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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #122. Sing si lip yan (城市獵人)

Copyright Golden Harvest/Paragon Films


Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !



#121. Niki Larson de Wong Jing (1993)


Lorsque la Golden Harvest décide de produire une adaptation de City Hunter avec Jackie Chan, ça donne un film totalement fou et sans vraiment de rapport avec le manga. Cela dit, ça reste tout de même plaisant à regarder.


Une parodie plutôt qu’une adaptation


C’est en 1993 qu’est sorti au cinéma l’adaptation live du manga City Hunter de Tsukasa Hojo. Vous l’aurez vous-même compris, cette transposition sur grand écran n’est pas une production japonaise mais chinoise, puisque cette dernière est estampillée Golden Harvest et que son comédien principal n’est autre que Jackie Chan.

Pour rappel, le manga City Hunter, a eu un succès fou dans les années 80-90 et continue de cartonner dans le monde entier grâce à son reboot de 2017. City Hunter, c’est 140 épisodes animés, une suite intitulée Angel Heart, de multiples OAV, un spin-off, trois adaptations au cinéma dont une officieuse nommée Mister Mumble et une série télévisée sud-coréenne. Et même si lorsque l’on pense à City Hunter on en a une image assez burlesque, ce Shonen est principalement dramatique. Et malheureusement, la version dont je vais vous parler est tout le contraire. 


Copyright Golden Harvest/Paragon Films


Une adaptation très libre du matériel d’origine


Je me souviens encore d’avoir eu la cassette vidéo à mon anniversaire. J’ai dû la regarder une bonne centaine de fois. Cependant, à neuf ans, bien que Nicky Larson soit l’un de mes animés préférés, j’avais adoré le film, car c’était Jackie Chan qui interprétait le héros. Et c’est là que toute la subtilité va rentrer en jeu, car on ne va pas aimer ce City Hunter pour sa fidélité, mais parce qu’il y a Jackie Chan dedans et qu’il porte à lui tout seul le long-métrage. En revanche, côté personnage, mis à part l’absence de Mammouth, le scénariste/réalisateur Wong Jing, a pris la plupart des protagonistes du manga et les a mis dans le film avec plus ou moins de cohérence. Vous retrouverez Kaori (Laura dans la version française) qui, dans le long-métrage devient Sonia en V.F mais aussi Le lieutenant Saeko Nogami (Hélène dans la V.F) qui se nomme Anna, Mick Angel, Sayaka Ryûjin qui s’appelle Kiyoto et Hideyuki Makimura. Toutefois, quand je parle de cohérence, c’est aussi le grand problème de cette adaptation puisque Wong Jing ne savait pas grand-chose de City Hunter, pour exemples : Mick Angel joue le rôle du bras droit du méchant, alors que dans le manga c’est le grand ami de Nicky Larson ou bien l’histoire de Kaori change puisque ce n’est plus la sœur d’Hideyuki, mais sa fille et de plus, elle va être élevée par Nicky Larson alors que dans le manga c’est son associé et son « Love Interest ». Et enfin, les dessins qui sont présentés au début et à la fin du film, ne viennent pas de Tsukasa Hojo. Ce sont des imitations créées pour les besoins du long-métrage. 


Jackie Chan, sauveur du naufrage


En 1993, Jackie Chan est une méga star en Chine, mais n’a pas encore explosé aux USA. Son entrée dans le pays de l’Oncle Sam se fera trois ans plus tard avec Rumble In The Bronx et Police Story 3 : SuperCop, qui seront deux beaux succès au Box-Office US. Durant les années phares de sa carrière, tout ce qu’il touchait se transformait en or. Il était aimé du public, ses films cartonnaient au box-office et il faisait les beaux jours de la Golden Harvest avant de se séparer de la firme en 1999. De ce fait, il était l’homme providentiel pour interpréter Ryo Saeba aka Nicky Larson. Avec Jackie Chan dans le rôle-titre, le film était déjà rentable avant même sa sortie. Et pourtant, malgré sa sympathie, il ne correspondait pas du tout au personnage et d’ailleurs on ne reconnait pas Nicky Larson dans son interprétation. Il fait simplement du Jackie Chan pendant 1h30, avec ses grimaces, ses cascades et son humour.


