[CRITIQUE] : Black Christmas
Réalisatrice : Sophia Takal
Acteurs : Imogen Poots, Aleyse Shannon, Lily Donoghue,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain, Néo-Zélandais.
Durée : 1h33min.
Synopsis :
Sur un campus universitaire, lors des vacances de Noël, des filles de la confrérie sont les proies d'un tueur en série
Critique :
Si le film oublie complètement d’être subtile, #BlackChristmas parvient à trouver un peu d’intérêt de par sa posture féministe poussée a l’extrême. Pour faire un bon slasher en revanche, on repassera. (@GnuGnoum) pic.twitter.com/pgPFmjmotQ— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) December 14, 2019
Chaque fois que l’on se pense débarrassé de ces reboot de slasher sans âme et sans intérêt, un petit nouveau pointe le bout de son nez et nous fait nous dire comme les vieux cons que nous sommes probablement, que « bordel, c’était quand même mieux avant ». Black Christmas (1974) considéré par beaucoup comme le premier slasher de l’histoire et l’un des plus illustre représentant du genre était déjà passé une première fois à la moulinette en 2006, et voilà qu’on remet ça. L'excitation nous enivre évidemment, et les pensées de joie et d’allégresse nous assaillent de toutes part, en bref : Youpi. Finalement, si le film est raté et risible par bien des aspects, il a pour lui d’avoir pour base une vraie idée à laquelle il se dévouera totalement en laissant la subtilité loin derrière dans son sillage. Et si ça n’en fait pas un bon film, ça lui confère un petit surplus d’âme qui manque à beaucoup des productions actuelles du genre.
Cette idée, elle est simple, c’est de faire un slasher 100%
féministe. Pas un bout de film, pas un dialogue, pas un plan n’est destiné à
autre chose qu’à parler de ça, et ça confère déjà au film une ligne directrice
claire et extrêmement bien tenue, il s’abstient de toute digression et c’est en
conséquence d’une fluidité admirable qui rend le film plutôt agréable à suivre.
Et dans cette optique, le film oscille entre le nanardesque franchement
grossier et les idées plutôt inspirées. Il y a chez la réalisatrice et
scénariste Sophia Takal une véritable envie de normaliser la prise de la parole
chez les femmes victimes de violences et de les faire sortir de cette position
de victimes justement, de faire changer la honte de camp, et surtout de montrer
les résistances qui s’affichent dans une société américaine profondément ancrée
dans les valeurs patriarcales. C’est fait à coup de grosses métaphores bien
juteuses, mais c’est surtout absolument jusqu’au-boutiste dans sa démarche
jusque dans un final entre le jouissif et le ridicule.
Tenter ce genre de choses dans un slasher sur un campus universitaire est plutôt malin, le film a la possibilité de convoquer tous les archétypes d’étudiants américains pour grossir les traits sans trop perturber le spectateur et de mettre certains codes du genre au service de son propos. Mais c’est aussi extrêmement casse gueule.
Tenter ce genre de choses dans un slasher sur un campus universitaire est plutôt malin, le film a la possibilité de convoquer tous les archétypes d’étudiants américains pour grossir les traits sans trop perturber le spectateur et de mettre certains codes du genre au service de son propos. Mais c’est aussi extrêmement casse gueule.
Black Christmas (2019) n’est pas un bon slasher. Et ce n’est
même pas une bonne parodie de slasher. C’est un mauvais film d’horreur,
l’intrigue est constamment hyper prévisible, des dialogues probablement écrits
au premier degré sont tellement grossiers qu’ils en deviennent hilarants et
surtout il souffre énormément de l’autocensure qu’il s’est infligé pour obtenir
la classification PG-13. On voit les cicatrices du montage, pas un meurtre
rigolo à se mettre sous la dent : que dalle, et c’est frustrant. Asséner
un message aussi important et virulent ne devrait pas aller sans épouser le
genre dans lequel on essaie d’inscrire son histoire, une posture si engagée ne
devrait pas avoir à composer avec aucune forme de censure.
Parce que ce qu’il en résulte, c’est que le film ne sera jamais pris au sérieux, il se fondera dans la masse des films d’horreur adaptés pour un publique adolescent, et énervera les adeptes du genre qui se braqueront et resteront hermétiques à ce que cherche à raconter le film.
Et au final, c’est un métrage qui prêchera uniquement les convertis et qui donne l’impression de majoritairement enfoncer des portes ouvertes. Je pense sincèrement que si un film veut délivrer un message, c’est ce dernier qui doit s’effacer et se fondre dans le film, et non pas le contraire, et que c’est là le plus grand échec de l’œuvre.
Parce que ce qu’il en résulte, c’est que le film ne sera jamais pris au sérieux, il se fondera dans la masse des films d’horreur adaptés pour un publique adolescent, et énervera les adeptes du genre qui se braqueront et resteront hermétiques à ce que cherche à raconter le film.
Et au final, c’est un métrage qui prêchera uniquement les convertis et qui donne l’impression de majoritairement enfoncer des portes ouvertes. Je pense sincèrement que si un film veut délivrer un message, c’est ce dernier qui doit s’effacer et se fondre dans le film, et non pas le contraire, et que c’est là le plus grand échec de l’œuvre.