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[CRITIQUE] : State of Mind


Réalisateur : Jon Avnet
Avec : Richard Gere, Peter Dinklage, Walton Goggins, Bradley Whitford, Julianna Margulies, Kevin Pollack, Stephen Root,…
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h51min.

Synopsis :
Michigan, 1959. Un prêtre et son jeune assistant créent la controverse dans un asile en expérimentant de nouvelles méthodes inédites sur des patients qui se prennent pour Jésus Christ.



Critique :


Fort heureusement, les avancées de la médecine moderne ont abouti à de nombreux progrès du côté du paysage de la psychiatrie, une évolution pas toujours sanctifié sur la pellicule, tant les dérives archaïques et inhumaines d'un passé pas si éloigné de nous, s'avèrent plus cinégénique pour la majorité des cinéastes.
Tourné également vers le passé mais en gardant une optique moderne dans l'approche médical, Three Christs de Jon Avnet (Beignets de Tomates Vertes), suit une partie de ces changements majeurs dans le traitement des troubles de la santé mentale - ici la schizophrénie -, au travers d'une histoire vraie assez exceptionnelle (et basé sur le roman The Three Christs of Ypsilanti de Milton Rokeach).
Michigan, 1959, le Dr Allen Stone est un psychologue déterminé à guérir la schizophrénie paranoïde par des moyens moins conventionnels (et plus humains) que les traitements de choc habituels et les comas à l'insuline qui étaient les méthodes habituelles de l'époque.
À son hôpital, il y a deux patients, Joseph Cassell et Clyde Benson, qui souffrent tous les deux de l'illusion d'être... Jésus-Christ.

Copyright IFC Films

Tellement fasciné par ce développement/trouble de la personnalité, il charge alors son assistante de recherche, Becky Anderson, de trouver d'autres patients dans les hôpitaux psychiatriques du Michigan, qui pensent également qu'ils sont le Fils de Dieu.
Ils n'en trouveront qu'un, Leon Gabor, ce qui poussera Stone a avoir une idée révolutionnaire : mettre ensemble les «Trois Christs» dans une seule et unique pièce, histoire de voir si cela les aidera à guérir de leurs illusions.
Chaque Christ a un fond fertile pour la psychose : Leon a un vrai problème avec les femmes (qui découle logiquement autant d'une relation tendue avec sa mère, que d'un incident de viol dans l'armée), Clyde a des TOC (il doit notamment prendre plusieurs douches par jour, à cause d'une odeur de parfum que lui seul sent, pour une raison absolument dévastatrice) et Joseph n'a pas été habilité à rejoindre les rangs de l'armée en raison de sa petite taille (une stature qui le tourmente depuis toujours)...
Regard pertinent et lucide sur le domaine de la psychiatrie, encore archaïque dans les 50's (et il est, logiquement, répété plus d'une fois que celle n'est absolument pas une science exacte, bien au contraire), qui n'a pas peur de pointer notre manque cruel de connaissance sur le sujet (nous avons encore beaucoup à apprendre sur la schizophrénie et les autres maladies mentales, et les médecins ici ne sont pas des surhommes extralucides ayant réponse à tout); State of Mind est une comédie noire affûtée sur un sujet extrêmement sombre et nécessaire, croqué comme une étude de caractère aussi bien sûr les malades que sur ceux qui s'échinent à tenter de les guérir - ou au mieux, alléger leur quotidien -, et qui ne sont pas totalement sain d'esprit non plus (mais peut-on réellement l'être, au fond ?).

Copyright IFC Films

Emballé avec sérieux et soin, le film est surtout le terrain de jeu parfait, une véritable scène de théâtre extraordinaire et singulière pour qu'une poignée de comédiens exceptionnels, puissent démontrer toute l'étendue de leur talents dans les meilleurs conditions qui soit - malgré le sujet on ne peut plus complexe derrière.
Face à un Richard Gere toujours convaincant quand il est bien dirigé, et une Julianna Margulies malheureusement un poil en retrait, le trio Bradley Whitford/Walton Goggins/Peter Dinklage, jamais caricatural, se fait une joie non feinte de voler la vedette chacun à leur tour.
Si le premier excelle toujours autant à donner une étincelle/sensibilité comique à des personnages supposément détestables (coucou Get Out), le second lui, incarne avec prestance le versant sombre de la maladie (la douleur viscérale de ne jamais savoir ce qui est réel ou ne l'est pas), tandis que le dernier, retrouvant pour l'occasion son accent si délectable de Tyrion Lannister, offre sans doute la prestation la plus percutante et juste d'entre eux.
Ils sont les trois meilleures raisons de ne pas hésiter une seconde, à découvrir cette petite curiosité qui débarque dans l'indifférence générale, nouvelle victime au coeur des méandres obscurs de la VOD sans promo de la distribution hexagonale...


Jonathan Chevrier



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