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[FUCKING SERIES] : Supernatural saison 15 : Adieu les Winchester...


(Critique - avec spoilers - de la saison 15)


Comme chaque saison depuis le net regain de santé du show amorcé depuis la saison 11 (même si la 10, avec l'arc de la marque de Caïn, était plutôt prenant), Supernatural, non sans quelques épisodes maladroits/bouche-trous - une habitude du show -, arrive à pleinement capter notre intérêt et même à nous rendre sensiblement enthousiaste à sa vision, tant elle s'amuse volontairement autant d'elle-même, qu'à joliment rabattre les cartes de sa mythologie alors que l'on pense toujours (à tort) qu'elle n'a strictement plus rien à raconter.
Notre petite Madeleine de Proust à nous en somme, même si la maestria de ses cliffhangers de fin de saison, trouvait malheureusement des résolutions un poil abrupt dès les seasons premiere - voire les deux premiers épisodes avec un peu de chance.
Sauf qu'il était désormais acquis depuis un an et demi, que cette quinzième saison serait la dernière et que les Winchester allaient nous quitter, une décision forte et tragique même si le show nous avait très souvent préparé, à ce destin inéluctable.

Copyright Colin Bentley/The CW

Que ce soit dans leur ADN, leur manière de déjouer la mort plus que de raison (quitte à même tuer la mort !) ou de vouloir sauver l'humanité coûte que coûte, les quatorze premières saisons ont souvent montré que les deux frangins et leurs proches n'étaient pas éternels, même s'ils ont toujours trouvé un moyen de s'en sortir... mais plus maintenant, sans l'appui de Chuck/Dieu contre qui ils sont tout simplement entré en guerre, leurs jours étaient comptés.
Alors bien sur, si cette dernière salve d'épisodes n'a pas pour autant quitter sa routine convenue (avec des départs terribles, celui de Cass en tête), cette volonté de conserver la même dynamique a eu une fonction loin d'être anodine sur cette saison : un regard nostalgique au passé mais avant tout et surtout, un véhicule pour une transition tout en douceur vers un au-revoir déchirant.
Car tout est orchestré pour que le dernier épisode, soit un épilogue ultime pensé pour être un adieu parfait ou les sourires autant que les larmes pleuveraient sans discontinuer sur les visages des fans; l'arc Chuck étant même clôturé un épisode plus tôt (avec l'avènement de Jack comme le nouveau Dieu, pour remettre les choses en ordre).
Tout commence de manière vraiment douce, les boys ont une nouvelle fois sauvé le monde, ils sont ensemble et il est enfin temps de profiter de la vie : un festival de tarte et une chasse aux vampires, avec des noms d'agents on ne peut plus évocateurs - les figures phares du show Krypke et Singer, un méta-hommage évidemment totalement conscient -, pour qui connait un tant soit peu la série.

Copyright Colin Bentley/The CW

" You always knew it was going to end like this for me. We had one hell of a ride. "

Mais cette chasse au demeurant classique, dernier épisode oblige, ne pouvait pas rester aussi banale que celles qui pouvaient émailler les premières - et géniales - saisons.
Le combat face à cet ennemi reconnu progresse avec tous les tips favoris du combat surnaturel (une arme vitale hors de portée, Sam étouffé jusqu'à l'inconscience, Dean combattant de manière rugueuse un ennemi plus imposant que lui,...), et tout se passe comme prévu jusqu'au drame imprévisible : un petit morceau d'armature venant mettre désastreusement un point final à un bonheur retrouvé.
Ce qui aurait pu servir jadis à Dean d'arme finale pour empaler un vampire, sera le fruit de son trépas... et il le vit incroyablement bien, conscient qu'il fallait bien que l'un deux en termine ainsi pour rompre leur routine, et cela ne pouvait être que lui, celui qui n'a jamais eu peur de se sacrifier pour son petit frère, à être capable de le faire.
Heureusement, il a assez de temps pour partager tout ce qu'il a sur le coeur son frère Sam, il lui révèle d'ailleurs que juste avant la mission «Woman in White» - l'épisode pilote - il était resté devant la porte de Sam pendant des heures, effrayé de la réaction de Sam à l'idée qu'il lui dise non pour retrouver leur père (leur famille était férocement divisée à l'époque).
Voir ses deux grands lascars tremblants l'un face à l'autre, pleurant à l'idée de se dire au-revoir, est quelque chose d'absolument terrible tant il est certain que cette fois, il n'y aura aucune pirouette scénaristique pour que Dean soit sauver, la séparation est actée et définitive.

