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[CRITIQUE] : The Lodge


Réalisateurs : Severin Fiala et Veronika Franz
Avec : Riley Keough, Jaeden Martell, Lia McHugh, Richard Armitage,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Épouvante-Horreur, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h53min.

Synopsis :
Une jeune femme et ses beaux-enfants, réticents à son égard, se retrouvent coincés et isolés dans le chalet familial. Le sombre passé de la belle-mère refait surface...




Critique :



S'il y a quelque chose de rassurant dans l'arrivée outre-Atlantique des cinéastes Veronika Franz et Severin Fiala, c'est que la froideur qui caractérise leur cinéma, et leur sens saisisissant à pouvoir mettre en images l'horreur la plus pure et viscérale, n'a pas perdu une once de sa puissance ni même de son intérêt à l'écran.
Tant pis donc, si l'intrigue en elle-même n'a pas fondament de sens propre, l'important est avant tout et surtout l'expérience qu'elle constitue, intelligente et d'une anxiété déchirante, totalement vissée sur la performance solaire et délicate d'une Riley Keough électrisante, dans ce qui constitue le premier film qu'elle porte uniquement sur ses larges épaules.

Copyright SquareOne Entertainment

Inévitablement, The Lodge sera sujet aux comparaisons féroces - et pas totalement injustifiées au fond - avec le brillant Hérédité d'Ari Aster, séance psychologiquement terrifiante et visuellement élégante, elle aussi articulée sur l'examen intime d'une famille dans un profond désarroi émotionnel (frappée par un deuil révélé en temps voulu, et intimement liée elle aussi, à une secte); mais aussi avec Shining (cadre hivernal et isolé oblige), et encore plus à leur précèdent long Goodnight Mommy, laissant penser parfois que Franz et Fiala, ne font que reproduire une recette dont ils ont la certitude qu'elle fonctionne.
Totalement imprévisible (une qualité incroyable pour quiconque aime être dans le mystère), et articulé autour de la relation houleuse entre deux mômes et la nouvelle compagne de leur père (au passé vraiment trouble) qu'ils ne portent - absolument - pas dans leur coeur (quitte à porter une dévotion totale pour leur matriarche, même au-delà de la mort), mais avec qui ils doivent cohabiter pour survivre au coeur d'un chalet à la montage, ou leur père répond aux abonnés absents; The Lodge injecte progressivement le fantastique dans les veines du drame familial, et taquine son auditoire avec une roublardise maniaque, l'enfermant tranquillement mais sûrement dans une peur sourde et ambiguë.
Ce n'est pas seulement la conception sonore superbement évocatrice ou les signaux musicaux poignardants de Danny Bensi et Saunder Jurriaans qui choquent et hypnotisent, ou encore la propension sadique qu'à le script particulièrement noir, à jouer avec les traumatismes de ses personnages; mais bien le sens précis du cadre des cinéastes et le rythme délibérément lancinant - et pourtant riche en rebondissements - qu'ils imposent, renforçant une ambiance paranoïaque et délétère, ou le pressentiment d'une potentielle tragédie imprime n'importe quelle image.


Copyright SquareOne Entertainment

Huis clos au stress palpable autant que thriller psychologique torturant la psyché de ses héros- mais pas que - ou même drame intime sur la gestion du deuil et le rapport difficile à la maternité, qui met dans l'ambiance dès son ouverture tétanisante, solidement interprété (Keough en impose dans une posture ambivalente, alternant entre un statut de victime et d'aura infiniment menaçante); The Lodge nous catapulte dans un nid d'angoisse tétanisant et laisse constamment la savoureuse impression qu'il peut chavirer du tout au tout.
Moins radical que leur premier essai - mais secouant gentiment tout de même -, le tandem Franz/Fiala roule sa bosse, reste encore un peu en terrain conquis mais apprivoise un cinéma indé US ou ils devraient comme des poissons dans l'eau.
Vivement la suite...


Jonathan Chevrier




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