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[CRITIQUE] : Bill et Ted sauvent l’univers


Réalisateur : Dean Parisot
Avec : Alex Winter, Keanu Reeves, Brigitte Lundy-Paine, Samara Weaving,…
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Aventure, Science-fiction, Musical.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h32min.

Synopsis :
Bill S. Preston et Ted “Theodore” Logan sont désormais quarantenaires et pères de famille. Cependant, ils n'ont pas concrétisé leur rêve d'être des stars du rock. Un messager du futur vient les avertir qu'une chanson peut modifier leur destinée à jamais !



Critique :



Parfois, seulement parfois, quelques films transcendent leur fragilité/facilité évidente, pour mieux incarner une oeuvre tellement réconfortante et douce, qu'on en ferait presque un must-see juste pour le bonheur qu'ils procurent à leur vision.
Véritable bonbon nostalgique qui rechauffe le coeur et donne une banane d'enfer, Bill et Ted sauvent l'univers, totalement conscient qu'il ne retrouvera jamais vraiment la magie 80's du premier opus, autant qu'il est une suite tardive qui a tout de l'effort de trop férocement casse-gueule; arrive pourtant à incarner un vrai petit bout de cinéma comme on en fait plus, fun, bienveillant et... excellent.

Copyright Patti Perret / Orion Pictures

Totalement inscrit dans la continuité des deux précédents films, dont il est la suite directe, tout en ne volant jamais vraiment haut dans son humour - ce qui est clairement une qualité -, le film nous fait retrouver Bill S. Preston et Ted “Theodore” Logan alors qu'ils sont fraîchement dans la quarantaine, mais qui n'ont pas forcément plus mûri pour autant, ni même perdu une once de leur amitié fusionnelle (parlons même plus simplement d'une dévotion symbiotique sans le moindre équivalent).
Parents de deux filles qui leurs ressemblent comme deux gouttes d'eau, mais surtout époux de deux mariages qui battent de l'aile, les deux wannabe rockeurs de San Dimas ont cependant échoués dans leur mission de sauver les mondes, et réalisent vite qu'ils ne sont finalement que deux gars ordinaires.
Sauf que le monde est bel et bien en train de tomber en lambeaux, et il leur faut désormais concocter la fameuse chanson qui soudera et rassemblera tous les habitants de la planète.
Sans Rufus (feu l'immense George Carlin), mais avec sa fille, ils vont retrouver leur fameuse cabine téléphonique/machine à explorer le temps, et traverser les époques pour se visiter eux-mêmes dans le temps et découvrir quand ils seront capable de pondre le titre ultime, le seul soucis étant qu'ils n'ont plus que... 77 minutes pour le faire.

Copyright Patti Perret / Orion Pictures

Un plan un brin stupide, heureusement contré dans le même temps par leurs deux filles, Thea et Billy qui elles, s'en vont les soutenir en tentant de créer le meilleur groupe de musique de l'histoire de l'humanité, grâce à Jimi Hendrix, Louis Armstrong ou encore Mozart...
Savoureusement méta (à tel point qu'on pourrait presque le voir comme une sorte de remake du premier film), formidablement en apesanteur et maladroit à la fois, Bill & Ted Face The Music est une bulle de légèreté nostalgique, qui trouve le moyen étonnement tendre de parler du mariage (le délire ironique de voir Bill et Ted tenter de sauver leurs unions, alors que le vrai couple au coeur du film à toujours été leur bromance) et de la filiation/transmission (notamment grâce aux excellents partitions de Brigitte Lundy-Paine et Samara Weaving), tout en offrant une ode puissante et utopique à l'amour du Vrai rock'n'roll.
Si à la fin des années 80, quand ils nous ont été présentés à l'écran, Bill et Ted (toujours campés avec un investissement sans borne, par Alex Winter et Keanu Reeves) étaient une anomalie fabuleuse, un tandem d'ados qui allaient en faire naître bien d'autres (Wayne et Garth, Beavis et Butt-head, Jay et Silent Bob), ils sont aujourd'hui les gardiens d'un autre temps, de ceux qui vivent la vie pleinement, sans jamais se faire bousculer par sa rudesse et sa complexité, mais surtout en gardant un esprit juvénile constamment rafraîchissant.

Copyright Patti Perret / Orion Pictures

Bourré jusqu'à la gueule de retours géniaux (l'immense William Sadler en Diable/meilleur bassiste ever à la vanité hilarante), pétaradant dans tous les sens possibles (un robot tueur futuriste incroyablement sensible, un petit tour en enfer,...) mais surtout joliment juste dans sa quête initiatique (à défaut de trouver le tube ultime, les deux héros se retrouvent - littéralement et spirituellement - eux-mêmes à travers le voyage dans le temps), Bill et Ted sauvent l'univers n'est peut-être pas aussi génial le premier opus - comme le second -, mais il est un pur bonheur pour les amoureux du tandem autant que pour les spectateurs désireux de se faire une séance bienveillante et sans pression.
Et Dieu sait que l'on en a vraiment besoin en ce moment...


Jonathan Chevrier



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