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[CRITIQUE] : La vie que nous voulions

Réalisatrice : Ulrike Kofler
Avec : Lavinia Wilson, Elyas M'Barek, Anna Unterberger,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Autrichien.
Durée : 1h48min.

Synopsis :
Un couple aux prises avec des problèmes de fertilité voit son mariage mis à l'épreuve lors de vacances dans une station balnéaire en Sardaigne



Critique :



La pandémie de Covid-19 aura sensiblement bousculé la distribution cinématographie mondiale, à tel point que l'on se retrouve parfois face à des situations au mieux cocasse, au pire totalement injuste.
La vie que nous voulions, nouveau long-métrage de la réalisatrice Ulrike Kofler (We're Flying), choisi pour représenter l'Autriche dans la futur course à l'oscar du Meilleur film étranger, devait initialement sortir dans les salles autrichiennes le 6 novembre dernier, avant d'être reporté à fin décembre - pour le moment.
Mais dans le même temps, ses droits de distribution à l'international ont été vendus à Netflix, qui ne s'est pas privé de le balancer dans tous les pays du globe - sauf l'Autriche évidemment - en ce 11 novembre; un acte absurde et ironique dans le sens où le film parle justement de privation - plus tragique il est vrai -, de refus par la vie, pour un couple d'avoir un enfant.

Copyright Netflix

Adaptation du roman " Der Lauf der Dinge: Gesammelte Erzählungen " de l'écrivain suisse Peter Stamm, que la cinéaste et le duo de scénaristes Sandra Bohle/Marie Kreutzer creusent en profondeur, le film est une tragédie douloureusement délicate et amère, sur deux âmes, Alice et Niklas, dont le mariage se délite sous le poids des efforts communs à vouloir devenir parents, et qui pour s'éloigner de se stress constant dans leurs vies, s'échappent le temps de quelques jours dans une station balnéaire... criblée de familles avec de nombreux enfants.
Une malchance cynique, comme si le destin flanquait volontairement devant le nez du couple, tout ce qu'il ne pouvait pas avoir : une progéniture et l'espoir de fonder pleinement une famille.
Mais le postulat glisse très vite de l'ironie au drame relationnel intense et désespéré, où chacun n'a plus la force de tout et le montre de manière excessive - sans forcément user de mots -, où chacun laissent aller leurs esprits dans la vallée sinueuses des pensées pessimistes et défaitistes, et où seul le sexe incarne une fusion énergique de leurs êtres (il incarne d'ailleurs l'expression physique parfaite pour retranscrire l'état des personnages).
Sans tambour ni trompette, La vie que nous voulions scrute avec une vérité rare, la fin d'un voyage émotionnel et passionnel d'un mariage lessivé et épuisé par un nombre incalculable de désillusion et de désespoir, qu'ils portent derrière eux comme des boulets dont il est impossible de se défaire.

Copyright Netflix

Tout à déjà été dit, les impasses émotionnelles ont déjà été découvertes et l'absence d'un enfant leur est si viscérale, que tout élément extérieur même enthousiasmant, leur est nuisible (conseils, encouragements et distractions amicales aussi naïves qu'impolis voire même totalement autoritaires).
Avec justesse, Ulrike Kofler se garde de donner une réponse sur la valeur d'un mariage sans enfant, mais offre un point d'ancrage fascinant d'un point de vue individuel, d'autant plus qu'il incarne tout autant un cri d'alarme universel sur la gravité de la pression exercée sur les femmes pour devenir mère.
Un merveilleux drame taciturne et intimiste, soigneusement mis en scène et émotionnellement à la croisée des chemins, incarné à la perfection par le couple Wilson/M'Barek.



Jonathan Chevrier


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