Breaking News

[FUCKING SERIES] : Umbrella Academy saison 2 : Ce beau voyage dans le temps


(Critique - sans spoilers - de la saison 2)

Le retour de la série aux millions de téléspectateurs sur Netflix était attendu, et c’est peu dire. Après une saison 1 attachante, mais aux points faibles assez marqués, il fallait pour l’adaptation des comics de Gerard Way et Gabriel Ba se renouveler tout en corrigeant certains problèmes. Les disputes et conflits intrafamiliaux de la saison 1 créaient en effet une ambiance délétère manquant cruellement de communication qui, si elle est réaliste, empêchait quand même quelque peu la sympathie pour les personnages. Le rythme et le ton s’avéraient également assez peu consistants sur les 10 épisodes, avec de franches longueurs comme des scènes d’action qui manquaient parfois d’ambition. Restait un solide univers avec un mystère autour des personnages et de l’apocalypse menaçante, des pouvoirs sous-exploités mais prometteurs pour notre fratrie et une touche d’étrangeté bienvenue dans l’univers déjà congestionné des séries super-héroïques. 

Copyright Christos Kalohoridis/Netflix

La saison 2, également en 10 épisodes, semble avoir adroitement pris toutes ces remontrances pour créer une saison considérablement mieux rythmée (les 10 épisodes s’enchaînent à merveille), plus colorée, plus fun, et plein de références. Tous les personnages repartent à 0, mais dans les années 60 à Dallas, dans un contexte socio-historique précis, contrairement à la saison 1 (pour en voir la critique, c’est ici). En commençant avec une scène d’ouverture grandiose et pleine de potentiel, elle augure pour cette saison du bon voire du très très bon.
Le gros point fort de cette saison est d’utiliser les mêmes personnages, que nous avons appris à connaître sombres et peu enclins à s’associer à leur famille, mais cette fois de les faire interagir de façon bien plus positive et drôle. Plus besoin de les introduire, nous connaissons bien cette étrange fratrie recomposée. Les relations s’épaississent, s’approfondissent, occasionnent beaucoup de franche rigolade. 

Copyright Christos Kalohoridis/Netflix

Diego et Luther, personnages sérieux de la première saison, deviennent des comic relief bien sentis aux côtés de l’excentrique et hilarant Klaus et du toujours brillant Five. Le personnage de Ben, même en fantôme, a droit à son propre arc, tandis que Vanya et Allison nous montrent leur petit moment de bonheur familial. A l’aide de musiques bien connues de tous, la série embarque facilement dans le voyage dans le temps de la famille Hargreeves, introduit de nouveaux personnages intéressants (Lila, La Directrice, le mari d’Allison, Elliot…), dans des séquences parfois faciles mais tellement agréables, comme celle présentant comment Klaus est devenu leader d’une secte. Le casting y est évidemment pour beaucoup, Robert Sheehan et Aidan Gallagher, respectivement Klaus et Five, en tête, en ayant crée certains des personnages de série les plus mémorables de ces dernières années.
Les autres membres du casting sont aussi tous très bons, et cette saison met également en valeur la majestueuse Kate Walsh en directrice de la Commission, entreprise régissant le continuum temporel. 

Copyright Christos Kalohoridis/Netflix

Cette saison est aussi l’occasion de développer le rôle de cette mystérieuse compagnie et des différents rôles en son sein, au travers de séquences très drôles où l’on découvre que les petites rivalités et manque de moyens sont exactement les mêmes ici que dans n’importe quelle grosse entreprise actuelle -enfin, sans assassins professionnels et voyages dans le temps.
Si quelques incohérences peuvent persister, comme le manque d’intérêt d’Allison pour le sort de sa fille, pourtant un des éléments principaux de la saison 1, et la sous-utilisation chronique des pouvoirs des personnages, la saison 2 d’Umbrella Academy est un petit bijou d’inventivité et de drôlerie. La fin de la saison, impeccable, nous laisse vraiment impatients pour une saison 3. Umbrella Academy semble enfin avoir trouvé un ton et un rythme qui pourraient, en effet, lui assurer un succès sur la durée.


Léa