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[CRITIQUE] : Dream Horse


Réalisateur : Euros Lyn
Acteurs : Toni Collette, Damian Lewis, Owen Teale,...
Distributeur : Eurozoom
Budget : -
Genre : Biopic, Comédie, Drame.
Nationalité : Britannique, Américain.
Durée : 1h52min.

Synopsis :
L’histoire vraie de Jon Vokes, une Galloise qui pour s’affranchir de son quotidien morose fonde un syndicat ouvrier pour entraîner un cheval de course. Avec peu d’expérience mais beaucoup de passion, Jan redonne la flamme à sa communauté.



Critique :



Il y a quelque chose de profondément grisant à la vision de Dream Horse du cinéaste gallois Euros Lyn, réalisateur derrière de nombreux épisodes des vénérés Doctor Who et Black Mirror, et dont c'est ici le second long-métrage.
Sans doute, peut-être, parce qu'il s'évertue à renouer avec l'esprit savoureusement feel good des légendaires productions d'après-guerre de la firme Ealing, autant que parce qu'il s'inspire d'une rocambolesque histoire vraie, cochant toutes les cases des vertus sincères et du pouvoir réel de l'action collective.
Car force est d'admettre que tout roule franchement sur du velour avec cette comédie sociale britannique cousu de fil blanc et sans un seul accroc, une bande prévisible jusqu'au bout de la pellicule et aux bons sentiments qui feraient fondre le plus insensible des auditoires, uniquement conçu pour apporter du baume au coeur (on en a tous besoin, et encore plus en ces temps moralement et psychologiquement difficile) et véhiculer une morale aussi inspirante que juste : la nécessité de toujours se battre pour garder ses rêves en vie.

Copyright 2020 DREAM HORSE FILMS LTD AND CHANNEL 4 TELEVISION CORPORATION, Foto: Kerry Brown)

Totalement vissé sur les atermoiements d'une femme qui tente tant bien que mal de joindre les deux bouts, Jan Vokes (deux boulots - caissière le jour et serveuse dans le pub local la nuit -, mais également un mariage désenchanté ou la passion a disparu depuis très longtemps), tout autant que de s'extirper d'un quotidien trop désespérant pour elle, qui va alors décider se lancer dans une aventure aussi folle qu'improbable (fonder avec les habitants de son village minier qui a tragiquement perdu sa mine, un syndicat ouvrier pour acheter une jument, la faire saillir par un étalon et faire du poulain qui va naître - baptisé Dream Alliance - un crack des hippodromes londoniens); le film, qui peut clairement se voir comme le pendant fictionnel du documentaire - primé à Sundance - Dark Horse: The Incredible True Story of the Dream Alliance (qui relate justement l'histoire du pur-sang aux débuts modestes, qui accomplira in fine bien plus que ce à quoi on aurait pu raisonnablement s'attendre), est joliment imprégné de l'étincelle de rébellion folk qui vibrait au coeur de The Full Monty et autres Calendar Girls.
Cette étincelle chaleureuse et réelle, véhiculée autant par une sacré galerie de personnages secondaires atypiques et attachants, qu'un enthousiasme général profondément communicatif.

Copyright 2020 DREAM HORSE FILMS LTD AND CHANNEL 4 TELEVISION CORPORATION, Foto: Kerry Brown)

Mis en boîte avec fluidité et dynamisme, la caméra capturant avec élégance autant la beauté des paysages gallois que la vitesse et la grâce du canasson (histoire d'encore un peu plus refléter l'idée familière, que la poursuite d'un but noble aide à donner un véritable sens à la vie), rythmé et incarné avec ferveur (une Toni Collette pétillante mène un casting au diapason, qui distille ce qu'il faut de bienveillance et de bonté pour créer l'empathie); Dream Horse a beau ne jamais péter dans la soie de l'originalité et être d'un classicisme totalement assumé, il incarne une vraie bulle de légèreté vibrante et entraînante, dont les saillies politico-sociales ne sont que simplement esquissés (pas d'auscultation accrue et " Loachienne " de la classe ouvrière galloise, l'intérêt n'est pas là).
Une séance estivale dans toute sa splendeur, charmante et réconfortante, comme on en demanderait - presque - tous les mercredis.


Jonathan Chevrier