[SƎANCES FANTASTIQUES] : #28. Cherry Falls
Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse d'un cinéma fantastique aussi abondant qu'il est passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !
#28. Cherry Falls de Geoffrey Wright (2000)
Cherry Falls est une de ces petites pépites méconnues, il tire son nom de la ville dans laquelle se déroule l’intrigue. Tout y semble calme, entre les pavillons tranquilles et le lycée ordinaire, jusqu’au jour où deux adolescents sont retrouvés morts. Jody, la fille de sheriff, comprend bien vite que le tueur ne s’attaque qu’à des jeunes vierges. Se sentant concernée, elle tente de mener son enquête.
Le film de Geoffrey Wright (totalement inconnu dans notre contrée) souffre probablement de sa fausse réputation de slasher, ce qu’il n’est pas, bien que la mise en parallèle puisse se révéler intéressante. Passé les premiers meurtres, il se transforme vite en un thriller dramatique adolescent, dans lequel les vêtements sombres de l’héroïne, presque gothique, flirtent avec les premiers émois charnels. Jody, interprétée par la regrettée Brittany Murphy, commence à se questionner sur ses désirs – ceux qu’elle n’a pas comme ceux qu’elle a. La menace d’un tueur qui ne s’attaque qu’aux personnes (filles comme garçons) n’ayant jamais eu de relations sexuelles l’étouffe comme la fascine. Cherry Falls est avant tout un film délicat sur l’adolescence, cette période dans laquelle l’envie est exacerbée, la peur trop fréquente et la relation avec les parents se dilate progressivement. La quête identitaire devient un des thèmes principaux de ce teen-movie trop tristement considéré comme anecdotique. Il aborde également directement la sexualité des adolescents et surtout des adolescentes, avec des discours cocasses sur les questions que les jeunes filles se posent – et les réponses qui peuvent y être apportée. Tomber, en 2000, dans l’imagerie de la jeune vierge face à la fille trop « légère » aurait pu être facile mais le film l’évite avec brio et en fait même une blague, à travers un cours d’éducation sexuelle probablement en avance sur son temps. Cherry Falls résonne alors de façon absolument moderne.
Comme mentionné précédemment, le film n’est pas vraiment un slasher mais son héroïne flirte avec l’image de la final girl telle qu’on peut la connaître dans le genre. Elle en retourne sans cesse les codes, ne faisant pas de sa virginité une grâce mais la transforme en une étape ordinaire de la vie. L’antagoniste, quant à lui, devient plus dérangeant que prévu quand le voile est levé sur les secrets qui entourent cette petite ville de Virginie. Le film devient alors l’expression d’une détresse féminine, dans laquelle chacune essaie de trouver sa place, quitte à nourrir une horrible omerta.
L’effroi ne vient pas du boogeyman tant attendu mais du foyer tendre. La peur de l’antagoniste se transforme progressivement en quelque chose d’encore plus effrayant. Et au-delà, on retrouve sans cesse cette approche délicate et inattendue de l’adolescence. Cherry Falls est un petit film humble tristement oublié et pourtant si moderne, qui mérite amplement le détour en cette année 2020 et cette chère période d’Halloween.
Manon Franken
#28. Cherry Falls de Geoffrey Wright (2000)
Cherry Falls est une de ces petites pépites méconnues, il tire son nom de la ville dans laquelle se déroule l’intrigue. Tout y semble calme, entre les pavillons tranquilles et le lycée ordinaire, jusqu’au jour où deux adolescents sont retrouvés morts. Jody, la fille de sheriff, comprend bien vite que le tueur ne s’attaque qu’à des jeunes vierges. Se sentant concernée, elle tente de mener son enquête.
Copyright Droits Réservés |
Le film de Geoffrey Wright (totalement inconnu dans notre contrée) souffre probablement de sa fausse réputation de slasher, ce qu’il n’est pas, bien que la mise en parallèle puisse se révéler intéressante. Passé les premiers meurtres, il se transforme vite en un thriller dramatique adolescent, dans lequel les vêtements sombres de l’héroïne, presque gothique, flirtent avec les premiers émois charnels. Jody, interprétée par la regrettée Brittany Murphy, commence à se questionner sur ses désirs – ceux qu’elle n’a pas comme ceux qu’elle a. La menace d’un tueur qui ne s’attaque qu’aux personnes (filles comme garçons) n’ayant jamais eu de relations sexuelles l’étouffe comme la fascine. Cherry Falls est avant tout un film délicat sur l’adolescence, cette période dans laquelle l’envie est exacerbée, la peur trop fréquente et la relation avec les parents se dilate progressivement. La quête identitaire devient un des thèmes principaux de ce teen-movie trop tristement considéré comme anecdotique. Il aborde également directement la sexualité des adolescents et surtout des adolescentes, avec des discours cocasses sur les questions que les jeunes filles se posent – et les réponses qui peuvent y être apportée. Tomber, en 2000, dans l’imagerie de la jeune vierge face à la fille trop « légère » aurait pu être facile mais le film l’évite avec brio et en fait même une blague, à travers un cours d’éducation sexuelle probablement en avance sur son temps. Cherry Falls résonne alors de façon absolument moderne.
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Comme mentionné précédemment, le film n’est pas vraiment un slasher mais son héroïne flirte avec l’image de la final girl telle qu’on peut la connaître dans le genre. Elle en retourne sans cesse les codes, ne faisant pas de sa virginité une grâce mais la transforme en une étape ordinaire de la vie. L’antagoniste, quant à lui, devient plus dérangeant que prévu quand le voile est levé sur les secrets qui entourent cette petite ville de Virginie. Le film devient alors l’expression d’une détresse féminine, dans laquelle chacune essaie de trouver sa place, quitte à nourrir une horrible omerta.
L’effroi ne vient pas du boogeyman tant attendu mais du foyer tendre. La peur de l’antagoniste se transforme progressivement en quelque chose d’encore plus effrayant. Et au-delà, on retrouve sans cesse cette approche délicate et inattendue de l’adolescence. Cherry Falls est un petit film humble tristement oublié et pourtant si moderne, qui mérite amplement le détour en cette année 2020 et cette chère période d’Halloween.
Manon Franken