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[CRITIQUE] : Love again


Réalisateur : Drake Doremus
Acteurs : Shailene Woodley, Jamie Dornan, Sebastian Stan, Kyra Sedgwick,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Une femme idéaliste tente de remettre sa vie amoureuse et financière sur les rails, mais se retrouve en plein triangle amoureux entre un bad boy libre d’esprit et son meilleur ami plus stable et érudit.




Critique :


Il y a quelque chose d'infiniment frustrant dans la manière qu'ont nos distributeurs hexagonaux à gentiment boycotter le cinéma certes peu commercial mais foutrement brillant, de Drake Doremus, qui incarne - et de loin - ce qu'il est arrivé de mieux au genre romantique depuis Richard Linklater et la trilogie des Before.
Esthète du sentiment amoureux qui décortique la notion de couple sous toutes ses coutures, le bonhomme nous revient toujours par la petite porte avec de films qui eux, mériterait sensiblement une plus grande pour s'exprimer... sauf peut-être avec Endings, Beginnings son dernier long en date, qui marque sensiblement une cassure dans notre amour pour son cinéma jusqu'ici, solide comme le roc.


© CJ Entertainment

Malgré (ou peut-être, plus simplement, à cause de cela) la quantité considérable de psychologie égrainé au fil de l'histoire, Doremus et la co-scénariste Jardine Libaire se font un devoir assez incompréhensible de ne pas devenir trop clinique, là ou justement, Doremus l'était sensiblement plus par le passé - et c'est aussi ce qui en faisait sa force.
Pas original pour un sou (un comble, même pour un cinéma aussi cyclique), moins comédie romantique attendue qu'un drame façon étude hirsute de personnages (l'héroïne rappelle même clairement le personnage vedette de Rachel Getting Married, sorte d'épave volontaire aux yeux de son entourage, mais qui est embrassé avec une plus grande compréhension par le film lui-même), retrouvant un brin l'ambiance si enivrante de son bijou Like Crazy - mais avec des personnages bien moins empathiques -; le film nous rejoue la carte, clichés en prime, du triangle amoureux sans la moindre ambition ni même la moindre valeur ajoutée, et avec une cohérence toute relative.


© CJ Entertainment

S'il est difficile de se passionner ou de croire en toutes les relations éclaboussées à l'écran (et encore moins en l'amitié entre deux hommes totalement différents, au point qu'il est presque beaucoup plus facile d'accepter que chacun s'adresse à elle de manière distincte, et non l'un par l'intermédiaire de l'autre), et encore moins dans le récit de liberté/indépendance totale brossé pour son héroïne (un traitement oblique et maladroit qui passe bien trop lourdement par la concrétisation de ses fantasmes purs ou de ses choix sexuels, et pas uniquement de vie tout simplement), la péloche laisse tout du long transparaître une fâcheuse idée de désintérêt complet de son cinéaste, voire même la prise de conscience d'un échec cuisant dans sa manière d'aborder - ou saborder - son récit, en ne le survolant que par bribes, et en nous refusant d'être au plus près intimement du personnage de Daphne (tuant ainsi toute possibilité d'empathie profonde).


© CJ Entertainment

Bâclé, prévisible et trop elliptique pour convaincre, totalement déconnecté de ses personnages malgré une partition habitée d'une Shailene Woodley qui se débat comme un beau diable pour forger une connexion poignante avec son auditoire, Endings, Begginings semble tout du long trop facile voire même plombant (le score mélancolique n'aidant absolument pas non plus), là ou la beauté de la simplicité semble pourtant constamment lui montrer le chemin, que ce soit par le jeu de ses comédiens ou la photographie cotonneuse et solaire de Marianne Bakke.
Dommage, son portrait de femme contemporaine méritait tellement, tellement mieux, surtout qu'il avait toujours su nous habituer à des films déjouant toujours un peu nos attentes... grosse déception.


Jonathan Chevrier 

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