[CRITIQUE] : Red Rocket
Réalisateur : Sean Baker
Acteurs : Simon Rex, Suzanna Son, Bree Elrod,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Drame, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h08min.
Synopsis :
Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes 2021
Mikey Saber revient dans sa ville natale du Texas après des années de carrière de pornstar à Los Angeles. Il n'y est pas vraiment le bienvenu... Sans argent, sans emploi, il doit retourner vivre chez son ex-femme et sa belle-mère… Pour payer son loyer, il reprend ses petites combines mais une rencontre va lui donner l’espoir d’un nouveau départ.
Critique :
Dissection sans jugement de l’image d’un homme à mi-chemin entre une virilité étouffante et la loose qui lui colle à la peau, avec #RedRocket Baker filme un monstre de l’Amérique au + près et pose une réflexion sur la figure masculine dans un pays en plein doute (@MnFrankenstein) pic.twitter.com/tuJBl3lEp6
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 19, 2021
D’abord relativement méconnu en France, Sean Baker avait profité d’un petit buzz grâce à son long-métrage Tangerine, qui avait la particularité d’être filmé à l’iPhone. Il s’était ensuite fait repérer à Cannes grâce à The Florida Project, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. Red Rocket, son dernier film, est néanmoins sa première apparition en compétition officielle au festival.
Spécialiste en portraits d’états-uniens laissés pour compte, Baker avait mis en scène, dans The Florida Project, Moonee, une enfant de 6 ans faisant les 400 coups dans le motel dans lequel elle vivait avec sa jeune mère. On retrouve un peu le même schéma dans Red Rocket : la Floride laisse place au Texas et on rencontre Mikey, un ancien acteur porno qui revient dans la région après une carrière à Los Angeles. Il n’est pas du tout apprécié mais possède une « tchatche » légendaire à laquelle personne n’arrive finalement à résister, que ce soit son ancienne petite-amie ou une adolescente qu’il convoitise.
Cette sensation de mouvement constant, cette saturation de l’espace sonore et ce portrait en arrière-plan d’une Amérique en proie à l’élection de Donald Trump aurait pu devenir un doublon de The Florida Project mais ne tombe jamais dans le piège de la facilité. Ce n’est pas, contrairement à son prédécesseur, une bombe à retardement, mais une construction constante qui a le mérite de rester ouverte. L’approche du personnage est tout autre puisque Mikey n’est pas un enfant malmené par la société mais une figure qui malmène elle-même la société, qu’il s’agisse de son ancienne petite-amie, de sa belle-mère ou encore de la lolita qu’il fréquente.
Manon Franken