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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #95. Semaine du 17 au 23 mai 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 17 Mai au 23 Mai



Dimanche 17 Mai. 

L’homme qui en savait trop de Alfred Hitchcock sur Arte.
À Marrakech, Ben et Jo, un couple d’Américains, et leur jeune fils Hank, font la connaissance d’un français, Louis Bernard, poignardé le lendemain. Avant de mourir, ce dernier confie à Ben qu’un homme d’État va être assassiné à Londres. Ben s’apprête à prévenir la police lorsqu’il apprend que son fils a été enlevé.

En 1956 Hitchcock s’auto-remake avec L’homme qui en savait trop dont il avait présenté une première version en 1934. Entretemps, l’amateur est devenu un professionnel comme il le confessera dans les célèbres entretiens avec Fancois Truffaux, et c’est bien là que réside toute la puissance de cette réactualisation. Le cinéaste signe un retour au thriller d’espionnage qu’il déploie ici en une œuvre hybride, tout à la fois grand spectacle et mélodrame intime, fait de shoot d’adrénaline et de contemplation. Tout cela vient se rejoindre lors d’une séquence dantesque au sein du Royal Albert Hall, véritable orfèvrerie hitchcockienne et dont l’impact demeure encore aujourd’hui au travers notamment du Mission Impossible Rogue Nation de Christopher McQuarrie. Plus que simple remake, Hitchcock vient transcender son travail pour en extirper un film bien plus tortueux.


 

Lundi 18 Mai. 
20 ans d’écart de David Moreau sur TF1.

Alice Lantins a 38 ans et elle a tout pour devenir la prochaine rédactrice en chef du magazine Rebelle. Tout, sauf son image de femme coincée. Cependant, lorsque le jeune et charmant Balthazar, à peine 20 ans, va croiser le chemin d’Alice, le regard de ses collègues va inexplicablement changer. Alice va feindre la comédie d’une improbable idylle.

La romcom n’est pas le genre le plus dynamique en France, il faut fouiller ici et là pour trouver quelques pépites, 20 ans d’écart en est une. Autant le dire de suite, le film ne cherche a aucun moment a secouer les codes de la romcom, bien au contraire. On est lancé dans une histoire dont on sait d’avance la fin, mais David Moreau parvient a entrainer son spectateur grâce au naturel comique de Pierre Niney et Virginie Efira et des dialogues souvent pétillants. Véritable feel good movie, 20 ans d’écart embrasse certains clichés tout autant qu’il s’en moque pour notre plus grand plaisir. Mais surtout, le film cultive une réelle envie de romance, celle qui vient faire rougir un peu les joues sans jamais être niais.

Mais aussi... on reste dans la romcom avec Vous avez un message de Nora Ephron sur Cherie25. 6 ans après Nuits Blanches à Seatle, Nora Ephron retrouve Meg Ryan et Tom Hanks dans sent bon le chocolat chaud. On aime à se perdre dans ce New York en pleine période des fêtes, dans cette charmante librairie, mais surtout dans le couple Ryan/Hanks. Le film coche avec délice les cases du genre et se savoure avec chaque fois le même plaisir.



Mardi 19 Mai. 

Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé de David Yates sur TF1.

Alors que la sixième année d’étude commence à Poudlard, Dumbledore est plus décidé que jamais à préparer Harry à son combat final, désormais imminent. Ensemble, le vieux maitre et le jeune sorcier vont tenter de percer à jour les défenses de Voldemort. Pour les aider dans cette délicate entreprise, Dumbledore va relancer et manipuler son ancien collègue, le Professeur Horace Slughorn, qu’il croit en possession d’informations vitales sur le jeune Voldemort. Dans le même temps, Harry se raccroche au quotidien qui l’entoure, ses amis, ses amours, dans tout ce que cela a de plus frivole et pourtant d’essentiel.

Nous y voilà, Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé, un opus souvent maltraité par le public. Enfin le public, les lecteurs du livre, car le Prince de Sang-Mêlé a soulevé bien des critiques vis-à-vis de son adaptation jugée tout simplement mauvaise. Pourtant, ce 6e opus réalisé par David Yates est pour moi l’un des meilleurs films de la saga du petit sorcier (derrière Le Prisonnier d’Azkaban). Véritable respiration avant un final riche en émotion, ce 6e long-métrage capte l’essence même du combat de Harry Potter, il se bat pour cette vie d’insouciance, celle qui fait naitre les critiques sur l’aspect trop « romcom ». Le cinéaste joue à l’équilibriste, maniant les genres. Faisant coexister la frivolité de la romance Ron/Lavanda avant la menace que représente Drago, d’une rare mélancolie et d’une belle lenteur, Le Prince de Sang-Mêlé est un volet intimiste, parvenant à faire rire — aux éclats — et pleurer — sans retenue.

Mais aussi...NRJ12 propose Source Code de Duncan Jones. Après l’excellent Moon, le fils de David Bowie venait affirmer un peu l’étendue de son talent dans un concept pourtant écumé, celui de la boucle temporelle. Le jeune cinéaste explore toutes les possibilités de cette idée pour offrir un film aux accents thrillesque, aussi divertissant qu’intelligent. Son scénario se déroule sous nos yeux entre réelle ambition et fluidité étonnante faisant de Source Code une petite réussite.



Thibaut Ciavarella