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[CRITIQUE] : Voyage vers la lune


Réalisateurs : Glen Keane et John Kahrs
Avec les voix de : Ken Cheong, Sandra Oh, Philippa Soo, John Cho, Conrad Ricamora, Cathy Ang,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Comédie
Nationalité : Américain, Chinois
Durée : 1h35min

Synopsis :
Aussi brillante que passionnée de science, une jeune fille déterminée construit une fusée pour se rendre sur la lune et prouver l'existence d'une légendaire déesse lunaire ! C'est alors qu'elle se retrouve embarquée dans une quête inattendue et qu'elle découvre un univers féerique peuplé de créatures fantastiques.


Critique :


Le célèbre animateur Glen Keane, qui a officié pendant de longues années chez Disney, réalise son premier long métrage chez Netflix, une collaboration avec Pearl Studio et Sony Pictures Imageworks.

Copyright Netflix

Après le magnifique Klaus, conte féerique sur le père Noël et La Famille Willoughby, conte macabre sur la famille, Netflix penche vers un récit sur le deuil, sujet de prédilection des derniers Disney-Pixar. Le sujet est d’autant plus méta quand on sait que Voyage vers la Lune a été scénarisé par Audrey Wells, décédée en 2018 (le film lui est d’ailleurs dédié). La société chinoise Pearl Studio continue leur collaboration avec des studios américains, après Abominable l’année dernière. Basant son récit sur le mythe de Chang’e, le film s’intéresse à Fei Fei, une jeune ado qui vient de perdre sa mère. Après quelques années, son père compte se remarier avec Mme Zhang (doublée par Sandra Oh), mère de Chin un gamin de neuf ans énergique. Fei Fei n’accepte pas ce mariage et s’accroche désespérément à la légende de Chang’e pour prouver à son père qu’il ne peut pas oublier son seul grand amour, jusqu’à décider de partir la rejoindre sur la lune.

Copyright Netflix

Co-réalisé avec John Kahrs (réalisateur du court-métrage Paperman), Glen Keane prouve son talent d’animateur dans ce joli film coloré, mélangeant histoire tragique et ton enfantin. La comparaison avec Disney-Pixar ne peut être écartée tant la trame suit à la lettre les codes de la firme aux grande oreilles, transposée ici dans une Chine imagée, à l’époque incertaine. Héroïne rêveuse et déterminée, Fei Fei subit la perte de sa mère et l’affront de son père à retomber amoureux. Le personnage est malheureusement le seul développé pendant le métrage, mettant les autres dans le rôle de faire-valoir. De petits animaux ou créatures viennent compléter le casting, une touche mignonne et fluffy. Il ne faut pas avoir peur du musical avec Voyage vers la Lune, qui pousse la chansonnette très souvent, allant de la balade triste à de la pop sucrée. Après une première partie où se déroule tous les poncifs du genre, sans grande originalité, Fei Fei s’envole vers la lune et le film s’envole aussi, vers une aventure un peu plus exaltante. On ne retient au début que la partie estampe, où le mythe de la Déesse de la lune nous est expliqué dans une sublime animation 2D.

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Si ce départ vers les cieux devient vite un prétexte sans grande cohérence, cette deuxième partie dévoile des enjeux s’éloignant bien vite du piège du manichéisme où le film s’enfermait. Chang’e s’avère être différente de nos attentes, personnage complexe, avec une colère sous-jacente. La perte d’un être cher devient alors plus qu’un aspect vague mais un véritable sentiment, où la tristesse se dévoile dans toute sa violence à l’aide d’une magnifique séquence. La direction artistique fait la part belle aux couleurs sur cet astre froid et vide, qui se transforme ici en royaume chaleureux, un terrain de jeux pour les animateurs qui ont dû s’en donner à cœur joie : des chiens de l’espace, des gâteaux qui parlent, un hérisson vert fluorescent. On en oublierait presque un scénario générique et une exécution un peu mécanique. Le film contrebalance son manque d’originalité par une animation généreuse, faite de texture réaliste et de petites créatures minimalistes.

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Voyage vers la Lune coche toutes les cases du film d’animation grand public, sans toutefois transcender son sujet. Reste une animation de qualité et l’occasion de passer un bon moment.


Laura Enjolvy 



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