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[CRITIQUE] : Crestone

Copyright Droits Réservés

Réalisatrice : Marnie Ellen Hertzler
Acteurs : -
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Documentaire
Nationalité : Français
Durée : 1h13min


Synopsis :
Dans un monde oscillant entre réalité et fiction, numérique et physique, un groupe de rappeurs œuvrant sur SoundCloud vit une existence post-sociétale et solitaire dans la ville de Crestone, en plein désert du Colorado. Jadis une Mecque religieuse et spirituelle, ses dunes infinies, ses cascades et ses grottes sombres constituent désormais une toile de fond pour les images de corps tatoués, de garde-robes fantaisistes et de nuages de fumées d'herbe. Crestone explore les aspects souvent dissimulés de la coopération et de l'amitié, mais aussi le désir humain d'avancer contre vents et marées. À quoi ressemblerait la musique s'il n'y avait plus personne pour la partager ?




Critique :


Alors que le CEFF est en train d'entamer son rythme de croisière - un jour, deux films -, il est de plus en plus fascinant de voir pourquoi tel ou tel film s'est vu l'honneur d'une présence au coeur de la compétition.
S'il n'a pas l'étoffe d'incarner une bande immanquable de cette neuvième édition, Crestone de Marnie Ellen Hertzler, a au moins le mérite de proposer un sujet pour lequel on ne prête pas ou peu d'intérêt de prime abord : le quotidien expressif des rappeurs oeuvrant sur Soundcloud, vivant en plein désert du Colorado.
S'il peut sembler inutile pour certains, il y a pourtant une réelle émotion cachée derrière toute la fumée des mauvaises herbes, qui impregnent la pellicule durant soixante-dix minutes qui en paraissent le double.
Cruel paradoxe...


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Les lignes floues entre la vie réelle et les performances artistiques à l'ère d'Internet sont devenues un sujet de plus en plus puissant à étudier, tant les artistes, réels mais aussi virtuels, se construisent spécifiquement pour la façon dont ils veulent être vu.
Le problème avec ce documentaire, ou l'idée est volontairement extrapolée - on se place dans un imaginaire pré-apocalyptique -, c'est que l'on peine parfois à percevoir si le dit projet est une étude légitime, ou une oeuvre expérimentale sans véritable intérêt... sans doute un peu des deux.
Pourtant, le travail de fond opéré est réel, Hertzler s'étant vraiment rendue dans le désert du Colorado pour filmer ses amis d'école primaire, qui sont devenus des rappeurs vivant ensemble et isolés du reste du monde, pour faire de la musique, tout en planant et en " embrassant " la beauté de dame nature.
Entre trip et fantaisie pure, Hertzler porte une telle empathie pour ce groupe d'énergumènes barrés vivant dans leur petit village délabré (qui n'ont jamais peur de se remettre en question et de réinvente, à tous les niveaux), qu'il est difficile de ne pas prendre leur parti, autant qu'il est difficile également de ne pas trouver le temps long, alors n'atteint même pas la barre des 80 minutes au compteur.



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Une marche lente mais pas totalement désagréable, qui impliquera à son spectateur de regarder des rappeurs aux noms dingues (Champloo Sloppy, Sadboyrapps ou encore Huckleberry) baroudant autour de leur maison crades, squattant leurs téléphones, parcourant les chemins sableux du désert ou faire l'énumération de pensée idiote.
Absurde, mais pas totalement inintéressant non plus... cruel paradoxe qu'on vous dit.


Jonathan Chevrier




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