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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #104. Semaine du 30 août au 5 septembre 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 30 Août au 5 Septembre



Dimanche 30 Aout. 

Julie & Julia de Nora Ephron sur Arte.

En 1948, Julia Child, qui n’a pas encore révolutionné la façon de cuisiner aux États-Unis, s’installe à Paris pour le travail de son époux. Cherchant activement une occupation, elle termine par se prendre de passion pour la cuisine française. Cinquante plus tard, Julie Powell, qui a l’impression d’être dans une impasse, se lance le défi de réaliser en 365 jours les 524 recettes du livre de Julia Child, et en créer un blog.

D’abord scénariste sur des films tels que Quand Harry Rencontre Sally ou Le Mystére de Silkwood; Nora Ephron embrassera par la suite pleinement sa carrière de réalisatrice avec notamment Nuits Blanches à Seattle, Vous Avez un Message et, celui qui nous concerne aujourd’hui, Julie & Julia. La cinéaste signe ici son ultime long-métrage et retrouve pour l’occasion Meryl Streep – qui avait jouée dans La Brûlure, l’actrice prête ses traits à l’exubérante Julia Child et offre à voir une performance truculente. Au-delà de son casting, le film se présente comme la formule même des films de la cinéaste. Tendre et piquant, vif et virevoltant, le récit se déroule avec malice et parvient à séduire par son ambiance. Car, cette balade dans l’art culinaire, qui ne cesse d'alterner entre les murs d’un appartement new-yorkais et les rues parisiennes, met forcément en appétit et Ephron prend un malin plaisir à faire gargouiller les estomacs vides.

Mais aussi... TF1SeriesFilms propose Un Mariage à l’Anglaise de Dan Mazer. Comme son titre l’indique, Un Mariage à l’Anglaise s’inscrit dans la tradition british de la romcom. Le film va alors se déployer sans encombre entre dialogues acidulés et — quelques — traits d’humour trash, sur fond de situations embarrassantes et rocambolesques. Le tout est emballé dans un flegme anglais irrésistible.



Lundi 31 Aout. 

Point Break de Kathryn Bigelow sur France 5.
Pour retrouver les braqueurs responsables de 26 attaques de banques, Johnny Utah, jeune inspecteur du FBI inexpérimenté et naïf, s’infiltre dans le milieu des surfeurs de Los Angeles.

Le cinéma de Kathryn Bigelow a cela de fascinant que de loin il prend l’apparence d’un cinéma de mec, et vient ainsi tordre le cou à certains stéréotypes sur ce que serait un cinéma féminin. Point Break en est l’un de ses plus beaux exemples. Aux premiers abords, Point Break est un blockbuster jonché de scènes haletantes, pourtant, le film ne cesse d’étonner au fur et à mesure que le récit avance. Car, au-delà de son apparence, l’œuvre se pare d’un certain trouble quand Bigelow sous-tend un message homosexuel. Il y a d’abord ces corps qui ne cessent de s’afficher sur les vagues, mais surtout cette relation qui se déploie entre les deux protagonistes. En effet, Point Break ne cesse dès lors de cultiver les sous-entendus, double-lecture ou métaphore où le surf est du sexe. Il émane de tout cela un film aussi immédiat que passion, qui encapsule plus que seulement des scènes exemplaires dans le domaine de l’action, mais bel et bien une étrangeté fascinante.
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Mais aussi... Arte programme Le Président de Henri Verneuil. Le film politique n’est pas vraiment un genre très dynamique en France. À tel point qu’aujourd’hui encore l’une des meilleures incarnations du genre reste, Le Président, film de 1961. En effet, Verneuil signe un film incisif et éclairé sur les jeux politiques de notre pays. Passionnante réflexion sur l’éthique et la morale, Le Président est également une orfèvrerie d’écriture. Il s’y prélasse des dialogues pointus, exigeant et populaire.




Mercredi 2 Septembre.

Indiana Jones et le Temple Maudit sur M6.

L’archéologue aventurier Indiana Jones est de retour. Il poursuit une terrible secte qui a dérobé un joyau sacré doté de pouvoirs fabuleux. Une chanteuse de cabaret et un époustouflant gamin l’aideront a affronter les dangers les plus insensés.

Spielberg n’aime pas Indiana Jones et le Temple Maudit. Le cinéaste n’a eu de cesse de dire et répéter qu’au fond ce volet était plus celui de George Lucas et qu’il trouvait le film trop sombre et torturé. Je ne suis pas tellement d’accord avec cela, qu’il le veuille ou non, qu’il en soit conscient ou pas, Le Temple Maudit est un film spielberien, un film lugubre certes, mais spielberien quand même. En effet, plutôt que de chercher à refaire Les Aventuriers de l’Arche Perdue ou à rentrer dans un jeu de surenchère, cette suite tient à faire les choses différemment. Ainsi, les nazis sont remplacés par des fanatiques religieux terrifiants et Indiana lui-même se fait plus friable que jamais en basculant du côté de l’obscur et instaurant une terreur en nous. Afin de contrebalancer le glauque de l’intrigue, le scénario ne cesse de nous propulser dans des séquences radicalement cartoonesque — souvent portées par le décalage du personnage de Kate Capshaw. À cela, s’ajoute un spectaculaire saisissant; que cela soit la scène en avion en début de film ou bien la séquence culte du charriot au fin fond de la mine, ce second opus joue la carte des sensations fortes et ça marche diablement bien.

Thibaut Ciavarella

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