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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #82. Semaine du 16 au 22 février 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques. 



Semaine du 16 Février au 22 Février



Dimanche 16 Février.

Les Gardiens de la Galaxie de James Gunn sur TF1.

Peter Quill est un aventurier traqué par tous les chasseurs de primes pour avoir volé un mystérieux globe convoité par le puissant Ronan, dont les agissements menacent l’univers tout entier. Lorsqu’il découvre le véritable pouvoir de ce globe et la menace qui pèse sur la galaxie, il conclut une alliance fragile avec quatre aliens disparates : Rocket, un raton laveur fin tireur, Groot, un humanoïde semblable à un arbre, l’énigmatique et mortelle Gamora, et Drax le Destructeur. En les ralliant à sa cause, il les convainc de livrer un ultime combat aussi désespéré soit-il pour sauver ce qui peut encore l’être…

Dans le Marvel Cinematic Universe, Les Gardiens de la Galaxie faisait office de véritable petit OVNI. En effet, contrairement à l’ensemble des films de la saga, celui-ci apparait comme quasi indépendant, ne tissant que quelques liens avec l’univers développé depuis 2008. Mais surtout, il dégouline de la patte de son auteur, l’un des premiers réalisateurs à s’emparer sans demi-mesure du projet. Les Gardiens de la Galaxie s’articule comme un grand spectacle, évitant l’équilibre précaire du MCU entre humour et sérieux, le long-métrage est purement et simplement fun. Un vrai delirium qui emporte tout sur son passage grâce a ce groupe atypique, a ses superbes idées de mise en scène et dans ce prolongement la créativité de cet univers de SF diablement punk. Cela demeure — pour moi — la plus grande réussite du MCU.

Mais aussi... W9 propose Le Pont des Espions de Steven Spielberg. Loin de s’articuler comme une œuvre sur l’espionnage, le film est avant tout le mise en lumière d’un homme, comme le cinéaste les aime tant, quelconque se retrouvant au centre d’un conflit le dépassant de bien loin. Mais la force de cette œuvre réside dans l’humanité qu’imprime Spielberg tout du long, délaissant les questions de pays, de bloc, d’idéologie. Ils deviennent ainsi un outil permettant de dénoncer l’intransigeance politique de l’Est comme de l’Ouest. Face à cela, dans un geste des plus spielberien, l’art de la parole vient se dresser comme l’arme ultime.



Mardi 18 Février.

Everest de Baltasar Kormakur sur France 2.

Rob Hall et son ami Scott Fischer ont monté des sociétés qui encadrent des ascensions de l’Everest pour touristes. En mars 1996, ils entament une expédition avec leurs groupes respectifs, sauf que rapidement les conditions climatiques se détériorent et mettent en danger l’ensemble des participants…

Film catastrophe dans sa forme, Everest ne prend pourtant pas le genre à la légère. En adaptant une histoire vraie, Baltasar Kormakur ne mise pas sur un spectacle à la Roland Emmerich — maitre de la destruction massive. En effet, Everest est un film visant a renouer avec les instincts les plus profondément ancrés chez l’homme, comment celui-ci va capituler ou s’obstiner. Indéniablement sensible, sans jamais tomber dans un certain mélodrame hollywoodien, il se dégage de cette œuvre une réelle émotion tout en sobriété. Néanmoins, le cinéaste parvient également a signer un film vertigineux, les images sont souvent spectaculaires et permettent a chacun de se retrouver comme immergé dans un récit qui fera trembler vos jambes avant de se gorger d’émotion.



Jeudi 20 Février. 

The Game de David Fincher sur Chérie25.
Nicholas Van Orton, homme d’affaires avisé, reçoit le jour de son anniversaire un étrange cadeau de la part de son frère Conrad. Il s’agit d’un jeu. Nicholas découvre peu à peu que les enjeux en sont très élevés, bien qu’il ne soit certain ni des règles, ni même de l’objectif réel. Il prend peu à peu conscience qu’il est manipulé jusque dans sa propre maison par des conspirateurs inconnus qui semblent vouloir faire voler sa vie en éclats.

Souvent oublié, sous-estimé, malmené The Game, le troisième long-métrage de David Fincher est pourtant loin d’être inintéressant. On y retrouve toute la puissance Fincherienne, visant a faire des films de genre et pourtant d’en détourner les codes et leur finalité. Ici, le thriller est dantesque, un brin baroque et tortueux, mais il gagne en épaisseur par les thématiques que le cinéaste parsème tout du long. En effet, The Game extirpe de sa structure une réflexion sur notre rapport avec cette société du spectacle, mais également de cette caste richissime ayant perdu le pied avec la réalité. Car, au terme de ce film, on prend conscience que bien des années avant, Fincher avait déjà palpé les démons de notre époque, faisant entrer son long-métrage dans une postériorité étonnante.

Mais également... France 3 propose Prête-moi ta main d’Eric Lartigau. Le réalisateur de La Famille Bellier perce ici les codes de la comédie américaine tout en parvenant a y injecter une french touch. Prête-moi ta main est ainsi un film un brin romantique, déroulant un scénario habile s’appuyant sur des situations vaudevillesques. Le tout doté d’une tonalité évitant l’écueil de la lourdeur ou du grotesque pour finalement donner au spectateur une sensation de fraicheur autant que d’hilarité.



Thibaut Ciavarella