Copyright Golden Harvest/Paragon Films


Un casting cinq étoiles


Voulant assurer le succès du film, la Golden Harvest demanda à un réalisateur prolifique dans le Hong Kong des années 80/90 d’écrire et réaliser cette pseudo adaptation. Wong Jing n’est pas le réal le plus fin du cinéma Hong Kongais. Souvent grossier, il n’a pas souvent l’approbation des critiques. Mais il a eu son heure de gloire dans les années 80/90 grâce aux sagas God Of Gamblers et Casino Tycoon. De plus, il est aussi connu pour avoir tourné plusieurs films de catégorie 3 dont Naked Killer et Raped by Angel 4 et pour finir, il a réalisé une adaptation officieuse de Street Fighter intitulée Futur Cops. Toutefois, son style d’écriture et sa réalisation ne collent pas avec l’esprit du Shonen. Complétement en roue libre, Wong Jing dévoile un film burlesque, vulgaire et se permettant des références gratuites et forcées à Street Fighter et au Jeu de la Mort. Bon, je dois avouer que la séquence spéciale Street Fighter est la meilleure idée du long-métrage. Outre un réalisateur connu au casting, Jackie Chan est secondé par une palette de comédiens reconnus à Hong Kong. On y retrouve la comédienne Joey Wong rendue célèbre notamment grâce à la trilogie Histoire de Fantômes Chinois et qui interprète Kaori dans le long-métrage, Chingmy Yau (Saeko) qui est connu pour avoir joué dans le film catégorie 3 Naked Killer, Michael Wong (Hideyuki) qui s’est fait connaître grâce aux films Le Sens du Devoir 4 et Tiger Cage 3 et on le retrouvera, d’ailleurs, quelques années plus tard au côté de Jean-Claude Van Damme dans Piège à Hong Kong. Et enfin Ken Lo, qui est un ami de Jackie Chan, cascadeur et souvent identifié comme le bad guy de service dans des films tels Drunken Master 2, Opération Condor ou Police Story 3. Mais ce n’est pas tout, afin de compléter le casting, Wong Jing engagea trois comédiens occidentaux, bien connus du cinéma d’action pour interpréter les méchants. Et qui dit cinéma HK, dit Richard Norton. L’Australien, ceinture noire en Zen Do Kaï est bien connu du cinéma d’action Hong Kongais car il a longtemps joué les seconds couteaux ou bras droits des méchants dans des films comme Le Flic de Hong Kong 2, Magic Crystal ou bien  Shanghai Express avant d’obtenir la reconnaissance avec deux produits de la Golden Harvest China O’Brien 1&2 au côté de son ex-compagne Cynthia Rothrock. Malheureusement, aux USA il restera une star des vidéos clubs dans des films d’action à petit budget. Dans City Hunter, il interprète, le rôle MacDonald, un homme terrifiant qui va prendre un paquebot en otage. Paquebot dans le lequel se trouve Nicky Larson. Son personnage est plutôt efficace, toutefois, lors du combat final, c’est une catastrophe. Bien que le comédien soit un expert en arts martiaux et un cascadeur reconnu dans le milieu, les conditions de tournage et le manque de répétion des combats l’empêchèrent d’effectuer ses propres cascades.  C’est alors que l’on assiste à un combat, certes, très bien chorégraphié, mais sans saveur. De plus, le cascadeur ne ressemble en rien à l’acteur. Deuxième comédien pratiquant les arts martiaux… Gary Daniels. Sa carrière à Hong-Kong sera courte, il exercera ses talents aux USA chez P.M Entertainment, dans des films où il interprétera souvent des rôles de policier. Dernièrement, on l’aura vu dans l’adaptation live de Tekken ou encore dans The Expendables. Concernant City Hunter, son rôle est minime, il interprète le bras droit de Richard Norton, Mick Angel. Après une scène montrant sa souplesse extrême, il sera étiqueté méchant bien neuneu durant tout le film. Troisième et ultime comédien… Mike Abbott. Non, vous ne rêvez pas, c’est bien celui qui crie « PHILIPPE !!!! » dans le légendaire Hitman The Cobra. Abonné aux nanars, l’acteur se voit pour une fois attribuer un rôle dans lequel il joue assez longtemps pour que l’on admire son jeu. Comme à son habitude, il mourra d’une façon ridicule pour notre plus grand plaisir.


Copyright Golden Harvest/Paragon Films


Condition de tournage extrême


Le tournage fût éprouvant pour les acteurs car le long-métrage devait sortir le jour du Nouvel An Chinois et aucun retard n’était toléré. De ce fait Wong Jing bâcla les répétions des scènes d’action, allongea les journées de tournage et mît la vie des acteurs en dangers. Jackie Chan fût aussi doublé durant certaines séquences du combat final afin de gagner du temps sur le tournage.

Succès au Box-Office


A sa sortie, le long-métrage est un gros succès au box-office et devient le quatrième film le plus  rentable à Hong Kong. En France, le film est sorti directement en vidéo sous le titre Niki Larson (Merci la traduction française) et a cartonné en écoulant 40 000 exemplaires de la VHS (Source : Impact n°62). Le long-métrage restera la pire adaptation du shonen sur grand écran, mais reste un Jackie Chan plaisant à voir pour ces scènes d’action spectaculaires. En revanche, heureusement qu’il y a de l’action, car  côté comédie c’est très compliqué à apprécier.


Jason


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