[CRITIQUE] : Warning : Do not play
Réalisateur : Kim Jin-won
Acteurs : Seo Ye-Ji, Jin Seon-Kyu, Kim Bo-ra,...
Distributeur : Wild Side
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Sud-Coréen.
Durée : 1h23min.
Synopsis :
Une réalisatrice de film d’horreur en devenir est à la recherche du sujet de son premier film. Quand un de ses amis lui apprend l’existence supposée d’un film tourné par un fantôme, elle est immédiatement fascinée. Plongée dans ses recherches, elle écrit un scénario qui la met en scène sur les traces de cet étrange film. Au fil de son enquête, les phénomènes étranges autour d’elle se multiplient…
Critique :
13 ans après le méchamment gore #TheButcher, Kim Jin-won revient avec #WarningDoNotPlay, péloche horrifico-mystérieuse so J-Horror style + ou - prenante, un foutoir hétérogène pas plus indéfendable qu'un autre, ou surnage quelques jolies séquences et une ambiance sèche et froide. pic.twitter.com/O5VAa7Yz9E— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) May 6, 2020
Péloche coréenne jusqu'au bout de la pellicule, Warning : Do Not Play pourrait pourtant très bien venir du pays du soleil levant, gentiment inscrit dans la droite lignée des bandes référentiels (pape de la J-Horror) d'Hideo Nakata, victime de son succès puisqu'il a été gentiment pompé sans vergogne - mais jamais égalé, sauf peut-être par le génial Kiyoshi Kurosawa -, par une pluie de cinéastes internationaux au cours des deux dernières décennies.
Comme c'est le cas donc de Kim Jin-won avec son second long, treize piges après le plus ou moins solide The Butcher (plongée fragile mais sensiblement gore au coeur du snuff movie), qui s'applique à déployer l'épouvante sur une intrigue hybride et ambitieuse, enlacée entre l'étude métaphysique de l'art (et ici du septième art), l'exploration des légendes urbaines et la distorsion de la réalité; et articulée autour d’une jeune réalisatrice en mal d’inspiration, qui part à la recherche d’un film mystérieux et " maudit ", supposément tourné par un fantôme, afin d’en adapter l’histoire.
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Bouffant un brin à tous les râteliers (on pense, found footage oblige, à la référence The Blair Witch Project, mais aussi à The Grudge, kwaidan ega oblige), avec son pitch louchée sur l'épisode de papy Carpenter pour la saison 1 de Masters of Horror - La fin absolue du Monde, avec Norman " Fucking " Reedus -, et baignée par une fascination du septième art pas forcément bien amené, Warning décontenance plus qu'il ne séduit, autant dans l'implication relative de son réalisateur (une mise en scène impersonnelle citant à tour de bras et avec une lourdeur assomante, les grandes oeuvres contemporraines du genre), que dans son usage d'une horreur facile (des jumps scared prévisibles, ne permettant pas quelques vagues de gondolages entre deux ronflements bruyants), plombé par un script incohérent mais au demeurant ambitieux, constamment écrasé par ses potentiels nombreux niveaux de lecture et ses ellipses abrutissantes.
Dommage, car dans ce foutoir hétérogène pas plus indéfendable qu'un autre, surnage quelques jolies séquences, une ambiance sèche et froide inhérente au genre, un jeu d'acteurs plutôt convaincant et un petit charme de série B modeste parfaite pour un samedi soir entre amis.
C'est maigre certes, mais c'est déjà pas si mal...
Jonathan Chevrier