaires pour un troisième effort, en posant sa caméra dans son pays natal, il nous revient en ces dernières heures de l'année ciné avec Mica, un (mélo)drame sportif et social à la lisière du feel good movie/conte utopiste un brin riche en bons sentiments pour son bien.

Copyright JHR Films

Soit l'histoire du jeune Mica, un môme des bidonvilles de la banlieue de Meknès, qui rêvant un temps d'Europe, devient finalement homme à tout faire dans un club de tennis avant qu'une ex-championne, Sophia, ne le prenne sous son aile et l'aide à exprimer sa passion et son talent inné pour la petite balle jaune.
Tout du long à hauteur d'enfant, pas si éloigné d'un cinéma iranien qui prend lui aussi sensiblement en grippe les inégalités sociales et la privation de liberté, autant que celui brésilien qui a souvent confronté le spectateur avec un réalisme cru, une jeunesse locale dont la précarité violente lui ôte tout espoir d'avenir; le troisième effort de Ferroukhi se fait autant un humble récit d'apprentissage à la dure d'un gamin courageux et déterminé, qu'une mise en lumière dénué de tout misérabilisme, sur un Maroc en souffrance et socialement facturé.
Dommage dès lors que la narration soit aussi convenue, d'autant que son rythme s'avère in fine aussi bancal que peut l'être parfois une mise en scène ayant beaucoup de mal à élever la linéarité de son histoire.
Ce qui n'empêche pas pour autant Mica d'être une très attachante séance et un regard pertinent sur sa nation, bien aidé par le solide et impeccable duo Zacharia Inan/Sabrina Ouazani, et c'est déjà (très) bien.


Jonathan Chevrier