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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #71. Addams Family Values

© 1993 Paramount Pictures.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !


#71. Les Valeurs de la Famille Addams de Barry Sonnenfeld (1993)

Elles sont rares, très rares les suites qui ne jouent pas la carte de la redite, et qui plongent tête la première dans une exploration encore plus extrême et loufoque que leur illustre aîné; et gageons qu'elles sont même encore plus rares, à être encore plus réussites et jouissive que le film original.
Cochant toutes les cases sans trembler et avec une irrévérence savoureuse, Les Valeurs de la Famille Addams surplombe La Famille Addams premier du nom, et incarne la suite quasi-parfaite, incarnant un mélange hybride entre une histoire suffisamment charnue pour ne pas être taxée de prétexte, et un humour noir tellement borderline et assumé, qu'il en est instinctivement irrésistible.

© 1993 Paramount Pictures.


Motivé par un esprit anarchique qui embrasse et se délecte de tout ce qui est politiquement incorrect, le film reprend peu de temps après le final du premier opus, avec l'arrivée du troisième enfant de Gomez et Morticia (annoncée à la toute fin), petit bout d'homme à la moustache de prépubère, Puberté - tout est dans le prénom -, qui va vite devenir la cible de la jalousie (vraiment) mortelle de Pugsley et Mercredi.
Et tout se passerait presque dans le pire - donc meilleur - des mondes si Fétide ne désespérait pas de se trouver une moitié, ce qui en fait une cible facile pour la terrible et vénale Debbie Jellinsky, une veuve noire qui privilégie les hommes à la fortune astronomique.
Profitant du fait que la famille cherche une nounou pour le dernier né (elle est d'ailleurs la seule à ne pas être effrayée par le job), elle va peu à peu faire son trou dans le manoir Addams, et ravir sans peine le coeur du jeune frère de Gomez.
Lorsque elle a le vent que les enfants - surtout Mercredi - ont pris connaissance de son plan (séduire, se marier, dépouiller et zigouiller leur oncle), elle élabore une ruse intelligente pour les envoyer au camp Chippewa, une sorte de camp de vacances pour élite snob et gerbante, shootée au rose bonbon et à la niaiserie Disney...
Poussant encore un peu plus loin le bouchon de la satire et de la caricature - avec une maîtrise encore plus affirmée -, en grossissant sévèrement le trait sa critique de l'Amérique puritaine jusqu'à l'extrême limite du politiquement incorrect (savatant les fondements même d'une nation née dans la violence et le sang), la péloche s'amuse du goût prononcé du pays de l'oncle Sam pour la violence et l'argent (souvent intimement liés), désacralise le sacro-saint mariage (excepté quand on se penche sur l'union bouillante qui unit Gomez et Morticia) et épouse pleinement l'esprit cartoonesque qui caractérisait les dessins de Charles Addams.

© 1993 Paramount Pictures.


Véritable tango barré et sadomasochiste aussi hilarant qu'irrévérencieux à mort, bourré jusqu'à la gueule de partitions géniales (les nouveaux arrivants, Joan Cusack en psychopathe arriviste, ou encore le tandem Peter MacNicol/Christine Baranski en big boss du camp Chipewa, sont tous géniaux), Les Valeurs de la Famille Addams est ce genre de bijou comique diaboliquement délicieux, que l'on peut savourer sans jamais ajouter la condition de plaisir coupable, sur sa pellicule, et plus souvent qu'il est nécessaire.


Jonathan Chevrier

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