Copyright Katie Yu/The CW

" You always keep fighting, you hear me? "

Les fans seront certainement dégoûtés à l'idée que Dean trépasse, mais au-delà d'être un sacrifice on ne peut logique, il est surtout la fin qu'il a lui-même souhaité, n'en pouvant plus de cette vie depuis longtemps, et totalement conscient que la seule manière pour qu'ils raccrochent, c'est que l'un deux soit désormais seul à combattre.
Les moments heureux du début contrastent fortement avec le milieu de l'épisode, lorsque Sam et Miracle le chien de Dean sont laissés pour compte, avec des rappels de qui il a perdu absolument partout (une séquence forte le rappelle plus que les autres, celle ou il regarde les initiales gravées dans la table des hommes de lettres - Mary, Dean, Castiel, Jack… -, toutes les personnes qu'il a perdues d'une manière ou d'une autre au fil du temps).
Mais Sam doit vivre, et il raccroche donc son fusil de chasseur et devient père - un fils, Dean -, une certaine idée du bonheur que lui et son frère ont longtemps fantasmé, sans être sur de pouvoir rendre cela réel un jour.
Il vivra jusqu'à ce que la mort vienne le prendre, vieux et apaisé, alors que Dean de son côté, l'attend au Paradis, qui n'est plus une terre mystérieuse ou l'on vit de manière solitaire (comme montré au début du show, Jack ayant joué habilement les architectes à ce sujet), mais bien un endroit ou l'on peut retrouver ses proches - ici Bobby, qui redevient à nouveau la figure paternelle essentielle aux frangins -, et ou tout le monde peut être vraiment, pas faussement, heureux.

Copyright Bettina Strauss/The CW

Ce n'était qu'une question de temps, et Sam rejoint enfin son frère dans les ultimes secondes de l'épisode.
Enfin, une fin heureuse pour deux frères qui ont vécu suffisamment de tragédies pendant plusieurs vies, et qui peuvent se reposer tranquillement et continuer à rouler, encore et encore, sans se soucier de quoique ce soit.
Si l'on pourra tiquer sur quelques détails (l'absence de Jack, Castiel, des parents Winchester,... des personnages mentionnés mais invisibles), l'émotion est tellement importante qu'elle masque tous les défauts, et laisse transparaître tendrement l'idée que peut importe comment cela se termine, tant que Dean et Sam sont heureux : nous sommes heureux.
C'est donc officiellement terminé, nous ne verrons plus les deux frères vagabonder dans tous les recoins des États-Unis, des enfers et du paradis - voire même des couloirs du temps et des univers multiples -, à bord de leur Chevy Impala (Baby <3), combattre des méchants et sauver des inconnus, dans des quêtes aussi diverses que variées (savoir où leur père est allé en voyage de chasse, arrêter le démon Azazel, Lucifer, l'Apocalypse, évitez les affres du destin, affrontez les ténèbres, les archanges, la Mort et même Dieu lui-même), qui ont vite démontrées le vrai coeur de la série : l'importance de la famille, celle du sang et celle que l'on se créé, et la nécessité de privilégier l'autre à soi-même (quitte à se perdre ou périr), un sentiment si rare et encore plus aujourd'hui, dans une société contemporaine littéralement en crise.

Copyright Robert Falconer/The CW

Quinze années de bonheur, certes pas toujours facile à suivre (la redondance ou les écarts scénaristiques ont failli avoir sa peau), mais qui auront su aller plus loin que le carcan réducteur dans lequel le show était faussement engoncé : le teen show fantastique seulement bon à jouer la carte du " monster of the week ".
Dean et Sam vont nous manquer, et le deuil de Supernatural va être dur, très dur à faire, même si l'on s'était tous un tant soit peu préparé à ça...
(P.S. : Le 5/5☆ n'est pas objectif et totalement biaisée, mais... fuck it)


Jonathan Chevrier


 

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