[CRITIQUE] : Jungle Beat : The movie
Réalisateur : Brent Dawes
Avec les voix de : Ed Kear, David Menkin, Ina Marie Smith, John Guerrasio, David Rintoul,...
Distributeur : Timeless Films
Budget : -
Genre : Animation.
Nationalité : Mauricien.
Durée : 1h23min.
Synopsis :
D'après la série à succès, "Jungle Beat: The Movie" raconte, à l'attention d'un public familial, une histoire charmante qui prend des proportions épiques. Un extraterrestre du nom de Fneep arrive dans la jungle et confère aux animaux la faculté de parler. Il est supposé s'atteler à conquérir la planète, mais tandis que Munki et Trunk, son ami l'éléphant, l'aident à retourner au vaisseau dans lequel il s'est crashé, Fneep découvre que la plus grande force dans l'univers, c'est l'amitié.
Critique :
Parce qu’il laisse vivoter ses personnages dans une aventure folle et décomplexée sans avoir d'enjeux précis,#JungleBeatTheMovie ne possède pas les outils pour en faire un film familial digne de ce nom, même s’il reste assez énergique pour ne pas s’ennuyer devant (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/HqOWhyUXTT— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 21, 2020
Brent Dawes décide d’étirer l’univers de sa série télévisée, Jungle Beat, pour un film coloré et enfantin sur le pouvoir de l’amitié, en compétition officielle au festival d’Annecy 2020.
Pas d'inquiétude cependant pour ceux et celles qui n’ont jamais entendu parler de la série, Jungle Beat : The Movie reprend bien évidemment ses personnages phares, mais se suffit amplement à lui-même. À l’instar de la série (et des films) de Hélène Giraud et Thomas Szabo Minuscule, la série de Sandcastle Studios est entièrement muette et s’intéresse au comportement des animaux. Pour ce long-métrage, Brent Dawes fait le choix de changer radicalement la formule et fait parler pour la première fois les personnages de Munki et Trunk, ainsi que tous les autres. Pour ce faire, le réalisateur inscrit ce changement directement dans le récit, avec l’arrivée d’un tout nouveau personnage, Fneep, un alien bleu et brillant venu s’emparer de la planète.
© Festival international du film d’animation d’Annecy 2020 |
Comme tous les matins, Munki se réveille et distribue des bananes à toute la jungle : Trunk, l’éléphante rose, Humph le hérisson grognon, Rocky le gentil rhinocéros, Mama l’autruche future mère, … Mais une chose étrange se passe : Munki sait parler ! “Un truc de dingos” comme il aime dire. Il n’est pas le seul, tous les animaux ont maintenant une voix. Ce n’est pas la seule chose bizarroïde qui arrive, un extraterrestre tout timide vient les voir. Il arrive d’une autre planète et s’est crashé avec son vaisseau. C’est lui qui fait parler les animaux grâce à un dispositif se cachant dans son corps tout gélatineux. Munki et Trunk se prennent d’amitié pour lui, car il est loin de sa famille et il ne peut pas les rejoindre avant d’avoir accompli une drôle de mission : conquérir la planète ! Fneep n’a pas vraiment l’étoffe d’un conquérant et il est la risée de son peuple car le seul à n’avoir jamais conquis quoi que ce soit. Parce qu’ils veulent l’aider, les animaux décident de l’accompagner, sans voir le danger d’une telle mission pour leur vie à la jungle.
Premier long-métrage mauricien en image de synthèse, les character design ont été subtilement revu pour épouser les nouvelles ambitions du studios et offrir ainsi une animation 3D flashy qui n’a pas à rougir face à une production DreamWorks. On aurait peut être aimé un peu plus de paysages de jungle, qui sont très vite oubliés au profit d’un décor désertique et d’une troisième partie à l’allure SF. C’est surtout du côté du scénario que le film pêche. Si nous finissons par comprendre les enjeux qui se trament, un propos sur l’amitié et les sentiments, ils ont cependant déjà été exploités un million de fois, en mieux. Jungle Beat : the Movie arrive pourtant à provoquer de l'intérêt grâce à Fneep. Contrairement aux autres personnages, qui ne possèdent que peu de profondeur et sont juste là pour débiter des blagues, l’alien détient un poil plus de solidité dans son arc narratif.
Parce qu’il laisse vivoter ses personnages dans une aventure folle et décomplexée sans avoir un enjeu précis, Jungle Beat : the Movie ne possède pas les outils pour en faire un film familial digne de ce nom, même s’il reste assez énergique pour ne pas s’ennuyer devant.
