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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #83. Semaine du 23 au 29 février 2020




Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.



Semaine du 23 Février au 29 Février



Dimanche 23 Février. 

Les Gardiens de la Galaxie vol.2 de James Gunn sur TF1.
Après une âpre course-poursuite, Star-Lord et les Gardiens de la Galaxie atterrissent en catastrophe sur la planète Berhert, où ils font la connaissance d’Ego. Celui-ci annonce à Peter qu’il est son père, une révélation qui provoque une cascade d’interrogation, surtout quand l’équipe commence a douter de l’apparence drôle et chaleureuse de ce père disparu.

On prend les mêmes et on recommence ? Un peu, Les Gardiens de la Galaxie vol.2 ne cherche pas réellement à surprendre son spectateur, mais bien à prolonger son voyage dans cet univers. Pour ce faire le long-métrage prend l’allure d’un L’Empire contre-attaque avec cette quête sur la filiation qui va pousser le personnage à faire des choix; tout en continuant a faire planer ici et là une ambiance à la Cowboy Beboop. Cependant, la formule n’est pas toujours aussi efficace, si la réalisation inventive du cinéaste et les environnements foisonnants assurent le show, l’humour est parfois moins impactant, trop mécanique. Mais, étonnamment, ce que Les Gardiens de la Galaxie vol.2 perd en drôlerie il le gagne en émotion, certaines séquences parviennent même a faire monter les larmes ou écraser une larme selon votre sensibilité.

Mais aussi... Arte diffuse Rain Man de Barry Levinson. Un film s’articulant autour de la relation entre Charlie et son frère autiste, Raymond. Si on pouvait reprocher l’approche pas toujours exacte de l’autisme, il reste que Levinson est un des premiers réalisateurs à exposer une maladie souvent méconnue. Mais surtout, il signe une œuvre d’une grande sensibilité, mêlant habilement drame et comédie, le tout avec une immense performance de Dustin Hoffman.

La soirée continue avec... Stoker de Park Chan-wook. Le cinéaste de Old Boy ou Mademoiselle, signe avec Stoker une œuvre hitchcockienne misant avant tout sur l’installation d’une ambiance feutrée ou s’immiscent des flashs de violence. Jouant de la suggestion, le film est un conte morbide et libérateur, une orfèvrerie visuelle qui offre un moment aussi dérangeant que sulfureux.


 

Lundi 24 Février. 
Godzilla de Gareth Edwards sur TMC.

Le physicien Joseph Brody a perdu sa femme il y a 15 ans quand un incident nucléaire a irradié la région de Tokyo. La thèse officielle parle de tremblement de terre, mais le scientifique est sceptique et mène son enquête avec son fils Ford, soldat dans la Navy. En fait de catastrophe naturelle, il s’agit plutôt des dégâts d’une créature gigantesque créée à la suite d’essais nucléaires dans le Pacifique. D’autres monstres menacent l’archipel d’Hawaï et la côte Ouest des Etats-Unis…

Renouant avec la tradition du combat épique entre diverses créatures, le Godzilla d’Edwards vient puiser sa force dans la maitrise de la mise en scène du cinéaste. En effet, le film est un hybride foutrement bien foutu, tout à la fois traversé par des séquences brutales et primitives et pourtant parsemé d’une sidération poétique. En prenant la décision de rendre Godzilla presque invisible, le réalisateur renoue avec Les Dents de la Mer ou Alien, laisser l’esprit imaginer pour mieux l’angoisser. C’est ainsi que cette version 2014 vient s’inscrire dans un héritage, tout en distillant les peurs de l’époque, mais également les images cauchemardesques de ces dernières années — le 11 septembre notamment. De quoi donner un film étrange, un blockbuster aussi spectaculaire qu’intime et une brillante réussite.

La soirée continue avec... Solaris de Steven Soderbergh sur Arte. Souvent grand oublié de la filmographie du cinéaste, Solaris est pourtant l’un de ses meilleurs films. Œuvre envoutante, qui vient plier la formule du film de SF en circulant entre expérimentation et mainstream. Véritable film d’ambiance qui aime étirer le temps, Solaris est un grand film tourmenté, sensoriel et parvenant a s’échapper des attentes pour décontenancer.



Vendredi 26 Février. 

45e Cérémonie des Cesar en direct sur Canal+.


Oui, petite entorse à notre règle, on termine avec la cérémonie des Cesar en direct et en clair. Cette année on peut compter sur le retour de Florence Foresti à l’animation, après l’édition 2016 où elle a su décoincer un public pas évident. Il faudra bien son talent pour mener a bien cette soirée qui s’annonce déjà comme culte, entre la démission de l’Académie, les nombreuses indignations face aux nominations de J’Accuse de Roman Polanski l’ambiance sera à n’en pas douter explosive. Mais cette édition va aussi permettre, je l’espère, de mettre en valeur quelques perles du cinéma français 2019. Le coup de poing Les Misérables de Ladj Ly, le romanesque Portrait de la jeune fille en feu de Céline Schiamma, l’écrin mélancolique qu’est La Belle Époque de Nicolas Bedos; en passant par le Hors Normes de Toledano et Nakache, le cinéma fut beau. Espérons que le palmarès parviendra à éviter les polémiques pour offrir une belle vitrine.



Thibaut Ciavarella