Laura Enjolvy
Si le spectateur de plus de dix ans n'en a pas forcément conscience, Jungle Beat - Jungle en Délire par chez nous - est un petit phénomène qui perdure sur les ondes depuis une bonne quinzaine d'années.
Quoi de plus logique donc, que son passage sur grand écran soit sa dernière évolution en date, qui marque à la fois les débuts en tant que cinéaste, de Brent Dawes, mais aussi et surtout du studio Sandcastle, dans le grand bain du septième art.
Résolument tourné vers nos petites têtes blondes - quitte à totalement laisser sur le carreau tous les autres publics -, Jungle Beat croque une histoire aussi désuète que charmante, totalement relevée par une technique fluide et travaillée (les décors sont somptueux, les personnages bien modélisés), et un ton cartoonesque du plus bel effet (notamment dans sa rationalisation plutôt cocasse, pour justifier l'usage de la parole des animaux).
Misant résolument plus sur la forme (avec un vrai souci du détail assez impressionnant - quand les plans restent fixes -, de la texture aux effets lumineux, faisant un maximum avec le peu de budget alloué) que sur le fond, vraie comédie d'aventure inoffensive et prévisible, qui accumule tous les tropes possibles avec une naïveté confondante (sans compter une pluie de péripéties/sous-intrigues franchement dispensable), tout en se payant le luxe de ne jamais réellement développer ses personnages (l'enfermant, en plus de son public cible, dans le carcan d'une audience qui se doit d'être initiée au préalable, au matériau d'origine), et encore moins ses thèmes intéressants (la complexité des relations père-fils, l'amitié, la solitude,...).
Dommage, car le studio Sandcastle fait preuve d'un vrai savoir-faire et aurait un certain mérite à voguer vers des horizons moins traditionnels et balisés (sans forcément renier ses bons sentiments), mais surtout à croquer des histoires au moins aussi incisives que leur animation, vraiment élégante et dynamique.
La balle est dans leur camp...
Jonathan Chevrier
© Festival international du film d’animation d’Annecy 2020 |
Parce qu’il laisse vivoter ses personnages dans une aventure folle et décomplexée sans avoir un enjeu précis, Jungle Beat : the Movie ne possède pas les outils pour en faire un film familial digne de ce nom, même s’il reste assez énergique pour ne pas s’ennuyer devant.
Laura Enjolvy
© Festival international du film d’animation d’Annecy 2020 |
Si le spectateur de plus de dix ans n'en a pas forcément conscience, Jungle Beat - Jungle en Délire par chez nous - est un petit phénomène qui perdure sur les ondes depuis une bonne quinzaine d'années.
Quoi de plus logique donc, que son passage sur grand écran soit sa dernière évolution en date, qui marque à la fois les débuts en tant que cinéaste, de Brent Dawes, mais aussi et surtout du studio Sandcastle, dans le grand bain du septième art.
Résolument tourné vers nos petites têtes blondes - quitte à totalement laisser sur le carreau tous les autres publics -, Jungle Beat croque une histoire aussi désuète que charmante, totalement relevée par une technique fluide et travaillée (les décors sont somptueux, les personnages bien modélisés), et un ton cartoonesque du plus bel effet (notamment dans sa rationalisation plutôt cocasse, pour justifier l'usage de la parole des animaux).
© Festival international du film d’animation d’Annecy 2020 |
Misant résolument plus sur la forme (avec un vrai souci du détail assez impressionnant - quand les plans restent fixes -, de la texture aux effets lumineux, faisant un maximum avec le peu de budget alloué) que sur le fond, vraie comédie d'aventure inoffensive et prévisible, qui accumule tous les tropes possibles avec une naïveté confondante (sans compter une pluie de péripéties/sous-intrigues franchement dispensable), tout en se payant le luxe de ne jamais réellement développer ses personnages (l'enfermant, en plus de son public cible, dans le carcan d'une audience qui se doit d'être initiée au préalable, au matériau d'origine), et encore moins ses thèmes intéressants (la complexité des relations père-fils, l'amitié, la solitude,...).
Dommage, car le studio Sandcastle fait preuve d'un vrai savoir-faire et aurait un certain mérite à voguer vers des horizons moins traditionnels et balisés (sans forcément renier ses bons sentiments), mais surtout à croquer des histoires au moins aussi incisives que leur animation, vraiment élégante et dynamique.
La balle est dans leur camp...
Jonathan Chevrier